Le statut des Ecritures : examen de la valeur du principe externe et formel de la foi réformée confessante Pasteur Vincent BRU
III. Examen du bien fondé du principe externe et formel de la foi réformée confessante A. Un triple témoignage en faveur de linerrance-infaillibilité de la Bible 1. Le témoignage de lEcriture 2. Le témoignage de lhistoire 3. Le témoignage intérieur du Saint-Esprit B. LAlliance, fondement de linerrance-infaillibilité de lEcriture C. Linspiration et linerrance de la Bible : définition du dogme et réponses aux objections Notice bibliographique sur l'Ecriture
La question du statut des Ecritures est sans aucun doute l'une des plus importantes et des plus déterminantes pour la définition de la Foi et l'orientation de l'ensemble du discours théologique. D'aucuns ont vu dans celle-ci la pierre de touche de tout le système théologique, comme aussi l'une des principales pomme de discorde entre théologiens de tendances différentes (orthodoxes et libéraux, catholiques et protestants, etc.). Poser la question du statut des Ecritures, c'est sinterroger forcément sur le fondement même de la foi chrétienne, sur son principe formel, en contraste avec son principe matériel qui est la foi. La question qui se pose est la suivante : La Bible est-elle simplement un document humain, une émanation du peuple de Dieu, un compte-rendu de la vie du peuple de Dieu et de ses expériences religieuses, ou bien est-elle véritablement la Parole de Dieu qui s'adresse à l'homme ? Ou encore : En quel sens la Bible est-elle la Parole de Dieu ? Dans cette étude nous nous proposons, après avoir mis en évidence les enjeux de la question et dressé un tableau de la situation actuelle, de montrer le bien fondé de la position réformée classique au sujet de linerrance de la Bible. Nous considérerons en particulier la nature divino-humaine de lEcriture en relation avec la notion dAlliance, celle-ci constituant le cadre constitutionnel de la révélation biblique, et sa raison d'être. Enfin, nous nous efforcerons de répondre aux principales objections à la doctrine de linerrance-infaillibilité de la Bible.
Les enjeux de la question du statut des Ecritures sont considérables, car cest delle que dépendent en définitive toute la théologie et la vie de lEglise1. La conception que lon a de la nature de lEcriture a des implications dans des domaines aussi variés que linterprétation de la Bible, la valeur du dogme et de la morale chrétienne, la spiritualité, la certitude de la foi, ou encore la nature de lEglise. Lenjeu pour l'interprétation des textes bibliques : toutes les interprétations sont-elles forcément légitimes, aussi légitimes les unes que les autres ? Jusquoù peut-on aller dans lacceptation des différentes méthodes dinterprétation de la Bible ? Peut-on poser des bornes au pluralisme théologique issu de ces différentes approches de la Bible ? Lenjeu pour la stabilité du dogme et de la morale : au-delà de l'évolution des moeurs qui tend à nous imposer ses nouveaux schémas, est-il possible détablir un corps de doctrines, un Credo, qui puisse constituer le fondement objectif, pour tous les temps, de la Foi de lEglise ? Est-il légitime de concevoir un fondement objectif, une norme au droit et à la morale ? Lenjeu pour la spiritualité chrétienne : est-il possible de fonder de façon objective lexpérience religieuse, la piété, en dehors de nos sentiments humains ? Existe-t-il un critère de vérité permettant de juger de la valeur dune expérience religieuse, dune spiritualité même " chrétienne ", qui sont par nature subjective, et donc sujettes à lerreur ? La vérité existe-t-elle en dehors des sentiments humains ? Lenjeu pour la certitude de la foi : la relation de confiance absolue entre Dieu et le fidèle est conditionnée par " les faits qui lui servent de fondement, les faits confessés dans le symbole apostolique comme objets de la foi. "2 La véracité de ces faits dépend à son tour de la nature de lEcriture, selon que celle-ci est plus ou moins digne de confiance, plus ou moins sujette à lerreur. Lenjeu pour la nature de lEglise : sil est de la vocation de lEglise, de sa nature, de proclamer et de vivre la " vérité dans la charité ", et de rechercher " lunité par le lien de la paix ", dans quelle mesure peut-on concevoir un certain pluralisme, ou pluralité, au sein de lEglise, tout en maintenant son caractère confessionnel ? Une Eglise peut-elle être à la fois " pluraliste " et " confessionnelle " ? Il apparaît que la réponse à ces différentes questions dépend plus ou moins directement de la nature que nous reconnaissons au texte biblique. La confusion qui règne aujourdhui dans beaucoup dEglises sur toutes ces questions est significative de la diversité de vues concernant le statut des Ecriture.
Si tous les théologiens chrétiens s'accordent pour reconnaître à la Bible une certaine autorité, tous ne s'entendent pas forcément sur la nature de cette autorité. Que la Bible ait la prétention d'être la "Parole de Dieu", cela, nul ne le conteste, mais les choses se compliquent dès lors quil sagit den préciser le sens. Cest ainsi que pour la théologie moderne, héritière du libéralisme rationaliste et anthropocentrique dun Schleiermacher (1768-1834) le père du libéralisme , de la pensée dialectique dun Karl Barth (1886-1968), ou du fidéisme subjectif dun Auguste Sabatier (1839-1901), c'est à tord que l'on considère la Bible comme étant, à proprement parler, la Parole de Dieu : la Bible n'est pas la Parole de Dieu, mais elle est, au mieux, un témoignage humain rendu à la révélation, à la Parole de Dieu qui est le Christ. Ainsi, la Bible naurait pas, au sens strict du terme, le statut de révélation ou de Parole de Dieu. La révélation est au-delà de lEcriture, qui nen constitue quun humble témoin, faillible, et donc sujet à la critique. Doù une ample utilisation de la méthode dite " historico-critique " qui ne signifie rien dautre que " lapplication aux documents bibliques des méthodes rationnelles ou scientifiques telles quelles sexercent dans dautres domaines de létude " (Ch. DODD)3 Pour ne prendre quun seul exemple récent, le dossier consacré à la Bible dans lEncyclopédie du protestantisme est hautement significatif. Dans celui-ci, en effet, le texte biblique est avant tout " témoignage ", distinct de la révélation : " la lettre du texte ne saurait être comme telle la vérité, mais elle renvoie au Christ, à la "doctrine" ou à la "substance" de la vérité salutaire "4. Henry Mottu, dans un article récent de la revue Hokhma va dans le même sens lorsquil affirme : " La Bible, comme texte fondateur, témoigne de la Parole de Dieu ; elle est servante de la Parole. "5 Ainsi, il nest pas étonnant dassister aujourdhui a une dévaluation de lautorité de la Bible, et conjointement à une véritable floraison de "grilles d'interprétation" ou de "méthodes de lecture" de la Bible, toutes plus ou moins contradictoires. Le fait dapprocher la Bible comme un document humain seulement, en mettant de côté son origine divine, donc unique, détermine le type de lecture à la fois critique, subjective et anthropocentrique de la théologie moderne. Le point de vue évangélique est tout autre, puisquil maintient sur ce point les grandes affirmations de lEglise ancienne, et de lorthodoxie en général, qui considère le texte de lEcriture comme étant revêtu de lautorité-infaillibilité de Dieu lui-même, parce quémanant de lui seul6. Cest précisément cette relation spécifique des " évangéliques " au texte de l'Ecriture qui range ces derniers, dans lesprit des théologiens modernes, dans la catégorie des " fondamentalistes " ou " conservateurs " ou encore " ultra-orthodoxes " ce qui leur vaut souvent dêtre marginalisés au sein de lidéologie protestante contemporaine, telle que représentée notamment dans lEncyclopédie du protestantisme. Notons cependant que depuis les années soixante, un nouveau courant a vu le jour au sein de la mouvance évangélique, qui a remis en question la doctrine classique de linerrance, en proposant un point de vue plus nuancé doù leur nom de " néo-évangéliques "7. Aux Etats-Unis8, le Fuller Seminary de tendance " évangélique " élimine linerrance de sa Confession de Foi, et sinscrit en faux contre les positions défendues notamment par J.G. Machen, de la Faculté de Théologie de Westminster, ou C.F. Henry. Dans les années soixante dix, une réaction orthodoxe a lieu autour du thème de linerrance9, et donne le jour, en 1977, au Conseil International pour lInerrance, auquel on doit les Trois Déclarations de Chicago : " Sur linerrance biblique " (1978), " Sur lherméneutique biblique " (1982) et " Sur lapplication de lenseignement biblique " (1986). Dans le chapitre qui suit, nous nous proposons dexaminer le bien fondé du principe externe et formel de la foi réformée confessante selon lequel lEcriture est la Parole inspirée de Dieu, revêtue du caractère dinfaillibilité ou inerrance , étant de ce fait reçue comme la norme souveraine et intangible pour la vie de lEglise et du chrétien.
III. Examen du bien fondé du principe externe et formel de la foi réformée confessante Nous nous proposons daborder la question sous trois angles complémentaires : 1. Les " témoignages " en faveurs de linerrance-infaillibilité ; 2. Un éclairage oblique : la théologie de lAlliance ; 3. Définition du dogme et réponses aux objections.
A. Un triple témoignage en faveur de linerrance-infaillibilité de la Bible 1. Le témoignage de lEcriture Pour le chrétien, soucieux de suivre l'enseignement de son Seigneur, la manière dont le Christ concevait l'autorité de l'Ecriture est déterminante, plus que toutes autres raisons. Comme l'affirme fort justement Pierre Marcel : " Pour nous, la pensée du Maître est canonique. Elle est une autorité extérieure plus haute que toutes les autorités rabbiniques, ecclésiastiques, scientifiques, les plus vénérables ". Et encore : " Le témoignage de Jésus dans l'histoire dépose en faveur du canon hébreu, de lauthenticité et de l'historicité de nombreux faits, et le témoignage du Saint-Esprit dans le coeur dépose en faveur des affirmations de Jésus. "10 Pour Jésus, lAncien Testament est revêtu de lautorité divine, de sorte que lexpression qui revient sans cesse dans sa bouche, " il est écrit ", est synonyme de " Dieu dit "12 : ce que la Bible dit, Dieu le dit. A ce titre, il est intéressant de noter que les citations de l'Ancien Testament " se réfèrent toujours à des Ecritures canoniques et ne sont jamais employées par les écrivains du Nouveau Testament pour désigner les Apocryphes. "13 Au témoignage de Jésus vient sajouter le témoignage des Apôtres pour lesquels les écrivains sacrés ont été comme portés par le Saint-Esprit dans la rédaction de la Bible (2 Pie. 1 : 19-21), de sorte que lEcriture tout entière est theopneustos, " souffle de Dieu ", cest-à-dire formée par le souffle divin lui-même (2 Tim. 3 : 16).14 Ce qui est vrai pour lAncien Testament lest aussi pour le Nouveau. Jésus a, en effet, authentifié, de façon prophétique, le Nouveau Testament, en énonçant à ses Apôtres le principe qui est à la base de la formation du Canon biblique par laction de lEsprit Saint (Jn 14 : 26 ; 16 : 12ss, 17 : 14-19).
2. Le témoignage de lhistoire La manière dont les théologiens de lEglise ancienne, les docteurs de lEcole, les Réformateurs et les post-Réformateurs ont considéré le statut de lEcriture dépose en faveur de linerrance biblique. La théologie réformée confessante entend maintenir sur ce point lorthodoxie historique. " La théologie "évangélique" maintient, sur le statut et les caractères de lEcriture, ce quont cru et enseigné les Pères de lEglise, les Docteurs de lEcole et, particulièrement les Réformateurs du XVIe siècle. "15 " Si le consentement unanime des Pères n'est pas une chimère, si la constance, la perpétuité et l'universalité d'une doctrine est une règle de foi, il n'est pas de dogme plus solidement établi que l'inerrance de l'Ecriture. "16
3. Le témoignage intérieur du Saint-Esprit Cest sans doute lune des spécificités de la théologie réformée que de faire dépendre ultimement la certitude de la foi de ce que Calvin a désigné comme " le témoignage intérieur du Saint-Esprit " :
Henri Blocher reprend largument : " Parole de Dieu, lEcriture saccrédite objectivement elle-même ; mais notre infirmité rend nécessaire pour nous le témoignage intérieur du Saint-Esprit, pour que nous lui donnions la foi quelle mérite, et son illumination, pour que nous percevions droitement le sens. "18
B. LAlliance, fondement de linerrance-infaillibilité de lEcriture La notion d'Alliance19 permet d'appréhender de façon juste et appropriée la nature à la fois divine et humaine de l'Ecriture. Celle-ci pose en effet le principe de la souveraineté et de la priorité absolues de Dieu dans l'Alliance, tout autant que de la responsabilité de l'homme, comme partenaire de l'Alliance co-ouvrier avec Dieu. L'Alliance concerne à la fois Dieu et l'homme, tout en magnifiant la liberté souveraine de Dieu qui agit véritablement dans l'histoire il est la Cause première de toutes choses , et ce, par le biais de causes secondes réelles. Ainsi en est-il de l'Ecriture. Celle-ci est à la fois pleinement divine et pleinement humaine, elle est la Parole de Dieu dans la parole des hommes. Autrement dit : Dieu est l'Auteur principal de la Bible et à ce titre elle est revêtue de la même autorité et infaillibilité , tandis que ses auteurs humains ne le sont qu'à titre secondaire, et qu'en tant que partenaires de l'Alliance. Dans le cas de l'Incarnation, comme dans celui de l'"inscripturation", nous avons affaire à une intervention spéciale de Dieu, en vue de la rédemption, intervention qui manifeste sa souveraineté sur le monde dont il est le Créateur et le Sauveur.
C. Linspiration et linerrance de la Bible : définition du dogme et réponses aux objections Pour la théologie réformée classique, la doctrine de linerrance de la Bible va de pair avec celle de linspiration. Si Dieu-le Saint-Esprit est bien lAuteur premier des Ecritures, alors celles-ci ne sauraient nous induire en erreur en quoi que ce soit : linerrance-infaillibilité de la Bible sont celles de Dieu lui-même.
Selon Henri Blocher, " l'inspiration des prophètes et des apôtres, aux modes divers et mystérieux, leur a permis de parler et décrire sans distorsion aucune comme les porte-paroles mandatés par Dieu, si bien que leur parole humaine est pleinement Parole de Dieu, revêtue de sa souveraine autorité. "21 La Délaration de Chicago est plus explicite encore : " Nous affirmons que lEcriture entière et toutes ses parties, jusquaux mots mêmes de loriginal, ont été données par inspiration divine. Nous rejetons lopinion selon laquelle lEcriture serait inspirée comme un tout mais non pas en chaque partie, ou, au contraire, en certaines de ses parties mais non pas en son tout. "22 Trois remarques s'imposent ici. 1. L'inspiration est un don spécial, qui s'inscrit dans le cadre de l'histoire de la révélation et de la rédemption. En ce sens, elle appartient au passé et est non reconductible - les écrivains sacrés en ont bénéficiés, et eux seuls. Ainsi s'exprime Paul Wells : " La "théopneustie" est un don spécial qui sexerce uniquement dans "linscripturation" des textes qui sont Parole de Dieu. Elle est accordée à des personnes choisies dans ce but, au moment de la rédaction des Ecritures sous laction du Saint-Esprit. "23 Il nous parait d'autant plus important d'affirmer ce point que la tendance à l'illuminisme - où chacun se prétend "inspiré" au même titre que les Apôtres - se fait particulièrement sentir parmi ceux qui ont rejeté la doctrine classique de l'inspiration de la Bible. 2. La doctrine de l'inspiration entend rendre compte d'une réalité qui échappe à notre pleine saisie, la réalité d'un Dieu qui entre en communication avec les hommes en s'accommodant à leurs capacités, sous la forme d'une révélation verbale, propositionnelle. Comme pour tout ce qui a trait aux réalités célestes, il s'agit là d'un mystère qui demande à être cru, à être reçu par la foi. A ce titre, la théologie réformée n'entend aucunement spéculer sur les modalités de l'inspiration ("mécanique", "organique", "dynamique", etc.), pas plus quelle n'entend le faire pour la doctrine de la Trinité ou de la double nature du Christ. Ce qui compte, en définitive, c'est le résultat : les textes ainsi produits du miracle de l'inspiration, sont tous ensembles et chacun en particulier, la Parole de Dieu dans la parole des hommes, pleinement dignes de confiance et non sujets à l'erreur - ils ne sauraient nous tromper en quoi que ce soit - par rapport au but que Dieu, dans sa Providence, leur a désigné. " Les dogmaticiens calvinistes actuels ont eu raison, à notre sens, d'insister sur le caractère organique et personnel de l'inspiration mieux que ne l'avaient fait, sans doute, leurs devanciers du XVIIe siècle. Ils ont eu raison, d'autre part, de revenir sur certaines conceptions hasardeuses de ceux du XVIIIe siècle, comme Bénédict Pictet, qui réduisait l'inspiration aux idées. Mais il n'est pas certain, estimons-nous, qu'ils ne soient pas trop exclusifs en condamnant, en bloc, le procédé automatique. Dieu est libre, totalement libre dans les modes d'inspiration qu'il lui plaît d'adopter. Sa sagesse est infiniment variée. Il faut prendre l'inspiration comme elle se donne. "24 Et encore : " L'Inspiration s'accommode parfaitement de tous les procédés littéraires en usage dans le temps où elle s'exerce. "25 3. Ce qui ressort, en définitive, de la doctrine réformée classique de l'inspiration, c'est que Dieu est véritablement l'Auteur premier de l'Ecriture, de la même façon qu'Il est, dans tous les sens du terme, l'Auteur du Salut. Et cependant, comme dans la conversion où la responsabilité de l'homme est réelle, ce sont des hommes qui ont écrit la Bible, avec leurs "bagages" culturels, leurs connaissances du moment, leurs styles et leurs tempéraments. C'est là tout ce qui fait la vraie humanité de l'Ecriture : pleinement divine, et pourtant pleinement humaine.
Venons-en maintenant au corollaire de la doctrine de l'inspiration qui est celle de l'inerrance-infaillibilité de la Bible. Selon Henri Blocher : " L'infaillibilité-inerrance signifie ceci : quand les écrivains sacrés, dans l'Ecriture, de manière explicite ou implicite, prétendent énoncer quelque chose de juste ou vrai, c'est à bon droit qu'ils le font. Tout ce qu'ils affirment (dans leur situation et selon les conventions de leur langage) mérite l'entier assentiment du lecteur (oui et amen) : aucun progrès du savoir ne peut conduire à le rejeter ou le rectifier, cela même sous un seul des aspects impliqués : nul n'aura jamais de quoi s'inscrire en faux contre une assertion de l'Ecriture. "27 Cette dernière définition amène trois remarques. 1. Ce qui est visé dans la doctrine de l'inerrance-infaillibilité, c'est la qualité des textes produits de l'inspiration : ils sont entièrement dignes de confiance ; ils sont sûrs et certains. Ou dit négativement : ils ne sauraient en aucun cas nous induire en erreur - sur Dieu, sur l'homme, sur la réalité du salut, le sens de l'histoire, etc. Il s'ensuit donc que l'Ecriture constitue, dans son ensemble comme dans chacune de ses parties, la Parole-infaillible de Dieu, la norme souveraine en matière de foi et de vie, de sorte que "nul n'aura jamais de quoi s'inscrire en faux contre une assertion de l'Ecriture."28 2. Lépithète "infaillible", qui a l'avantage de l'ancienneté, met plus particulièrement l'accent sur le caractère propre de la Bible comme Parole de Dieu qui communique infailliblement la pensée de Dieu aux hommes, sans rien laisser de côté. "Inerrance" (du latin inerrantia) présente néanmoins l'avantage de préciser de quel genre d'infaillibilité il s'agit, et quelle est son étendue : l'Ecriture est "sans erreur", et c'est pourquoi elle est "infaillible". " Nous affirmons que lEcriture, divinement inspirée, est infaillible, de telle sorte que, loin de nous égarer, elle est vraie et sûre sur tous les points quelle traite. Nous rejetons lopinion selon laquelle la Bible pourrait à la fois être infaillible et errer dans ce quelle énonce. On peut distinguer infaillibilité et inerrance, mais non les séparer. " 3. Il va de soit que dire que la Bible est inerrante et infaillible ne prétend aucunement résoudre tous les problèmes, ni statuer de façon ferme et définitive sur le champ de cette inerrance-infaillibilité. Comme pour la doctrine de l'inspiration, ce qui est visé, c'est le résultat, et les conséquences immédiates de celui-ci. Que la Bible soit entièrement digne de confiance, quelle soit véritablement la Parole de Dieu, la communication de la Vérité de Dieu dans nos mots humains, implique nécessairement que nous traitions cette Parole avec respect et humilité. L'exégèse se voudra alors servante de l'Ecriture, soucieuse de l'unité-diversité de son message, selon le principe de l'analogie de la foi selon lequel l'Ecriture ne saurait se contredire. Est-ce à dire qu'il n'y a pas de difficultés dans la Bible ? Pas de contradictions apparentes ? Sans parler des " inexactitudes " scientifiques ou chronologiques ? Il va de soit que le concept même d'infaillibilité ou d'inerrance, pour être bien compris, implique une juste vision des critères propres de l'Ecriture quant à la notion même de vérité qui, au regard du plan du salut de Dieu, n'implique pas forcément l'exactitude mathématique, scientifique - au sens moderne du terme - de tous les détails qui apparaissent dans le texte. Et ce, d'autant plus que le but de l'Ecriture - lequel but est bel et bien atteint infailliblement jusque dans les plus petits détails du texte biblique -, n'est pas de nous fournir un traité de zoologie, de cosmologie, de géologie, ni même une documentation historique du peuple de Dieu selon les exigences de l'historiographie moderne, mais bien de nous amener à la foi en Jésus-Christ Fils de Dieu. Une juste compréhension de linerrance-infaillibilité de la Bible évite les écueils du maximum lEcriture est inerrante jusque dans les plus petits détails scientifiques et historiques, voire jusque dans la traduction et la transmission des textes29 et du minimum la Bible nest infaillible queu égard au dessein de salut de Dieu qui saccomplit infailliblement dans lhistoire ; le champ de linerrance restreint à la foi et aux murs. Pour reprendre les mots dHenri Blocher : " Parole de Dieu, lEcriture est sûre en tout ce quelle enseigne ou affirme, cest-à-dire infaillible ou inerrante. Ne sont pas exclues les erreurs des copistes, la non-conformité aux conventions grammaticales et stylistiques, lusage des tropes et de tous les procédés de langage admis à lépoque de rédaction au service dune communication véridique. "30 Comme laffirme la Déclaration de Chicago : " Nous affirmons que le mot inerrance convient, comme terme théologique, pour caractériser lentière vérité de lEcriture. Nous rejetons la démarche qui impose à lEcriture des canons dexactitude et de véracité étrangers à sa manière et à son but. Nous rejetons lopinion selon laquelle il y aurait démenti de linerrance quand se rencontre des traits comme ceux-ci : absence de précision technique à la façon moderne, irrégularités de grammaire ou dorthographe, référence aux phénomènes de la nature tels quils soffrent au regard, mention de paroles fausses mais qui sont seulement rapportées, usage de lhyperbole et de nombres ronds, arrangement thématique des choses racontées, diversité dans leur sélection lorsque deux ou plusieurs récits sont parallèles, usage de citations libres. "31
Nous distinguerons deux catégories dobjections à la doctrine classique de linerrance : celles émanant des différents courants critiques rationalistes de la Bible, représentés notamment par la méthode historico-critique, et celles, plus subtiles, émises par le courant néo-évangélique. a) Les objections des " critiques " Lobjection qui revient le plus souvent à lencontre de la doctrine classique de linerrance sappuie sur les difficultés de la Bible, ses apparentes contradictions. La Bible, dit-on, fourmille de contradictions et derreurs palpables. Il est donc nécessaire de distinguer lélément humain de la Bible de son élément divin, en fonction de certains critères qui varient selon les écoles théologiques. Daucuns prétendent que les " résultats acquis " de la critique biblique ont définitivement remis en question le dogme de lorthodoxie protestante eu égard à linerrance. Cependant, sans rejeter en bloc le travail prodigieux de la critique moderne tous les " critiques " ne sont pas forcément mal attentionnés , observons avec Auguste Lecerf le " caractère irrémédiablement subjectif de toute critique portant sur des questions fondamentales en relations avec les principes de la vie spirituelle. "32 Il convient donc, en pareil domaine, dêtre particulièrement vigilant vis-à-vis dune " tendance apologétique inconsciente ", marquée par lhumanisme subjectiviste et évolutionniste ambiant, pouvant conduire les théologiens critiques " à opter, dans les cas douteux [les difficultés de lEcriture], presque invariablement pour la solution négative. "33 Il résulte de cela que beaucoup de "faits acquis" ne le sont, en réalité, " que pour ceux qui acceptent lidéologie de Kantienne, Hégélienne ou Comtiste ", qui repose sur " une base essentiellement subjective ", tandis que le croyant na rien à craindre des résultats dune critique, dune " science libérée de lidéologie humaniste et évolutionniste. "34 Sur les "diversités" et divergences de détail entre deux récits de deux auteurs différents : Nous partageons lavis dAuguste Lecerf selon lequel : " L'essentiel est que les auteurs s'accordent sur le "principal" qui est le seul objet réel de leur affirmation. On peut donc reconnaître des inexactitudes de détail dans la présentation des faits et des décalages chronologiques, tout en maintenant que les deux auteurs ont joui du privilège de l'inerrance pour atteindre le but qu'ils se proposaient sous l'impulsion d'une inspiration intégrale. Cette inspiration, en effet, ne suppose l'inerrance que par rapport au but qu'elle révèle à celui qui en est l'organe. "35 Cependant que nous ajoutons avec Henri Blocher : " Au contraire, il y aurait entorse à linfaillibilité si lécrivain sacré fournissait un renseignement inexact (incorrect), dans son ordre, même sil ne sagissait que dun point secondaire ou dune remarque jetée en passant, incidemment. "36 Sur les erreurs scientifiques : Il convient ici de faire valoir le fait que l'Ecriture ne donne pas elle-même sa propre vision scientifique du monde, le langage de la Bible étant celui de l'expérience sensible et naïve. Les affirmations "scientifiques" de l'Ecriture ne sauraient par conséquent être interprétées dans le sens d'une vision du monde primitive liée aux conceptions erronées de l'époque.
Sur les erreurs théologiques ou morales : Notons quil serait bien mal aisé de trouver dans la Bible de véritables contradictions théologiques ou morales, tant on ne peut que constater lunité remarquable de la révélation de Dieu dans les Ecritures. Cependant, " les différences de Points de vue théologiques, quand elles sont réelles, s'expliquent non par un progrès de l'inspiration qui est un fait ne comportant pas de degrés, mais bien par un progrès dans la révélation qui est plus ou moins étendue, même chez des auteurs inspirés appartenant à la même économie de l'alliance de grâce et qui est toujours partielle même chez les inspirés les plus éminents. "38 Pour conclure sur ce chapitre, nous dirons avec Auguste Lecerf : " Nous ne prétendons nullement, certes, avoir en main une baguette magique capable de faire disparaître toutes les objections de détail. Il y a dans l'Ecriture des difficultés actuellement insolubles pour nous et qui resteront probablement telles jusqu'au dernier jour. Nous nous contentons de montrer qu'on n'a pas le droit de prétendre qu'il est désormais impossible à un chrétien au courant des faits de croire à la vérité du principe formel de la foi réformée, qui est que l'Ecriture, dans toutes ses parties, a été donnée par l'inspiration de Dieu et que la parole contenue dans les livres sacrés procède de Dieu et non des hommes. "39
b) Les objections des " néo-évangéliques " La position des néo-évangéliques sur linerrance-infaillibilité de la Bible se fait particulièrement sentir sur la question de laccommodation. En effet, pour G. C. Berkouwer et G. W. Bromiley, l'accommodation concerne non pas tant l'utilisation par Dieu du langage humain comme véhicule de sa révélation, mais l'adaptation nécessaire des écrivains sacrés aux conceptions erronées de leur temps, du moins pour les vérités d'un autre ordre que théologique - distinction vérités fondamentales, relatives au salut, et vérités périphériques, d'ordre historique et culturel. Le caractère culturel et humain de l'Ecriture - timeboundedness - impliquerait la présence dans celle-ci d'une certaine marge d'erreurs. Ainsi, il y aurait tension, dualité, entre la forme et le contenu de l'Ecriture, entre son autorité historique et son autorité normative.40 A cela nous répondons que l'humanité et l'historicité de l'Ecriture, loin de compromettre son infaillibilité, en garantissent au contraire sa compréhensibilité et sa clarté, et donc aussi son autorité normative pour tous les temps, Dieu étant parfaitement à même d'utiliser le langage humain ainsi que les représentations historiques et culturelles de l'homme, pour communiquer de façon infaillible sa volonté aux hommes. Le caractère normatif de l'Ecriture n'est pas limité par le temps, dans le sens d'un compromis avec l'erreur, mais plutôt conditionné par celui-ci - la révélation-accommodation revêt la forme historique et culturelle de son temps, sans pour autant adopter les conceptions erronées de celui-ci. La distinction - ou dualité - entre vérité périphérique - historico-culturelle - et vérité fondamentale - normative - n'a pas lieu d'être. Il n'y a, dans l'Ecriture, qu'une seule vérité, et cette vérité revêt la forme historique et culturelle de l'époque dans laquelle elle s'est manifestée. Comme laffirme la Déclaration de Chicago : " Nous affirmons que linspiration, sans conférer domniscience, a garanti que les énoncés des auteurs bibliques sont vrais et dignes de foi sur tous les sujets dont ils ont été conduits à parler ou écrire. Nous rejetons lopinion selon laquelle la finitude ou la nature pécheresse de ces auteurs aurait, de manière nécessaire ou non, introduit quelque fausseté, quelque distorsion, dans la Parole de Dieu. "41 Et encore : " Nous affirmons que lEcriture dans son intégralité est inerrante, exempte de toute fausseté, fraude ou tromperie. Nous rejetons lopinion qui limite linfaillibilité et linerrance aux thèmes spirituels, religieux, ou concernant la rédemption, et qui exclut les énoncés relevant de lhistoire et des sciences. Nous déclarons, en outre, illégitime lemploi dhypothèses scientifiques sur lhistoire de la terre pour renverser lenseignement de lEcriture sur la création et le déluge. "42
L'inspiration plénière de l'Ecriture, dont dépend son autorité normative et son caractère dinfaillibilité, est une doctrine qui demande à être cru, qui s'offre à notre foi, et non pas à être démontrée rationnellement. Le statut que l'on reconnaît à l'Ecriture dépend de la vision que l'on a de Dieu et de son intervention dans le monde, de sa providence. Soit l'on présuppose que Dieu, en contraste avec les affirmations claires de l'Ecriture elle-même, est radicalement différent du monde et de ses créatures - notion du Dieu Tout Autre, etc.-, et auquel cas l'Ecriture est ramenée à un simple témoignage humain, donc faillible, à une Parole qui nous transcende absolument, soit l'on part du présupposé biblique d'un Dieu-providence, à la fois transcendant et immanent, et auquel cas on reconnaît le caractère divino-humain de l'Ecriture, vraie Parole de Dieu dans la parole des hommes, inerrante, parce que pleinement inspiré par Dieu. Comme le dit Paul WELLS : " L'Incarnation et l'inscripturation sont impossibles si Dieu n'est pas le maître de la nature et de l'histoire, s'il ne mène pas toutes choses selon son conseil. "43 La bonne attitude nous paraît être celle préconisée par l'Ecole dite "présuppositionnaliste", dont l'un des chefs de fil est le théologien américain, décédé récemment, Cornelius van TIL. Il vaut mieux présupposer la vérité de l'Ecriture, qui maintient dans son entier l'affirmation de la souveraineté absolue de Dieu tout autant que de sa présence agissante dans le monde, par sa Parole et par son Esprit. 1. Selon Henri Blocher : " lexpérience montre que les individus (les institutions plus rarement) peuvent souvent rester fidèles aux autres articles de lorthodoxie évangélique quand ils ont abandonné linerrance. Mais logiquement cette décision ne peut passer pour secondaire en importance : elle affecte de principium cognoscendi externum, le " juge des controverses " dans lEglise, le critère suprême de la pensée chrétienne dès quon admet la possibilité derreurs dans lEcriture, on pose ipso facto un autre critère que lEcriture (critère indispensable pour reconnaître lerreur, nécessairement présent dans la désignation de lerreur : méthode historico-critique, raison scientifique, phénoménologie, etc.). " Et encore : " La métaphore bien ajustée nest pas pour nous celle des dominos, mais celle de la place forte près de la frontière du pays : son importance est stratégique ; en temps de paix, il est permis de ne pas sen soucier, il nest pas trop grave quelle se délabre ; mais vienne la contestation, la perte de la citadelle rend difficile de résister aux envahisseurs. " - " Inerrance et Herméneutique ", Dieu parle !, p. 93. 2. Auguste LECERF, Introduction à la dogmatique réformée, II, Paris, Je sers, 1938, chap. VI : "Examen de la valeur du principe externe et formel de la foi réformée. Théorie de l'inspiration", pp. 154. 3. C. H. DODD, La Bible aujourdhui, Paris, Desclée de Brouwer, 1980, p. 31 cité par P. MARCEL, " Face à la critique, Jésus et les Apôtres ", La Revue Réformée, supplément au N°147-1986/3, Aix-en-Provence, septembre 1986, p. 48. Comme le dit Paul WELLS, parlant de la méthode historico-critique : " Ces outils légitimes prennent une coloration particulière sils sont utilisés dans le cadre des présupposés de la méthode critique que décrivent les quatre mots : naturalisme, rationalisme, humanisme et évolutionnisme. Ces attitudes sont issues de lhumanisme des Lumières et du rationalisme du XVIIIe siècle et partent du principe que "lEcriture sainte est un recueil de documents de lAntiquité qui doit être soumis à la même analyse et investigation que toute autre uvre littéraire, fut-elle religieuse et théologique" " - Dieu a parlé, Québec, Ed. La Clairière, 1997, p. 215. 4. L'Encyclopédie du protestantisme, Paris et Genève, Cerf/Labor et Fides, 1995, dossier "Bible", pp. 106. 5. Henry MOTTU, "Dix thèses sur le statut des Ecritures", HOKHMA, N° 60 (1995), pp. 102. Voir de même sur le sujet : GOUNELLE, A. et VOUGA, F., "Thèses sur l'Ecriture", Etudes théologiques et religieuses, n° 59 (1984/4), pp. 523ss. 6. Comme articles récents sur le statut des Ecritures dun point de vue " évangélique ", voir en particulier : Henri BLOCHER, "L'Ecriture et son interprétation, dix thèses", HOKHMA, N° 60 (1995), pp. 100-101 ; Pierre COURTHIAL, Le jour des petits recommencements, Lausanne, L'Age d'Homme, 1996, pp. 164ss. Le texte dAuguste LECERF sur l"Examen de la valeur du principe externe et formel de la foi réformée. Théorie de l'inspiration" reste dune étonnante actualité - Introduction à la dogmatique réformée, II, Paris, Je sers, 1938, chap. VI, pp. 152ss. Voir de même de même, d'un point de vue catholique conservateur : Catéchisme de l'Eglise catholique, Paris, Mame/Plon, 1992, pp. 35s. COURTADE, "Inspiration et inerrance", in Dictionnaire de la Bible, Supplément IV, 482-553. 7. Parmi les théologiens de tendance néo-évangélique, mentionnons entre autre : F.F. Bruce, H. Ridderbos, G.W. Bromiley et G.C. Berkouwer. On retrouve ces positions dans The New International Encyclopedy of the Bible. 8. En Grande Bretagne, laile néo-évangélique est représentée notamment par les théologiens G. Goldigay et R. Bauckam, et par la revue Anvil. R.T. France se situe sur la tangente. H. Marshall, président de lassociation européenne de théologiens évangéliques, défend un point de vue contrasté. En Allemagne, laile " inerrantiste " est plus importante, malgré quelques hésitations sur la notion dinerrance (G. Meier, etc.). Du côté catholique, le point de vue inerrantiste nest pas, à proprement parler, représenté. Cependant, laile droite se caractérise par une position dogmatique à peu près identique au point de vue évangélique relatif à linerrance, excepté quelques concessions à la Critique (Feuillet, Carminiac, lAbbé Lorentin, Congard, etc.). Si lEncyclique Providentissimus Deus, à la fin du 19e siècle, affirmait linerrance en réaction à linfiltration de la critique rationaliste venue dAllemagne, avec Renan, Loisy, Mgr dHulst, etc. , Divino Afflonte Spiritu (en 1943, avec Pie XII) autorise la pratique de la critique biblique, telle que pratiquée déjà à lEcole Biblique de Jérusalem. Avec Vatican II, lEncyclique Deim Verbum reste ambiguë sur la question de linerrance, ce qui explique la forte poussée du courant moderniste au sein de lEglise de Rome. daprès un cours dHenri Blocher à la FLTR dAix-en-provence, en février 1993, sur " Inerrance et herméneutique ". 9. Parmi les quelque 250 théologiens ayant participés au Conseil, mentionnons les théologiens de renom Henri Blocher, James M. Boice, Edmund Clowney, Roger Nicole, James Packer, etc. 10. Pierre MARCEL, Face à la Critique : Jésus et les apôtres, Genève/Aix-en-Provence, Labor et Fides/Kerygma, 1986, p. 45. Voir de même à ce sujet le livre de J.W. WENHAM, Christ and the Bible, Londre, Tyndale Press, 1972. 11. Cf. Mat. 21 : 42 ; 22 : 31s ; Jn 5 : 39 ; 10 : 34 ; Luc 24 : 44s ; Mc 12 : 36 ; Act. 1 : 16 ; etc. 12. Pierre MARCEL, op. cit., p. 15. 13. Voir de même 2 Pie. 3 :1 ; 1 Co. 14 : 37s ; 7 : 10ss, 40 ; 2 Co. 3 : 5s ; 1 Pie. 1 : 10-12 ; etc. 14. Voir de même 2 Pie. 3 : 16 où lApôtre Pierre conjoint les lettres de Paul au Canon de lAncien Testament, en leur conférant de ce fait la même autorité divine. En 2 Co. 3 : 5-6, lApôtre Paul fait état de son autorité épistolaire normative pour les communauté quil fonde : " La charge apostolique est dorigine divine et peut être comparée à la vocation de Moïse sous lancienne alliance " - Paul WELLS, Dieu a parlé, p. 62 ; cf. Peter JONES, " LApôtre Paul : étude sur lautorité apostolique paulinienne ", Foi et Vie 75 (1976 : 1), pp. 36-58. 15. Henri BLOCHER, " LEcriture et son interprétation, dix thèses ", Hokhma 60/1995, p. 100. 16. F. PRAT, cité par G. COURTADE, "Inspiration et inerrance", Supplément au Dictionnaire de la Bible IV (1949), col. 524. 17. Jean CALVIN, I.C., I.VII.5. 18. Henri BLOCHER, " LEcriture et son interprétation, dix thèses ", Hokhma 60/1995, p. 100. 19. Sur la notion dAlliance dans la Bible, voir en particulier : Palmer ROBERTSON, The Christ of the Covenants, Phillipsburg, P&R, 1980 ; M. G. KLINE, The Structure of Biblical Authority, Grand Rapids, Eerdmans, 1972. 20. Pierre COURTHIAL, " LEcriture, Traité dAlliance ", Fondements pour lavenir, p. 45. 21. Henri BLOCHER, " LEcriture et son interprétation, dix thèses ", p. 100. Sur la question de l'inspiration, voir en particulier les deux grands classiques : Louis GAUSSEN, Theopneustie (1840), réédité en 1988 sous le titre La pleine inspiration des Saintes Ecritures ou Theopneustie, St Légier, Ed. Emmaüs), et B. B. WARFIELD, The Inspiration and the autority of the Bible, Philadelphie, P&R, 1948. 22. 1ère Déclaration de Chicago, art. VI. 23. Paul WELLS, op. cit., p. 74. 24. Auguste LECERF, op. cit., p. 162 cest nous qui soulignons. 25. Ibid., p. 165. 26. Auguste LECERF, op. cit., p. 160s. 27. Henri BLOCHER, " Inerrance et herméneutique ", Dieu parle !, Aix-en-Provence, Ed. Kerygma, 1983, p.88. 28. 1ère Déclaration de Chicago, Art. XI. 29. Sur la préservation du texte biblique, depuis les origines jusquà nos jours, nous partageons lavis dAuguste Lecerf pour qui : " la Providence divine a pourvu à la conservation substantielle du texte sacré, dans la mesure suffisante pour que l'intégralité de la vérité dogmatique parvienne à l'Eglise, en vertu de ce principe de foi que Dieu ne nous manque jamais dans les choses nécessaires. " - Auguste LECERF, op. cit., p. 161. Voir de même la Déclaration de Chicago, article X : " Nous affirmons que linspiration, au sens strict, ne vaut que du texte des autographes bibliques, texte que les manuscrits parvenus jusquà nous (Dieu y a veillé dans sa providence) permettent détablir avec une grande exactitude. " 30. Henri BLOCHER, " LEcriture et son interprétation, dix thèses ", p. 100. 31. 1ère Déclaration de Chicago, Art. XIII. 32. Auguste LECERF, op. cit., p. 155. 33. Ibid. 34. Ibid., p. 157 et 158. " Le conflit principiel entre la science critique et la foi nexiste pas, pour cette raison que les faits qui font lobjet de la " foi croyance " et qui servent de fondement à la " foi confiance " ne peuvent être ni prouvés ni improuvés par la critique historique. " Sur lutilité dune saine critique de la Bible, LECERF affirme : " Toute hypothèse qui ne suppose pas , a priori, la négation de linspiration du texte original, lexclusion systématique du miracle ou de la prophétie, qui ne suppose pas lidéologie humaniste du XVIIIe et du Xxe siècle ; qui nimplique pas, en un mot, que lEcriture soit impropre à remplir la fonction principale que Dieu lui a assignée, a droit à lexamen impartial et attentif de lexégète réformé. " (p. 166). 35. Ibid., p. 164s. Nous pourrions ajouter que " Les Evangiles ne nous ont pas été donnés pour nous permettre de construire une biographie de Jésus conformément aux exigences de lérudition moderne, mais afin de le rendre présent à la foi quils veulent faire naître ( ) Le point de vue de celui qui cherche Dieu, dans lEcriture, nest pas celui du chronologiste. " 36. Henri BLOCHER, " Inerrance et Herméneutique ", Dieu parle !, p. 88. 37. Auguste LECERF, op. cit., p. 170 et 171. Voir de même, Greg Bahnsen, "Comment lire la Bible ? Affirmation réformée sur l'interprétation de la Parole de Dieu", La Revue Réformée, N° 184-1995/1, p. 39 : " Aucune croyance erronée ou ignorance historique propres à la société dans laquelle ont vécu les écrivains bibliques, ou leurs erreurs personnelles, ne sont présentées dans l'Ecriture comme des vérités ; aussi n'ont-elles pas à être corrigées par les experts modernes en sciences, en histoire, en sociologie, etc. " 38. Ibid., p. 169. 39. Auguste LECERF, op. cit., p. 166. 40. Cf. G. C. Berkouwer, Holy Scripture, pp. 177ss ; G. W. Bromiley, "Accommodation", in The New International Encyclopedy of the Bible, pp. 24ss. 41. 1ère Déclaration de Chicago, Art. IX. 42. 1ère Déclaration de Chicago, Art. XII. Sur la question des théories scientifiques en opposition évidente avec lenseignement clair de lEcriture, nous partageons lavis de Paul WELLS selon lequel : " En cas de conflit persistant, la vérité de la Parole, du message clair, a le pas sur lhypothèse scientifique. " - Dieu a parlé, p. 120. 43. Paul WELLS, Dieu a parlé, pp. 18s.
Point de vue "évangélique" BLOCHER, Henri, " Le recours "évangélique" aux Ecritures : sur le divorce", HOKHMA, N° 60 (1995), pp. 59-72. BLOCHER, Henri, " L'Ecriture et son interprétation, dix thèses ", HOKHMA, N° 60 (1995), pp. 100-101. CONN, H. (ed.), Inerrancy and Hermeneutics, Grand Rapids, Baker, 1988. COURTHIAL, P., Le jour des petits recommencements, Lausanne, L'Age d'Homme, 1996. GAUSSEN, L., Theopneustie (1840), réédité sous le titre La pleine inspiration des Saintes Ecritures ou Theopneustie, St Légier, Ed. Emmaüs, 1988. HEPPE, H., Reformed Dogmatics, Grand Rapids, Baker, 1978, chap. 3. JONG, J. de, Accommodatio Dei, Kampen, Mondis 5, 1990. JONES, Peter, " Gegraptai ", revue Ichthus, n° 59 (1976), pp. 2-6. KLINE, M. J., The Structure of Biblical Authority, Grand Rapids, Eerdmans, 1972. LECERF, A., Introduction à la dogmatique réformée, II, Paris, Je sers, 1938, chap. VI : " Examen de la valeur du principe externe et formel de la foi réformée. Théorie de l'inspiration ", pp. 152ss. LECERF, A., " Inspiration et grammaire d'après les théologiensdu XVIIe siècle ", in Etudes calvinistes, Neuchâtel, Delachaux, 1948. LECERF, A., " Remarques sur le Canon des Saintes Ecritures ", La Revue Réformée, n° 9 (1958/2), pp. 1-18. MARCEL, Pierre, " Christ expliquant les Ecritures ", La Revue Réformée, n° 9 (1958:4), pp. 14s. MARCEL, Pierre, Face à la Critique : Jésus et les Apôtres, Genève/Aix-en-Provence, Labor et Fides/Kerygma, 1986. MONTGOMERY, J. W. (éd.), God's Inerrant Word, Minneapolis, Bethany, 1973. MULLER, R. A., Post-Reformation Reformed Dogmatics, II, Grand Rapids, Baker, 1993, chap. 4. NICOLE, Roger, " The nature of inerrancy ", in Inerrancy and Common Sense, sous dir. Roger Nicole et Ramsey Michaels, Grand Rapides, Baker, 1980, pp. 71-95. WARFIELD, B. B., The Inspiration and the autority of the Bible, Philadelphie, P&R, 1948. WELLS, Paul, James Barr and the Bible. Critique of a New Liberalism, Phillipsburg, P&R, 1980. WELLS, Paul, " Comment interpréter et prêcher la Parole de Dieu ", in Dieu parle !, Aix-en-provence, Kerygma, 1984. WELLS, Paul, Dieu a parlé, Québec, Ed. La Clairière, Collection Sentier, 1997.
Voir de même, d'un point de vue catholique conservateur : Catéchisme de l'Eglise catholique, Paris, Mame/Plon, 1992, pp. 35s. COURTADE, " Inspiration et inerrance ", in Dictionnaire de la Bible, Supplément IV, 482-553. ALONSO-SCHOEKEL, L., La Parole inspirée, Paris, Cerf, 1971.
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