La Sainte Église universelle

Pasteur Sylvain TRIQUENEAUX

 

Le terme traduit dans nos Bibles par “ Église ” vient, en hébreu aussi bien qu’en grec, respectivement la langue de l’Ancien Testament et celle du Nouveau Testament, du verbe “ appeler ”. L'Église est le peuple appelé par Dieu, convoqué par lui. Le mot désigne dans le contexte biblique le fait de rassembler, la convocation, d’une part et l’assemblée elle-même, d’autre part. Le premier sens indique la réalité universelle, spirituelle, invisible, dans la présence de Dieu tandis que le second indique l'Église locale, matérielle, visible, dans la présence des hommes : présence de Dieu invisible au monde, l'Église est appelée à manifester Dieu au monde (1 Pi 2.9-10).

L’Eglise ne commence pas avec la Pentecôte mais plonge ses racines dans l’Ancien Testament (Mt 18.17 ; Ac 7.38 ; Hé 12.18-24).

Cette parole du Symbole des Apôtres exprime trois vérités à propos de l'Église :

– son unité (“ la sainte Église universelle ”).

Elle est un peuple (Jn 10:16), elle a une tête (Ep 1.22), un seul Esprit (1 Co 12.13), un fondement (1 Co 3.11), une seule foi et un seul baptême (Ep 4.5) et elle est un corps (1 Co 12.12). En Jn 17, Jésus prie pour l’unité spirituelle de l'Église, unité qu’il appelle à manifester (Jn 17.21).

L’unité du peuple de Dieu est l’œuvre de la Trinité. L’Église est une dans le Père selon son amour (Ep 1.3-6). Elle est une en Christ parce qu’elle porte son nom et à cause de la communion avec lui : elle vit de la vie qui vient de lui (1 Co 1.10). Elle est une dans l’Esprit (1 Co 12.13 ; Ep 2.18 ; 4.3). Cette unité est à reconnaître, à tout mettre en œuvre pour la conserver (Ep 4.3)

– sa sainteté (“ la sainte Église universelle ”).

L’Église est une nation sainte (Ex 19.6 ; 1 Pi 2.9). Nous sommes à la fois saints et appelés à l’être (1 Co 1.2 ; 2 Co 1.1 ; Ep 1.1 ; Ph 1.1 ; Co 1.2). C’est en étant unis que nous sommes stimulés à la sainteté (1 Pi 1.15), cette sainteté fondée sur la sainteté de Dieu (Lv 11.44 ; qui revient souvent Lv 19.2; 20.7, 26 ; Nb 15.40 ; 1 Pi 1.19) : c’est parce que Dieu nous a aimés que nous devons aimer les frères (1 Jn 3.14; 4.21).

– sa catholicité (“ la sainte Église universelle ”)

S’il y a déjà dans l’Ancien Testament des signes d’une entrée des non juifs dans le salut (Ex 12. 38 ; Rahab, Jos 2 ; Ruth dans le livre biblique qui porte son nom ; Naaman le Syrien, 2 R 5 & Lc 4.27 ; la veuve de Sarepta, 1 R 17 & Lc 4.26 ; etc.) c’est avec le ministère de Jésus-Christ que cette universalité s’est pleinement réalisée (Jn 12.32 à comprendre dans le sens d’attirer aussi bien des Juifs que des Grecs, cf. verset 20 ; Ac 1.8; 2.5 ; Ap 5.9; 7.9).

À ces trois attributs on peut ajouter celui de l’apostolicité, c'est-à-dire le fait que Église soit fondée sur l’enseignement apostolique, c'est-à-dire des apôtres (Ep 2.20 & Mt 16.18 – la pierre dont il est question est Pierre, en tant que représentant des apôtres, confessant la foi en Christ). Cela implique une connaissance et une adhésion à cet enseignement (Jn 17.20 – “ leur parole ” désigne le Nouveau Testament, qui prolonge et inclut l’Ancien, que les apôtres vont écrire) et un attachement à la vérité qu’il exprime (2 Tm 1.13; 2.15 ; Tt 2.1 ; Jude 3). C’est pourquoi être membre d’une Église, c'est-à-dire de l'Église de Jésus-Christ, signifie confesser la doctrine des apôtres (et donc rejeter l’erreur car contre l’unité de l'Église, Rm 16.17 ; Ga 1.6-9 ; 2 Pi 2.1) et que cette confession soit crédible, c'est-à-dire qu’il y ait une pratique de foi (Ep 4.5, 15 ; 2 Tm 1.1-2)

L'Église est là où l’évangile est prêché fidèlement, les sacrements (le baptême et la cène) droitement administrés et la discipline exercée (Mt 18.15-18 ; Tt 3.10-11).