Ses SOUFFRANCES et sa MORT

Pasteur Sylvain TRIQUENEAUX

 

Le temps de sa souffrance : Jésus n’a pas seulement souffert sur la croix, même si ce fut là l’essentiel de sa souffrance. Il vécut la vie d’un serviteur, de quelqu'un sans péché (Jn 8:46 ; Hé 4:15; 9:28) dans un monde marqué par le péché. Satan l’a tenté (Lc 4:1-13), son peuple l’a rejeté (Es 53:3 ; Lc 4:24-29; 19:14 ; Jn 19:15) et ses ennemis l’ont persécuté (Jn 15:20).

L’étendue de ses souffrances : plus que les souffrances physiques ce sont les souffrances de son âme et de son cœur (Mt 27:46) qui caractérisent Jésus.

C’est le sens de l’affirmation : “ Il est descendu aux enfers ”. Il a souffert les douleurs de l’enfer dans le jardin de Géthsémané (Mc 14:33-34 ; Lc 22:44) et sur la croix (“ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ”): Dieu le Père ne lui a pas épargné les tourments de la mort (Es 53:11 ; Ac 2:24). Les catholiques romains confessent qu’il est allé dans les limbes délivrer les saints de l’AT, tandis que pour les luthériens, Jésus est descendu aux enfers pour prêcher et proclamer sa victoire aux puissances des ténèbres. (Ces deux positions viennent d’une certaine interprétation de 1 Pi 3:19-20 – et 1 Pi 4:6. Cette proclamation de l’évangile, de la victoire est plutôt faite après la résurrection, lors de l’ascension). Le profit que nous tirons de cette “ descente aux enfers ” est immense : nous sommes affermis dans nos tentations et nos épreuves les plus rudes puisqu’il a connut ces peines – et en est revenu victorieux – il nous délivre de toute angoisse et des tourments de l’enfer.

Qu’entends-tu par ces mots : il a souffert ?

Que durant toute sa vie terrestre, mais tout particulièrement à la fin, il a porté en son corps et en son âme le poids de la colère de Dieu contre le péché de tout le genre humain, afin que, par ses souffrances et son unique sacrifice expiatoire, il rachète notre corps et notre âme de la damnation éternelle et nous acquière la grâce de Dieu, la justice et la vie éternelle. (Catéchisme de Heidelberg, question 37).

Le sens de ses souffrances et de sa mort : sa mort est clairement expiatoire (1 Jn 2:2) , c'est-à-dire qu’elle ôte le péché du monde (Jn 1:29) et les péchés des élus (Es 53:4-6, 8, 11-12 ; Rm 3:25-26 ; 1 Jn 4:10). Il a pris sur lui le poids de la colère de Dieu (Jn 3:36 ; Ep 2:3-4) et l’a ainsi apaisée : c’est pourquoi nous avons désormais la paix avec Dieu (Rm 5:1 ; Ep 2:14-15), nous sommes réconciliés avec lui (Rm 5:10-11 ; 2 Co 5 : 18-19 ; Co 1:22).

Il a souffert la mort de la croix comme pour assurer plus pleinement qu’il avait pris sur lui la malédiction qui pesait sur les pécheurs (Ga 3:13 qui reprend Dt 21:23).

La mention de Pilate dans le Symbole est là pour attester l’historicité de l’événement de la croix et pour signifier aussi que bien que déclaré innocent (Lc 23:14 ; Jn 19:4 ; 2 Co 5:21), Jésus-Christ a été mis au rang des coupables et condamné.

La mise au tombeau est mentionnée dans le Symbole pour attester qu’il était vraiment mort (Mc 15:43-46 ; Jn 19:32-34, 38-42 ; Ac 13:29).

Notre propre mort n’est donc pas un paiement pour nos péchés, mais seulement une mise à mort du péché et une entrée dans la vie éternelle (Jn 5:24 ; Ph 1:23) (Catéchisme de Heidelberg, question 42).

Quel profit nous revient-il du sacrifice du Christ et de sa mort sur la croix ?

Que par sa puissance notre vieil homme est crucifié, mis à mort et enseveli avec lui, afin que les mauvaises convoitises de la chair ne dominent plus en nous, mais que nous nous offrions nous-mêmes à lui en sacrifice de reconnaissance (Catéchisme de Heidelberg, question 43).