REFORME ET REVEIL DE LEGLISE 2° exposé REFORME ET REVEIL DEPASSER LES BLOCAGES Pasteur Charles NICOLAS"Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu, et il vous élèvera." Jacques 4.5b-10 Jacques 4.5b-10Dans lesprit de beaucoup, il nexiste pas de mots plus éloignés lun de lautre que Réforme et Réveil... Menaçants lun pour lautre, viscéralement opposés ! Deux écoles inconciliables, comme sont inconciliables la sagesse et la folie, la sécurité et le risque, leau et le feu... Cependant, à y regarder de près, AVONS-NOUS LE CHOIX ? LA FOI est-elle sagesse ou folie ? Est-elle sécurité ou risque ? Avons-nous le droit de choisir entre la foi du petit enfant (à qui Dieu révèle ses secrets) et la foi de lhomme fait dont parle lapôtre Paul ? Avons-nous le droit de choisir entre le fondement et les implications, entre les docteurs et les prophètes ? Nous avons vu (1° exposé) que les doctrines majeures étaient universelles. Mais cela dispense-t-il dexercer un discernement pour déterminer ce qui est à annoncer ici et maintenant ?Avons-nous le droit de choisir entre la foi qui sappuie et la foi qui sélance ?
1. REFORME ET REVEIL a. Retour à la vie normale de lEglise. "Réforme et réveil sont un retour à la vie normale de lEglise" (cf proposition n° 6, en annexe). Cest un des brigadiers de la Drôme, Victor BORDIGONI, qui le dit. Si on doute de cela, on ne vit ni réformes ni réveil.Il en est dailleurs ainsi pour la vie des individus comme pour la vie des églises une personne ne change-t-elle pas dès lors que sa vie lui apparaît comme a-normale ? Et cela ne passe-t-il par une sorte dillumination, une prise de conscience qui sont en même temps loeuvre de Dieu et un acquiessement ou même un engagement de la volonté ?
Ce qui soppose à cela, ce sont les caricatures dune part, et les excuses dautre part. Il faut laisser les unes et les autres. "...Ainsi, lEglise ne peut se contenter dêtre un refuge pour les âmes meurtries, pas même une école de sanctification. Elle doit être aussi un foyer doù jaillissent les étincelles de vie". Jean Cadier. Le M.V. févr.1926. Lesprit de la Réforme est caricaturé par ceux qui nen veulent pas il devient alors un simple style, une école, un mouvement, un parti... Il en est de même pour lesprit des réveils. En fait, il y a main-mise de lhomme, récupération, choix de convenance, aménagement de confort sur quelque chose qui devrait porter la marque de Dieu. Nest-ce pas en partie à cela que servent nos dénominations des forteresses pour nous protéger de ce que nous ne voulons pas entendre ? Comprenons-nous, par exemple que nos travers expliquent et justifient en partie ceux que nous dénonçons chez les autres ? "La combinaison dune réforme et dun réveil serait révolutionnaire à notre époque. Révolutionnaire pour nos vies personnelles de chrétiens, révolutionnaire pour lEglise libérale, révolutionnaire encore, et dune manière très constructive pour lEglise évangélique elle- même." Francis Schaeffer - La mort dans la cité, 1979.
Une grande vigilance est donc nécessaire on shabitue à tout, même au pire. On abaisse à notre portée la vision, le service, le combat. On trouve même des doctrines pour se justifier... "Lhérétique, cest celui-là qui, dans la Parole, choisit, si peu que ce soit, la vérité conforme à ses circonstances et à celles de son époque, à son esprit, à son tempérament." Jean Cadier.
Cest un principe commun à la Réforme et aux réveils on ne choisit pas ! (Voir la proposition 7, en annexe).
b. La repentance et la foi De portée universelle, la repentance et la foi concernent cependant en tout premier lieu l Eglise. Jésus lui-même, tout comme Jean Baptiste, est venu pour son peuple et "cest par lui que commencera le jugement" (Luc 17.7 ; 1 Pierre 4.17). Il faut cesser de voir lEvangile comme un idéal inaccessible, les préceptes de la Parole de Dieu comme une théorie. Voyons-nous le péché - nos péchés - comme inévitables, comme peu de chose ? Est-ce à Dieu de changer, de se repentir, de se réveiller ? Réforme et réveil ont en commun quils prennent au sérieux les "tout" de lEcriture et labsolu de ses affirmations. (voir proposition n° 8). Cest aux chrétiens douvrir les chemins de la repentance (cf Jonas et Ninive). Nous devons vivre, dans la foi, des gestes significatifs de repentance, de pardon entre nous... Après, et après seulement, nous pourrons adresser appel.
2. LECRITURE ET LESPRIT Réforme et Réveil ont en commun lattachement au double témoignage de lEcriture normative et de lEsprit qui donne la vie et conduit dans la vérité.
a. On connaît ce que lon vit. Lesprit du Réveil oblige le théologien à changer dattitude. Les Réformateurs, on la vu, ont bénéficié de cet environnement et ont eu cette disposition ne pas perdre de vue lexpérience chrétienne. Regardons comment leur enseignement demeure toujours lié à la piété dune part, aux implications pastorales dautre part. Regardons comment ils ont eu le souci de répondre aux besoins concrêts quils rencontraient. "Si je prêche lEvangile sans parler du temps présent et de ce qui mentoure, je ne prêche pas lEvangile". M. Luther
Regardons comment ils ont discipliné leur réflexion et leur discours théologique, sinterdisant toute dispersion, toute considération non fondée. "Souvent ces pensées sur la prédestination mont tourmenté et martyrisé. Je me demandais surtout quest-ce que Dieu veut faire de moi, et comment ? Mais à la fin, je les ai - Dieu merci - complètement délaissées et méprisées, jai repris le dessus et men suis tenu aux volontés que Dieu a manifestées et à sa Parole. Il nous est impossible de nous élever plus haut, car il est à jamais impossible à lhomme dapprofondir les volontés secrètes de Dieu. Nous sommes des fous quand nous ne tenons pas compte de ce que le Père a révélé en Christ, son Verbe, quand nous nous cassons la tête à creuser des secrets qui resteront ca- chés et que Dieu na pas donné mission de connaître." Luther (Propos de table).
Regardons lénorme souci pédagogique quils ont eu et transmis (cf. le catéchisme des jeunes enfants, dans les textes de Westminster). "Les sermons de Calvin étaient de véritables cours de théologie exégétique, dit un historien, ajustés à un public varié et peu instruit. Les choses de Dieu amenées à la cuisine...".
Retrouvons la part importante que Calvin donne au témoignage intérieur du Saint-Esprit. Il y a un lien entre ce que nous croyons de Dieu et de son salut et notre appropriation de ces réalités par lEsprit. Les deux ensemble constituent notre "contrat" de vie chrétienne... Cest pour cela quun redressement de la théologie ou une refonte des structures sont insuffisantes pour réveiller le peuple de Dieu ou pour réformer la vie de ses membres." - Paul Wells-Le renouveau possible de lEglise (Kérygma). Rappelons-nous que lon a appelé Calvin le théologien du Saint Esprit. Belle référence pour notre sujet ! Calvin, en effet, a repris chez St Augustin les doctrines de la grâce, du péché, de la prédestination ; son originalité loeuvre du St Esprit. ( Dans son Institution, le livre 1 traite du témoignage intérieur du St Esprit ; le livre 2 de la régénération ; le livre 3 de lunion du Christ et du croyant par le St Esprit). "La Parole nue ne profite de rien sans lillumination du St Esprit. Doù il apparaît que la foi est au dessus de toute intelligence humaine. Et encore ne suffit-il pas que lentendement soit illuminé par lEsprit de Dieu, mais aussi que le coeur soit confirmé par sa puissance". - Calvin - Institution Chrétienne III,II ,33 . Calvin appelle lEcriture lécole du Saint-Esprit. Il est frappant encore dobserver que chez lui, comme chez St Paul dailleurs, loeuvre de la grâce et loeuvre de lEsprit semblent être une seule et même chose au point ou les termes grâce et Esprit paraissent interchangeables ! "Il y a un lien entre doctrine et spiritualité. La doctrine est première, mais sans utilité si elle nest pas mise en pratique grâce à une spiritualité vivante. Il nest pas exagéré de dire quon ne connaît bien une chose que si on la pratique". - P. Wells. "Ce que nous sommes ne doit pas être seulement vérité de catéchisme." J.Cadier "Nous avons besoin dun christianisme doctrinal, expérimenté, vécu". S. Olyott Remarquons ici que le fameux SOLA SCRIPTURA a peut-être été retenu trop souvent dans un sens plus restrictif que ce qui devrait, faisant de lEcriture la seule oeuvre de Dieu à laquelle nous devions nous attendre aujourdhui (une sorte de dispensationnalisme réformé, ou de cessationnisme strict...), au lieu de le comprendre à la lumière de larticle 5 de la Confession de foi de La Rochelle lEcriture seule norme, et non pas seule manifestation de la grâce ; non pas labsence du Saint Esprit, mais son controle par lEcriture, ce qui nest pas la même chose. (Proposition n°9) Note : Il y a aujourdhui, dans les milieux pentecôtiste et charismatiques une soif des doctrines mises en lumière par la Réforme, en un sens beaucoup plus que dans les milieux traditionnels ou modernistes. Nous avons rencontré, dans ces milieux, des chrétiens trés accessibles à ces doctrines, les ayant presque saisies déjà, par intuition...
b. Docteurs et prophètes. A Dieu seul la gloire ! Est-ce là un enseignement, une proclamation ou un appel ? Dans le Nouveau-Testament, les termes enseigner et prêcher sont distincts, même sils sont souvent employés ensemble. Il manque aujourdhui une bonne coordination entre ces deux ministères. Que peuvent les docteurs sans les prophètes ? Que peuvent les prophètes sans les docteurs ? Il semble aujourdhui que la Réforme ne puisse fournir que des docteurs, les prophètes étant portés par dautres mouvements. Est-ce normal ? "On a confondu critique savante et critique spirituelle, et obligé le fidèle à passer par le savant pour saisir lEvangile... Sous prétexte de cultiver la religion en esprit et en vérité, on a édifié ce libéralisme et cet individualisme... qui est à proprement parler la cause de la détresse de notre Eglise". Paul Tournier, cité par J.Cadier dans son livre Le Matin Vient "Lhomme spirituel juge de tout. Il nexiste pas de description plus succinte de la vie chrétienne - et je vous invite à lire le commentaire que Luther en a fait dans son "Traité de la librerté chrétienne". Lheure est venue dexhorter les chrétiens de nos églises à pratiquer le don du discernement des esprits, dont lexercice me paraît capital à lépoque où nous sommes". Albert Greiner - "La Parole de Dieu éclairée par le St Esprit". Colloque tenu en mai 1968 à Paris-Annonciation. Bull. de lA.E.F. et Revue Réformée. Il y a réforme et réveil quand les docteurs et les prophètes travaillent en harmonie. (cf Les citations de Spurgeon, de Schaeffer, la notion biblique de "doctrine", incluant la mani- ère de vivre. Les expressions bibliques "la loi et le témoignage", "la loi et les prophètes").
Nous avons vu dans le 1° exposé combien chaque doctrine majeure est faite pour introduire un appel, une implication adaptée, circonstanciée, présente. Aujourdhui, de toute évidence, il manque un maillon entre lenseignement et la pratique. "Trop de théologie", disent certains ; "pas assez", disent dautres. Les deux ont sans doute raison Trop, dans certaines églises, car on a cherché à initier les églises à la théologie, quand les pasteurs eux-mêmes nétaient pas au clair devant des questions difficiles. Il en a résulté beaucoup de frustration chez les fidèles. Trop de théologie tue la théologie. Placées sur le terrain intellectuel, les doctrines deviennent lourdes, peu convaincantes. Les hyper calvinistes rendent par exemple la souveraineté de Dieu tellement écrasante que les arminiens doivent se réveiller pour venir la corriger et rétablir léquilibre. Mais est-ce la manière dédifier lEglise ?
Pas assez, par ailleurs, car la plupart des messages et des activités se sont développés indépendament des bases théologiques fondamentales et sûres, au grés des influences, des fantaisies, des modes... Dans les deux cas, on a sapé lautorité des docteurs et celle de la Parole de Dieu elle-même. "Létude des saintes Ecritures na jamais été un but, une fin en soi. Létude des saintes Ecritures est un moyen, lun des plus bénis, des plus sûrs, des plus merveilleux de nous mettre à lécole de Dieu, à lunisson de ses pensées, sous linfluence de son Esprit". - Antomarchi - Le Matin Vient, janv. 1926.
Neuf fois sur dix, dans notre exposition de lenseignement biblique, nous en restons aux prolégomènes, aux introductions. Le prédicateur sarrête juste avant daborder les implications pratiques de son enseignement. Le courage lui manque, ou bien lui-même a arrêté là sa réflexion. On aborde les sujets, comme en philosophie. On évoque les points de vue divergents, on soulève les questions, on débat, on échange, on anime... "Il faut, dans la vigne du Seigneur des pousses audacieuses, il faut des rénovateurs, des réformateurs, des hommes de réveil, des prophètes ; seulement voilà, il faut quils agissent dans le cadre de lEglise, afin quils ne tombent pas . Il faut être dans les faits ce que nous prétendons être dans les principes. Cest à cette condition que nous pourrons offrir quelque chose aux autres, aux autres qui ont aussi quelque chose à nous donner". - Pierre Guelfucci - Synode EREI 1968
Ainsi se réduit, se dilue la portée des ministères. On a recours aux sondages. Ou bien on intellectualise, ce qui est une autre manière de se mettre à labri. Absence des docteurs, ou diktat des docteurs ? Les Brigadiers de la Drôme, comme tous les hommes de réveil, ont eu une prédication audacieuse. Ils ont osé.( cf par exemple leur enseignement et leurs appels sur les interdits. Qui pourrait se le permettre aujourdhui ?).
Il faut adresser un appel aux docteurs fournissez des éléments sûrs et accessibles, des bases confirmées, des doctrines claires, que les prophètes mais aussi les pasteurs et les évangélistes, et après eux les fdèles, les parents,... pourront saisir et appliquer dans toutes leurs situations !! On tremble dans une maison où il ny a pas de fondement ! On se gèle dans une maison où il ny a que des fondements ! "Sil y a peu de conversion, cest peut-être à cause de notre incrédulité. Souvent, jexhorte à se repentir aujourdhui !". Adolphe Monod.(Proposition n°11)
3. LEGLISE DE JESUS-CHRIST a. son unité. Pourquoi en parler ? Parceque lunité fait partie de lêtre de lEglise. Ainsi, cest dans cette perspective que doit se situer toute réforme, tout réveil. Lunité de Dieu (Deut.6.4) implique celle de sa révélation et celle de son Eglise. Cest dans ce sens que le professeur P.Courthial revendique pour lEglise de Jésus-Christ ladjectif "catholique", cest à dire "selon la totalité". Lunité est porteuse de rigueur et dampleur. Ces caractéristiques conviennent parfaitement au travail de réforme, à lappel du réveil. Dans les deux cas, il y a la double exigence dune fidélité et dune totalité, contre les choix de convenance, les préférences personnelles, les aménagements de confort, les réactions dopposition... La Réforme du 16° siècle ne doit-elle pas une partie de son essort à cette double ambition qui fut la sienne ramener la totalité de lEglise de Jésus-Christ sur le fondement de lEcriture sainte ? Quand est-il de cette vision aujourdhui ? Le mouvement de la Brigade de la Drôme a vécu cela, à sa manière et à une autre échelle. Au début des années 1930, cest de là quest partie limpulsion qui devait conduire à la tentative dunité de lEglise Réformée en 1938. Au même moment, le refus de maintenir les relations avec le mouvement pentecôtiste naissant (entrautre pour une question de style) devait coûter en un mois 1000 abonnés au mensuel Le Matin Vient. Mais quelques années plus tard, 1000 autres abonnés devaient à leur tour se détacher, après lannonce des négociations avec lEglise libérale. Quelle unité ?
La Réforme avait énoncé une règle ample et rigoureuse lEglise naît de la prédication fidèle. On observe aujourdhui dans beaucoup déglises historiques une situation de multitu-dinisme, qui tente de se justifier en sappuyant sur la notion vétéro-testamentaire de lAlliance de grâce ; paradoxalement une forme de caste sociale et culturelle ; seul le discours y est ouvert... La véritable ambition est de subsister, et de démontrer par quelques déclarations officielles quon nest pas trop en décalage avec le temps présent. Comment en est-on arrivé là ? "Lhomme est naturellement multitudiniste... parceque toute lutte spirituelle lui est naturelle- ment antipathique. Aussi, nos divers mouvements religieux, quelque soit leur type dorganisa- tion, ont-ils une tendance générale à retomber dans le flou, à se contenter dadhésions taci- tes, après avoir connu des périodes de vie, de témoignage, dadhésions explicites. Ceci expli- que pourquoi les réveils furent toujours des retours à un christianisme de professants, pourquoi ils ont tous été loccasion de triages." Maurice Lador. Convention de Dieulefit - 1929. (Le même mot "triage" fut employé par le pasteur Teulon, président des EREI, lors de leur constitution en 1938 . Ce même pasteur écrivait, en 1963 "Nous ne sommes pas contre lunité, nous sommes contre cette espèce de confusion quon décrète à coup de majorité et quon décore du nom dunité". LEntente Evangélique).
Il y a eu beaucoup de concessions ou de glissements. Nous en évoquons rapidement quelques uns - le doute sur le principe de lautorité des Ecritures. On peut signaler ici le choix qui fut celui des brigadiers de la Drôme de dialoguer, et même de négocier avec les libéraux, à partir de 1932. Voir citation du pasteur de Richemond au Synode de Chomérac en 1934, en annexe).- loubli de la loi spirituelle du commun accord. "Si ces gens (les Brigadiers de la Drôme) attirent les foules, en 1929, cest que leur groupe sait ce quil veut, et quils veulent tous la même chose, exactement." Paul Tournier, à Genève."Un groupe de prédicants, fils de la Réforme, qui sont daccord entre eux, qui ne mettent pas la liberté dexamen avant la loi ; voilà ce qui a fait lautorité de la Brigade." Jean Cadier. - le recours aux structures dénominationnelles. Certes, celles-ci ne sont pas nécessairement illégitimes. Mais les dénominations permettent aussi de se protéger des injonctions que lon ne veut pas entendre... Réformes et réveils ne peuvent saccommoder facilement des structures dénominationnelles. "Selon le Nouveau-Testament, lEglise - Corps de Christ se manifeste temporellement, en tant quEglise instituée, dabord en chacune des églises locales lEglise de Dieu qui est ici ; lEgli- se de Dieu qui est là ... Trop souvent, lEglise locale est considérée comme une partie du corps mystique du Christ... comme un membre de ce corps. Or, selon le Nouveau-Testament, lEglise instituée qui est ici ou qui est là est une manifestation temporelle du Corps de Christ entier. Là où est la Tête, là est le Corps." Pierre Courthial. Fondements pour lavenir, p. 193. "Le redressement nécessaire est de 2 ordres il faut dune part repenser la vie de lEglise à la lumière de la doctrine biblique du Corps de Christ, de lunion avec lui ; et dautre part, réformer tous les comportements individuels et communautaires à la lumière de cette vérité centrale." Paul Wells. Le renouveau possible de lEglise, p. 31. Enfin, il faut bien noter que les principaux clivages (théologiques, éthiques, pédagogiques,...) sont avant tout idéologiques ils reposent sur des présupposés et intouchables, ni par lenseignement, ni par la prédication. Ici pourrait être abordé le problème de lenseignement laïc prodigué à nos enfants, enseignement sur lequel les préceptes évangéliques tentent de se rattacher... Ici peut être mentionné le besoin urgent des doctrines fondamentales, sûres, accessibles, qui tiennent lieu de présupposés.
b. Sa diversité. Lunité ne doit aucunement réduire la diversité. "LEglise visible et ses membres, selon la riche diversité de leurs vocations et de leurs dons, sont appelés à manifester temporellement, tout au long de lhistoire et hic et nunc, lEglise- Corps de Christ, lhumanité nouvelle du nouvel Adam, dans lensemble et dans chacun des aspects de lexistence" P. Courthial. Fondements pour lavenir, p.189. Ici sétablit la distinction entre les différences qui enrichissent et les divergences qui épuisent ; entre pluralité et pluralisme. Il y a un pluralisme de confort et un unilatéralisme de confort lun et lautres sopposent aux réformes et aux réveils. Le choix se bornerait-il à lun ou à lautres ? Ici doit saffirmer le sacerdoce universel et léquipement spirituel de chaque croyant né de nouveau, - ce qui est autre chose que lesprit associatif de libre participation ou de simple bénévolat. "LEglise instituée nest pas une libre association de croyants...Elle manifeste nécessairement lEglise-Corps de Christ ou nest plus lEglise". P.Courthial. Fondements pour lavenir.
Ici se reconnaissent les ministères dautorité, ce qui est autre chose que le cléricalisme et déresponsabilisant. Ici devrait se définir un enseignement qui prenne en compte les affirmations de lEcriture sur lunité et sur la diversité, sur la diversité en vue de lunité. Diversité des dons, des vocations, des ministères, selon Romains 12, 1 Corinthiens 12, Ephésiens 4... Ici pourrait figurer un appel à restaurer le ministère collégial confié à des anciens bibliquement reconnus et établis, parmi les quels le pasteur trouverait sa position spécifique... Pourquoi telle église locale (ou telle dénomination) est-elle seulement enseignée pendant des années, tandis que léglise voisine est seulement évangélisée ou encore secouée par la parole vigoureuse dun ministère de type prophétique ? Où sont les ministères complémentaires né- cessaires à léquipement des saints et à lédification de lEglise vers la maturité en Christ ?(Proposition n° 12). Si la pleine mesure de Christ est accueillie - elle nest pas accueillie sans réformes et sans réveil, mais cest aussi en laccueillant que réformes et réveil sont possibles ! - alors lEglise sédifie et devient porteuse du Royaume de Dieu dans le monde. Alors elle pratique une évangélisation naturelle - ce qui ne veut pas dire facile - une évangélisation que lon pourrait appeler "de débordement". Cest ainsi quelle retrouve sa véritable vocation. "Après sêtre un soir de réunion joyeusement offrte à Dieu pour le Réveil, une chrétienne sécriait "Enfin, on va pouvoir travailler !". Elle avait compris. Non, ce nest pas seulement pour nous, pour nos délivrances et nos victoires personnells que Dieu donne une vie nouvelle ; cest avant tout pour lui. Le but suprême est la gloire de Dieu et la venue du Royaume". Jean Cadier. Le Matin Vient, 1° février 1926. Charles NICOLAS - Vauvert, avril 1997 |