Préparation au mariage

Pasteur Charles NICOLAS

 

1. Un engagement pour la vie

Le mariage est un des engagements les plus importants que l’on puisse prendre, après celui de la foi ; avant celui de la profession. Bien que dévalué par la législation et les moeurs actuels, le mariage demeure une réalité fondamentale de l’existence.

Institué par Dieu dés la Création, le mariage a une légitimité universelle le couple est la plus petite cellule sociale ; puis vient la famille.

Comme alliance de fidélité entre deux êtres à la fois semblables et différents, le mariage est aussi l’image sacrée de l’alliance entre Dieu et son peuple. En ce sens, c’est un engagement irrévocable. On se marie pour la vie.

 

2. Une aventure avec des bases

Se marier est toujours une sorte de pas vers l’inconnu. Il est sage cependant de pouvoir compter sur des bases de confiance suffisantes. Notre relation tiendra-t-elle dans les passages difficiles ?

Il ne faut pas minimiser la différence de nature et de sensibilité entre un homme et une femme, à laquelle s’ajoute la différence des tempéraments. En conséquence, il n’est pas négligeable de pouvoir s’appuyer sur plusieurs bases communes, parmi lesquelles on peut citer

- un fondement religieux commun

- une origine culturelle, sociale, économique comparables

- de principes d’éducation semblables

- une stabilité suffisante dans la vie affective et pratique.

 

Avoir vécu ensemble avant le mariage n’apporte pas de sécurité supplémentaire.

Autant que possible, il est bon d’avoir l’approbation des parents.

 

3. Une aventure avec des règles

L’homme n’est pas libre de faire du mariage ce qu’il veut. Jésus a dit "Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni" (Matth.196). Impressionnés par une telle responsabilité, ses disciples ont répondu "Si c’est ainsi, mieux vaut ne pas se marier !" (1910). Ce qui est sûr, c’est qu’il vaut mieux réfléchir avant de se marier.

Martin Luther a dit "Un bon mariage est la meilleure des choses ; un mauvais mariage est la pire des choses".

L’engagement du mariage implique que l’on "quitte" une situation antérieure pour une autre, nouvelle (Matth.195). "Devenir une seule chair" ne signifie pas perdre sa personnalité ou ses droits personnels. Il s’agit plutôt d’un accomplissement qui se déroulera aussi dans le temps.

 

4. Amour et sentiments

Le degré d’émotion ou d’idéalisme du début ne garantit pas la sécurité dans la durée. Les progrés de chacun sont une garantie bien plus importante. En d’autres termes, le mariage sera en fonction de la croissance personnelle de chacun des conjoints. On ne se marie pas pour vivre "dans le ciel" mais sur sur terre ! L’amour est quelque chose de fragile qui demande à être cultivé et nourri.

Dieu accordera son aide, mais le bonheur dans le mariage dépendra largement du couple lui-même, et de sa volonté de se laisser diriger.

Le chrétien affermi permet un mariage affermi.

 

5. L’école de l’amour

Le mariage est une passionnante mais exigente école d’amour. L’amour vrai est d’abord un don de soi, une manière de servir l’autre, un engagement à chercher son bonheur avant le nôtre.

On comprend alors l’importance de la confiance et de l’engagement réciproques. Si cette réciprocité n’existe pas réellement, le mariage peut devenir une dure école de souffrance.

La Bible enseigne que le don de soi est de l’ordre de la soumission, pour l’épouse ; il est de l’ordre du sacrifice, pour le mari (Eph. 522,25).

Toi, es-tu prêt à te donner ainsi à ton conjoint ?

 

6. Se marier "selon le Seigneur"

Les couples qui se marient "selon le Seigneur" (1 Cor.739) ont de bien meilleures chances de vivre une riche union que ceux qui se marient sans ce fondement commun. Cependant, se marier avec un(e) chrétien(ne) ne suffit pas

- la femme doit se marier avec un chrétien qui l’aime, qui est prêt à donner sa vie pour elle, et à qui elle peut se soumettre volontairement (Eph.522 ).

- l’homme doit se marier avec une chrétienne dont le coeur est attaché au Seigneur, et qui lui sera donnée comme aide précieuse (Gen.218 ; Prov.1822 ; 1 Pierre 33-4).

 

7. Chercher la volonté de Dieu

Un désir commun, chez les deux conjoints, de chercher la volonté de Dieu et de la suivre, apporte une base imcomparable pour l’expérience du mariage et de la famille. Lire ensemble la Bible, Parole de Dieu, prier ensemble, accueillir l’amour et l’autorité de Dieu dans notre maison, c’est se préparer à recevoir l’aide la plus précieuse qui soit.

Demander à Dieu sa bénédiction sur notre mariage, c’est désirer cela sincèrement, tout simplement.

 

La bénédiction du mariage

 

1. Demander la bénédiction de Dieu

Dans les églises protestantes, le mariage est aussi considéré comme une réalité sociale. Ainsi l’officier d’état-civil est habilité à recevoir les engagements des époux et à enregistrer le mariage qui est alors valide.

Les conjoints chrétiens demandent sur leur union la bénédiction de Dieu c’est le sens de la cérémonie au temple. Ce n’est pas le pasteur qui "marie".

 

2. Qu’est-ce que la bénédiction ?

Une bénédiction, c’est d’abord l’approbation de Dieu, base de toute paix et de toute joie véritables. Cette approbation n’exige pas un certain degré de "perfection", mais un désir sincère de plaire à Dieu en se conformant à sa volonté. (Ce désir implique que l’on a découvert l’amour de Dieu à notre égard, et sa sagesse parfaite. Ainsi, vouloir ce que Dieu veut, c’est vouloir le meilleur pour notre vie !).

Une bénédiction n’est donc pas un porte-bonheur qui s’achète ou se mérite, une sorte de protection qui agirait indépendamment de notre attitude.

Demander à Dieu sa bénédiction signifie que l’on désire ouvrir notre vie et notre maison à ce qu’Il a à nous dire, à nous apporter son conseil, sa présence, son secours, son pardon, sa lumière...

 

3. Pas seulement le couple, mais aussi chacun...

Le couple n’est pas fait pour qu’on puisse s’y "cacher". C’est pourquoi, avant de demander la bénédiction de Dieu sur mon couple, je dois déjà la demander et la recevoir sur ma propre vie ; la demander aussi pour mon (ma) partenaire.

Il n’est pas bon que chacun compte sur l’autre pour "excuser" des négligences personnelles. Il n’est pas juste de compter sur le mariage pour résoudre des problèmes que je ne suis pas prêt à régler dans ma propre vie.

Il est logique, si l’on désire que le mariage soit enrichi de la présence et de la direction de Dieu, que chacun soit déjà engagé dans cette marche de la foi.

 

La paix dans le mariage passe par la paix avec Dieu.

Chacun dans le mariage doit donc garder sa piété personnelle, ses responsabilités propres, en tant qu’homme, en tant que femme.

Toute bénédiction reçue par l’un des conjoints sera bénéfique pour le couple.

Inversément, tout problème non réglé dans ma vie personnelle "pèsera" sur mon conjoint et sur notre couple.

 

4. Le respect de soi et de l’autre

Ce point qui paraît évident mérite d’être souligné. Un bon mariage est basé sur le respect de soi-même et le respect de l’autre. Une solide relation avec Jésus-Christ et un regard sur soi-même à la lumière de cette relation seront des éléments très importants.

Respecter l’autre signifie que je l’accepte tel qu’il est , et que je n’essaye pas de le (la) changer pour qu’il (elle) devienne ce que je veux qu’il (elle) soit. Mon influence sur lui doit l’aider à devenir ce que Dieu veut qu’il (elle) soit.

Le respect signifie que je ne confond pas l’idéal avec la réalité au point de demander trop à l’autre.

Le respect de l’autre implique d’être sexuellement pur, avant et après le mariage (Hébr.134).

 

5. Communiquer vraiment

Cela aussi ne vient pas tout seul ! Pour une vraie communication, il doit y avoir, en plus des points évoqués plus haut, une bonne compréhension des différences qui existent entre hommes et femmes, sur le plan émotionnel, mental, physique.

Il est bon qu’il y ait aussi une forme d’amitié qui se construise dans le couple. Le dialogue ne doit pas seulement se nourrir des questions à régler ou des divergences de vue, mais aussi d’un vrai partage des préoccupations personnelles, sur une palette de sujets aussi variée que possible.

Mon conjoint n’est pas seulement mon conjoint ; il est aussi une personne !

Mon objectif est d’être en bénédiction pour l’autre et de trouver en lui un sujet de bénédiction.

Les problèmes et les divergences sont véritablement résolus quand il y a pardon et accord (Eph.432). Le temps seul n’efface pas les problèmes. Il est trés important de savoir, autant que nécessaire, prononcer des paroles "qui communiquent une grâce" (Eph.429) je me suis trompé ; pardonne-moi ; je suis désolé ; je t’aime (Eph.426). Il est important de savoir s’encourager mutuellement l’autre aussi a des fardeaux et des combats à mener. Il a besoin d’être aidé. Il est précieux de savoir confesser ses péchés mutuellement ; de trouver des attitudes agréables. Il est vital de ne pas "polluer" le couple avec des paroles impures, blessantes, ou tout simplement impulsives, irréfléchies.

 

6. Un foyer ouvert

Après le mariage, et tout en préservant l’intimité légitime du couple, il est important de s’intégrer sans attendre dans une église locale où l’on pourra recevoir et apporter, de la part du Seigneur. L’esprit de possession ou de jalousie n’est pas de l’amour ! Je ne dois pas borner l’horizon de mon conjoint. Il est nécessaire d’avoir des amis, des guides, des modèles chrétiens avec lesquels il sera possible de partager, et qui nous aideront à progresser.. Il est sage de ne pas mépriser, mais de tenir compte des conseils, tout en assumant des choix personnels.

Le foyer chrétien doit devenir un lieu d’accueil, spécialement pour les personnes seules ou en difficultés.

 

7. Le couple, la famille

Il est impossible d’envisager le mariage sans la perspective d’accueillr des enfants. Ce n’est pas la seule mais c’est, certes, une de ses vocations.