Saint Georges, patron des Chevaliers et de la Cavalerie

Martyr. Fête le 23 avril.
Georges est un saint dont l’histoire tient davantage de la légende que de la réalité. Né en Orient, son culte est toujours resté vivace en Grèce et en Russie. Les croisades contribuèrent à le diffuser en Occident, où Georges devint un des saints patrons de Gênes, Venise et Barcelone, puis celui de l'ordre Teutonique et le saint national de l'Angleterre (il remplace dans ce rôle Édouard le Confesseur). En outre, saint Georges est, dans toute la chrétienté, le patron des chevaliers.

Né en Cappadoce de parents chrétiens, Georges, officier dans l'armée romaine, traverse un jour une ville terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ, il finit par triompher. la princesse est délivrée et, selon certaines versions, dont celle de la Légende dorée, le dragon, seulement blessé, lui reste désormais attaché comme un chien fidèle.
Plus tard, Georges est victime des persécutions antichrétiennes de l'empereur Dioclétien. Il subit en Palestine un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices (brûlé, ébouillanté, broyé sous une roue, etc.), il survit miraculeusement et finit par être décapité.

Personnifiant l'idéal chevaleresque, saint Georges est représenté à cheval (souvent sur un cheval blanc), en armure, portant un écu et une bannière d'argent à la croix de gueules. Cette bannière blanche à croix rouge, qui fut celle des croisés, devient le drapeau national de l'Angleterre.

Le combat de Georges contre le dragon est un sujet très souvent représenté, surtout à partir du XIIIe siècle. il symbolise la victoire de la Foi sur le Mal. Georges tient une lance (plus rarement une épée) et terrasse le monstre, tandis que la princesse prie, au second plan. La scène se passe à l'abri des murs d'une ville, parfois au bord de la mer.
La passion de saint Georges a également donné lieu à une iconographie importante. La scène la plus fréquente est le supplice de la roue hérissée de lames de fer.
Attributs : Bannière blanche à croix rouge. Dragon. Lance brisée.

Bibliographie :
[Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, La Bible et les saints, guide iconographique, Flammarion, 1994]

Saint Georges, Patron de l'Arme Blindée Cavalerie (*)

Qui est Saint Georges ?
 
Originaire de Cappadoce, l'actuelle province d'Anatolie en Turquie, Georges était le fils d'un noble païen, Gerontius, et d'une chrétienne, Polychroma, qui l'éduca dans la religion chrétienne. Devenu Tribun dans l'armée romaine, sous le règne de Dioclétien, Empereur de 284 à 305, ce jeune officier se révéla être un vaillant soldat. A partir de 303, Dioclétien va persécuter les chrétiens, et Georges, refusant d'abjurer sa foi, va être emprisonné et torturé, avant d'être décapité.
 
Quelle est sa légende ?
 
On pense que c'est à Lydda, l'actuelle Lod, en Palestine, que Georges fût martyrisé. Les circonstances de sa mort durent être spectaculaires pour que les Orientaux l'aient toujours appelé "Le Grand Martyr" et que son personnage soit devenu si rapidement légendaire. L'imagination populaire tissa une merveilleuse légende sur le thème de Saint Georges terrassant le Dragon. Un annimal effroyable vivait dans le lac de Silène, en Lybie. Il en sortait sans cesse et de son souffle embrasé, anéantissait tout être vivant qu'il apercevait. On avait d'abord réussi à l'apaiser en lui apportant, chaque jour deux brebis pour son déjeuner. Mais le Dragon augmenta ses exigences et il lui fallut bientôt ajouter aux deux brebis une jeune fille qu'on tirait au sort. Un matin, le sort venait de désigner la fille du Roi quand vint à passer le fameux Georges, prince de Cappadoce. Du haut de son cheval, il s'informe : on le renseigne, il fait le signe de croix, défie le terrifiant dragon qui arrive la gueule ouverte, et le tue d'un coup de lance. Le sermon qu'il prononce ensuite convertit le Roi de Lybie et ses sujets. Puis Georges reprit son chemin vers d'autres exploits.
 
Comment est-il devenu le saint patron des cavaliers ?
 
Le "culte" de saint Georges est des plus anciens et se répandit très vite dans la chrétienté. Dès le début du 4ème siècle, l'Empereur Constantin lui élève une église à Constantinople. Au 5ème siècle, l'Egypte compte une 40aine d'églises qui lui sont dédiées. Puis l'Italie, la Germanie et la Gaule Mérovingienne lui érigent des sanctuaires et des autels. Partout en France, des villes et des villages se mirent sous son patronage.
A partir du Moyen-Age, le "culte" de saint Georges prend une extension très importante. Les Croisades contribuent à lui donner une grande popularité. Au siège d'Antioche en 1098, saint Georges est le protecteur des Francs, sous Richard Coeur de Lion, il est invoqué avec confiance par les Chevaliers Croisés de toute nationalité. L'Angleterre se consacre à Saint Georges dès 1222.
Il est bien certain que l'épopée de saint Georges tient plus de la légende que de l'histoire, mais depuis 1700 ans, les vertus qu'il incarne ont fait qu'à juste titre les cavaliers ont élu saint Georges pour patron. Non seulement parce qu'il est toujours représenté à cheval, mais aussi en raison des qualités dont il fait preuve au cours de l'épisode légendaire de la lutte contre le dragon.
 
Disponibilité : il vient à passer et s'arrête sur-le-champ ;
Esprit de décision : il décide de barrer la route à l'ennemi et de le vaincre ;
Calme et sang froid : face à un adversaire terrifiant et jusqu'ici plus fort ;
Alacrité et panache : Georges éperonne son cheval et, d'un seul coup de lance, fixe l'ennemi au sol.
 
Et aujourd'hui ?
 
Certes l'armement et les montures de la Cavalerie ont singulièrement évolué depuis le 3ème siècle, mais l'esprit de saint Georges est pourtant le même et ses vertus se doivent d'égaler celles du passé.
Disponibilité, esprit de décision, calme et impavidité, élégance et rapidité... et détachement à l'égard du succès remporté, pour partir plus loin mener d'autres combats...
 
Aujourd'hui, comme l'ont fait avant nous des générations de cavaliers, servant sous les bannières Fleurs-de-Lysées, les Aigles Impériaux ou les Etendards Tricolores, nous invoquons à nouveau saint Georges.
 
(*) Extrait du Bulletin d'information du Régiment Blindé de la Méditerranée (1-11 Cui Carpiagne), Le Templier N° 2006/3 AVR-MAI, p.3.