En alliance avec Dieu

Pasteur Sylvain TRIQUENEAUX

 

 

Abram est appelé par Dieu à quitter le pays et la religion de ses ancêtres pour aller dans un pays que Dieu lui indiquerait (Gn 12:1 ; Jos 24:2). Cet appel à l’exode – semblable en quelque sorte à celui qu’a connu Noé et sa famille en entrant dans l’arche, et que connaîtra plus tard le peuple des Hébreux sous la direction de Moïse – est assorti de promesses de bénédiction : il deviendra une grande nation, aura de la renommée et sera une source de bénédiction pour toutes les familles de la terre (Gn 12:2-3), et le pays vers lequel Dieu va le mener lui sera donné (Gn 12:1 et 13:15,17).

En réponse à l’impatience d’Abram, Dieu renouvelle sa promesse à laquelle Abram crut (Gn 15:6 ; verset repris comme base de la justification par la foi et non par les œuvres, Rm 4:3, 9 – lire Rm 4 en entier – Ga 3:6 ; Jc 2:23). Ce renouvellement s’accompagne d’une cérémonie solennelle : Abram doit couper des animaux en deux et écarter les deux parties. En effet, à cette époque lorsqu’une alliance était conclue, on séparait un animal en deux et chacun des partenaires passait entre les morceaux pour signifier qu’il s’engageait à respecter sa part de l’alliance et reconnaissait qu’en cas de transgression il méritait de subir le même sort que l’animal – d’où l’expression en hébreu “ couper alliance ” pour dire “ faire ou contracter une alliance ”. On retrouve cette pratique en Jr 34:17-20 pendant le siège de Jérusalem par la puissance babylonienne, même si l’aspersion de sang semble avoir remplacé le passage entre les morceaux (Ex 24:8).

En Gn 15 ce qui est frappant c’est que seul Dieu passe entre les deux parties de l’animal (v. 17-18), signifiant ainsi qu’il assume entièrement la pleine responsabilité que la promesse sera réalisée et qu’il accepte de prendre sur lui, le cas échéant, la malédiction de l’alliance. C’est ce qui se passera effectivement, quand, à la croix, Jésus-Christ sera brisé pour nous, versera son sang, c'est-à-dire subira la malédiction de l’alliance (cf. Ga 3:13 ; lire Ga 3:6-14) à cause de nos transgressions, de notre non-respect de notre part dans l’alliance, c'est-à-dire notre manque d’obéissance.

Dieu promet à Abraham sa présence protectrice (Gn 12: 3), une descendance nombreuse et un bon pays. Il place devant Abraham un appel à l’obéissance (Gn 12:1), à la foi (15:1-6), à une certaine sainteté dans le comportement (17:1-10) et à une pleine soumission (22: 1-2). Dieu confirme la promesse par une cérémonie (Gn 15:9-17) et un signe-sceau (Gn 17:10-14) : la circoncision. Ces deux rituels sont sanglants. Le sang parle de vie pour ceux qui gardent l’alliance et de mort pour ceux qui la rompent.

A chaque fois la réponse d’Abraham est une attitude de foi : en Gn 12 il obéit à l’appel (v. 4) et construit des autels comme preuve de sa réclamation du territoire (v. 7, 8, 18) ; en Gn 15 il place sa confiance en la promesse de la présence alliancielle de Dieu (v. 1, 6) ; en Gn 17 il applique le signe immédiatement (v. 23) et en Gn 22 il a confiance que Dieu pourvoira (v. 8).