IL EST SEIGNEUR

Pasteur Sylvain TRIQUENEAUX

Le récit de l’ascension visible de Jésus-Christ ressuscité en Ac 1:1-11 met en relation l’ascension avec la venue du Saint-Esprit (v. 5 & 8), l’envoi en mission des apôtres (v. 8) et le retour visible et personnel du Seigneur (v. 11). La nuée est ce qui manifeste la gloire de Dieu : Jésus-Christ est entré dans sa gloire. Il occupe désormais une position d’autorité et de souveraineté : la droite est la place de confiance et d’autorité. Toutefois cette présence – “ assis ” à la droite du Père – est active : il intercède pour les siens (Rm 8:34 ; Hé 7:25) ; il les garde, étant au-dessus de tout pouvoir qui pourrait leur nuire (Ep 1:20-23) ; il envoie son Esprit (Jn 14:15-21; 16:13; Ac 1:8) avec ses dons et les ministères (Ep 4:7-12).

Son ascension nous assure que les cieux nous sont ouverts : il est allé nous préparer une place (Jn 14:2). Bien plus nous sommes assurés d’y entrer (Ep 2:6-7).

A quoi nous sert l’ascension du Christ ?

D’abord nous avons au ciel, en Christ, notre avocat devant la face de son Père ; en suite, ayant ainsi notre chair au ciel, nous avons un gage assuré que lui, la tête, nous élèvera à lui, nous aussi, ses membres ; et enfin, nous ici-bas nous recevons, en retour, son Esprit, comme un gage par la force duquel nous cherchons, non pas les choses qui sont de la terre, mais celles qui sont en haut, là où le Christ siège à la droite de Dieu. (Catéchisme de Heidelberg, question 49).

Il reviendra comme juge des vivants et des morts (Jn 5:22 ; Ac 10:42 ; 17:31). Le jugement final ne sera pas une cour où l’on réclamera ce qu’on a perdu, où il y aura une compensation. Dieu n’est pas un arbitre entre ses créatures mais entre lui et les hommes. Il n’y a pas d’un côté les pécheurs, les coupables et de l’autre les victimes mais d’un côté des pécheurs sauvés et de l’autre des pécheurs condamnés (Rm 3:23-24).

Seront pris en considération nos actes (Mt 25 ; Ep 6:8 ; Hé 6:10) mais aussi nos paroles (Mt 12:36) et nos pensées (1 Co 4:5, “ les desseins du cœur ”. Dieu est le seul capable de sonder les cœurs, c’est pourquoi nous sommes appelés à ne pas juger – ce qui ne veut pas dire ne pas exercer de discernement ni de discipline ecclésiale, Mt 7:1 & 6, 15-20; 18:15-18 ; 2 Co 6:15-17 ; 2 Tm 3:5 – et à ne pas chercher à nous venger (Rm 12:19; 14:4).

Nous serons jugés selon nos œuvres (Mt 16:27 ; Rm 2:6 ; Ap 20:12; 22:12). Cela peut paraître surprenant mais les œuvres sont les preuves de la vraie foi, de la foi qui justifie, c'est-à-dire par laquelle Dieu nous déclare juste. Ainsi comme l’a dit Calvin : “ C’est la foi seule qui justifie et pourtant la foi qui justifie n’est jamais seule ” (Jc 2:26 ; Ga 5:6).

Le châtiment tout comme le salut révèle la justice de Dieu (2 Th 1:6-10). Il ne s’agit pas de penser : le péché n’est pas si grave, combien Dieu est “ terrible ” en envoyant des pécheurs en enfer mais plutôt : ce que le péché doit être terrible pour Dieu pour que des pécheurs aillent en enfer ! et de toutes façons qui sommes nous pour oser donner des leçons de miséricorde à Dieu (Rm 9:18-23 ; 11:33-36) ? Des textes comme Lc 19:12-19 et 1 Co 3:10-15 (la perte dont il est question n’est pas celle du salut mais de la récompense – quand une maison brûle on perd tout sauf ce que l’on a sur soi) enseigne qu’il y aura une graduation dans la récompense, comme dans le châtiment (Lc 12:47-48 – on peut aussi rapprocher de ce texte Rm 2:12-16 qui parle de ceux qui n’ont pas connu la loi révélée de Dieu ; chacun sera jugé en fonction de ce dont il aura eu connaissance). Toutefois la “ récompense n’est pas donnée par mérite mais par grâce ” (Catéchisme de Heidelberg, question 63).