JÉSUS LE CHRIST

Pasteur Sylvain TRIQUENEAUX

 

Jésus s’appelle ainsi en vertu, non du choix de Marie et Joseph, mais de l’ordre de Dieu (Mt 1:20-23). Ce nom signifie “ Dieu sauve ” (Yehochua, Mt 1:21 ; Ac 4:12 ; Hé 7:25).

Le titre de “ Christ ” est la traduction grecque, la langue du Nouveau Testament, du mot hébreu “ Messie ” qui signifie Oint – c'est-à-dire qui a reçu l’onction. Dans l’AT on oignait d’huile (mélange d’huile d’olive et d’aromates, Ex 30:22-25) les prêtres (Ex 29:7; 28:41, 40:12-15), les prophètes (1 R 19:16) et les rois (1 S 10:1; 16:3, 12, 13 ; 2 S 2:4; 3:39 ; 1 R 1:34, 45 ; 2 R 9:3-6; 11:12; 23:30). Cette onction d’huile était signe d’une effusion de l'Esprit Saint (1 S 10:1 et 6; 16:13 ; Es 61:1).

L’AT annonce l’onction du Christ (1 S 2:10, 35 ; Ps 2:2,6; 45:8 ; Dn 9:24-26) et Jésus lui-même reconnaît qu’il est bien le Christ (Lc 4:14:21 ; Jn 4:25-26 ; Mc 14:61-62 ; cf. la confession de Pierre : “ Tu es le Christ de Dieu ”, Mt 16:16 ; Lc 9:20)

Son onction a eu lieu lors de son baptême (Mt 3:13-17). Les sacrificateurs pour être ordonnés, devaient avoir trente ans (Nb 4:3, 47 et Lc 3:23), avoir reçu vocation (Ex 28:1 et Hé 5:4-10) et recevoir l’aspersion d’eau (Lv 8:6 ; Ex 29:4; 30:17-21 ; Nb 8:6-7 et Lc 1:5, 13 pour le fait que Jean le baptiseur était fils du sacrificateur Zacharie, donc habilité à pratiquer l’aspersion).

Prêtre : Jésus est prêtre selon l’ordre de Melchisédech (Hé 5:10; 6:20; 7:17 citant les Ps 2 et 110 ; l’histoire de Melchisédech nous est rapportée en Gn 14) – et non de la tribu de Lévi comme devait l’être tous les prêtres (Nb 3:9-12) – parce qu’il est appelé à être sacrificateur pour tous les peuples et pas seulement pour les Juifs.

Le rôle du sacrificateur est de représenter le peuple devant Dieu, d’offrir des sacrifices, d’enseigner (Lv 10:11 ; 2 C 15:3) et d’intercéder (Rm 8:34 ; Hé 7:25 ; 1 Jn 2:1). Ce qu’a fait le Christ en plus fut l’acte essentiel de s’offrir en sacrifice pour le péché (Jn 1:29 ; 1 Co 5:7 ; Hé 9:24-26; 10:10-14).

Prophète : Il est l’accomplissement de la promesse de Dt 18:15 (voir Ac 3:23). Il parle de lui-même comme d’un prophète (Lc 13:33) ce que d’ailleurs le peuple lui reconnaît (Mt 21:11 ; Lc 7:16; 24:19 ; Jn 4:19; 6:14; 7:40; 9:17). Il révèle la volonté de Dieu pour notre rédemption (Es 61:1-2 cité en Lc 4:16-21 ; Jn 8:26-28; 12:49-50; 14:10, 24; 15:15) et annonce également des événements à venir (Mt 24:3-35 ; Lc 19:41-44).

Roi : Sa royauté est spirituelle (Lc 11:9-13 ; Jn 3:3, 5; 18:36) : “ il règne sur nous par sa Parole et par son Esprit et nous garde et maintient dans la rédemption qu’il nous a acquise ” (Jn 10:28 ; Hé 5:9) (Catéchisme de Heidelberg, question 31). Elle est universelle (Mt 28:18; Ep 1:20-22) et éternelle (Lc 1:33 ; 2 Pi 1:11 ; Ap 11:15).

Le Royaume de Dieu est une réalité à la fois présente (Mt 12:28 ; Lc 17:21 ; Co 1:13) et à venir (voir les paraboles du Royaume Mt 13 ; Mt 7:21 ; Lc 22:29 ; 1 Co 15:50 ; 2 Tm 4:18 ; 2 Pi 1:11).

Jésus-Christ est prêtre, prophète et roi mais aussi plus que cela (Mt 12:6, 41, 42) : il est notre Seigneur et notre Dieu.

Mais toi, pourquoi es-tu appelé chrétien ?

Parce que je suis, par la foi, un membre du Christ et participe ainsi à son onction

– pour confesser son Nom,

– pour m’offrir à lui en un vivant sacrifice de reconnaissance,

– pour combattre dans cette vie, avec une conscience libre, contre le péché et le diable, et régner enfin éternellement avec lui sur toutes les créatures. (Catéchisme de Heidelberg, question 32).