Appel solennel à la prière

Une des armes principales du chrétien et de l'Église de Dieu est la prière. Nous appelons donc tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ et qui désirent le bien de notre patrie à la prière fervente en faveur des autorités et de notre pays.

En effet, sous le prétexte de conformer nos lois à certains faits sociaux, la commission d'experts chargée par le Département Fédéral de Justice et Police de la révision de certains articles du Code pénal suisse relatifs aux délits contre les moeurs et contre la famille, vient de rendre publique ses propositions. Cette Commission d'experts propose au Parlement d'adapter le Code pénal suisse de la manière suivante :

— L'âge légal de l'enfance en matière sexuelle devrait être abaissé de 16 à 14 ans. Au-delà de 14 ans, les enfants ne seraient plus sous la protection pénale spéciale des lois. Ceci afin de mieux assurer, nous dit-on, la socialisation de l'individu par la sexualité.

— Le proxénétisme passif – c'est-à-dire le fait de profiter des revenus d'une prostituée – ne devrait plus être poursuivi, l'activité du souteneur ne faisant de tort à personne.

— La pornographie devrait être librement accessible aux adultes, étant elle aussi, un cas de "crime sans victime".

— L'article concernant le racolage devrait être supprimé, et en conséquence, les communes devraient pouvoir autoriser elles-mêmes l'installation d'"eros-center" si tel est leur bon vouloir.

— La prostitution masculine ne devrait plus être punissable, pas plus que la débauche contre nature, ceci dans le but d'établir une protection uniforme de la liberté de choix en matière sexuelle.

— L'inceste entre adultes devrait être autorisé, la répression de l'inceste n'ayant pas de justification génétique.

— Par contre, la femme mariée devrait être protégée contre le viol par son mari.

Ainsi, d'une part, on se propose de libéraliser les dispositions pénales qui répriment les vices publics, et de l'autre, on cherche – comme cela a déjà pu se constater dans le projet de révision du droit matrimonial – à étendre l'ingérence de l'État à l'intérieur de la famille. On propose que l'État se défasse toujours davantage du devoir que Dieu lui a confié de réprimer le mal public. Par ailleurs, on cherche toujours davantage à imposer aux familles la tutelle paternaliste du pouvoir. Tout ceci se fait sous couleur d'une plus grande compréhension des comportements inhabituels, avec le souci de ménager aux citoyens toujours plus de liberté. On s'efforce ainsi d'enlever aux lois toutes considérations dites "moralisatrices" et de ne plus "imposer" aux citoyens des lois fondées sur des normes éthiques précises. Mais, en imposant effectivement au pays des lois fondées sur des normes immorales, on en arrive à l'abandonner à des forces qui, pour le lucre, travaillent à sa destruction. L'élimination des freins légaux ainsi proposée par la commission d'experts au Parlement et au peuple, ne peut qu'aboutir à une dangereuse progression publique de tendances malsaines déjà bien trop avancées dans notre pays. Les lois doivent servir à la répression des malfaiteurs, afin que ceux qui ne commettent pas le mal puissent vaquer paisiblement à leurs affaires. En enlevant ainsi le frein des lois à la manifestation du mal, on ouvre notre pays entièrement au déploiement de toute espèce de criminalité.

Au-delà des desseins malfaisants de certains, de l'aveuglement du plus grand nombre et de l'action manifeste du Prince des ténèbres, nous voyons dans ces propositions un jugement de Dieu sur le péché et l'impiété de notre peuple. Prions Dieu pour notre repentir, pour celui de nos autorités, pour le repentir de notre pays tout entier. Selon les promesses immuables de Dieu, nous croyons à l'efficacité certaine, tant spirituelle que temporelle, de la prière. Celui qui se sanctifie et s'approche de Dieu verra les puissances du Mal s'enfuir. La Foi au Christ, Fils de Dieu, n'est-elle pas victorieuse de toute espèce de mal ? Les portes de l'enfer elles-mêmes ne prévaudront pas contre l'Église de Dieu ! C'est pour cela que nous vous engageons, tant personnellement qu'en communauté, à prier notre Dieu,

— de nous conduire tous à la repentance ;

— dans sa miséricorde, d'écarter cet aveuglement des pensées de ceux qu'Il a placés en autorité sur nous ;

— de frapper d'impuissance les desseins malfaisants de ceux qui oeuvrent à la destruction de notre peuple ;

— de détourner de notre pays ce fléau cruel qui le menace.

Que le Seigneur notre Dieu nous entende et qu'Il ait compassion de nous tous !

 

Si mon peuple qui est appelé de mon nom s'humilie, prie et cherche ma face, s'il revient de ses mauvaises voies, moi aussi j'écouterai des cieux, je pardonnerai son péché et je guérirai son pays.

2 Chroniques 7 : 14

 

Association Vaudoise de Parents Chrétiens

janvier 1981