Service funèbre Solange ...

Générargues, le mercredi 10 février 1999

Pasteur Vincent BRU

 

Chers frères et soeurs en Christ, chers amis, nous sommes assemblés aujourd’hui pour rendre les derniers devoirs à notre sœur, Madame Solange ..., que Dieu a rappelé à lui à l’âge de 63 ans, pour entourer de notre affection et de notre sympathie la famille en deuil, et pour entendre les avertissements et les promesses de l’Evangile.

 

Je ne rappellerai pas les circonstances particulièrement douloureuses du décès de Madame ..., si ce n’est pour dire que notre soeur a été enlevée ainsi à l’affection des siens à l’heure où l’on s’y attendait le moins.

Ce qui rend plus pénible encore, vous le comprendrez, cette soudaine disparition, et je pense ici en particulier aux membres de la famille, à ses deux filles, à ses petits enfants, comme aussi à tous ceux qui ont su l’aimer, et qui garderont toujours son souvenir gravé dans leur coeur.

 

Originaire de St-Sébastien-d’Aigreufeuille, Madame ... était, on peut le dire, bien connue et appréciée, ici à Générargues, comme aussi dans toute la vallée de la Mousse.

Aux dires de ceux qui ont côtoyé de près la défunte, c’était une personne généreuse et courageuse, qui avait dû en particulier faire face à la mort prématurée de son mari, il y a une trentaine d’années de cela, et qui avait dû élever seule ses deux enfants, auxquels nous voulons exprimer ici toute notre affection et toute notre sympathie.

Et pourtant, les épreuves de la vie n’avaient pas réussi à entacher son moral, qu’elle avait su garder radieux, jusqu’au milieu de la nuit, et à travers les difficultés du chemin.

Il fallait bien affronter son destin, ne serait ce que pour ses enfants que Dieu lui avait confiés, avec ce regard d’espérance, ce regard de foi, qui seul peut venir à bout de toutes les forces de mort, et apporter la victoire, jusqu’au-delà de la tombe.

Ce regard d’espérance, ce regard de foi, Madame ... en a laissé quelques trace dans sa vieille Bible de famille, où l’on a pu trouver après sa mort quelques feuillets détachés d’un calendrier chrétien, la Bonne Semence, trois cantiques, ainsi qu’un bout de papier où elle avait écrit de sa main ces paroles tirées du Psaume 62 : " Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement … mon attente est en lui ".

Ecoutez, mes frères, et vous amis de passage, croyants ou non, écoutez bien ce cri sincère d’une âme croyante qui a choisi de placer ainsi sa confiance en Dieu, dans la vie comme dans la mort : " Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement … mon attente est en lui " !

" Mon attente est en lui " !

Comprenez-vous ce que cela signifie ?

Nous pourrions chacune et chacun nous poser la question de savoir où nous avons choisi nous-mêmes de placer notre attente.

Qu’attendons-nous, au fond, de la vie ? Vers quelle réalité, vers quel but tendons-nous les bras, notre cœur, inexorablement ?

Où cherchons-nous le repos de notre âme ? Et dans ces circonstances particulièrement douloureuses du deuil, de la séparation, à quelle source pensez-vous pouvoir alimenter le vide laissé précisément par cette séparation ?

Où donc pensez-vous trouver votre consolation, et comment pensez-vous pouvoir faire face à cette douloureuse réalité de la mort ?

" Sur Dieu seul mon âme se repose paisiblement … mon attente est en lui " !

Veuillez croire, chers amis, que Madame ... a choisi la bonne part : elle s’en est allée rejoindre son Seigneur, son Dieu, auquel elle n’a manifestement jamais eu de cesse de se confier, même en secret, même dans le silence de son âme : son refuge, frères et sœurs, c’était son Dieu, comme il veut l’être aussi pour vous aujourd’hui !

Alors pour finir, laissez-moi encore vous lire l’un de ces feuillets que notre soeur avait choisis de placer dans sa Bible pour le jour de ses obsèques, comme pour signifier ainsi que, quoique morte, elle est encore, pour cet instant, pour cet instant seulement, parmi nous.

Ecoutez ceci, chers amis, car si Solange pouvez nous parler de là haut, croyez qu’elle ne dirait pas autrement.

Ce sont là ses toutes dernières paroles pour nous : prenez-les comme une invitation à l’espérance et à la joie, au-delà de la tombe.

" J’ai tout remis entre tes mains,

Ce qui m’inquiète et qui me gêne,

Ce qui m’angoisse et qui me peine

Et le souci du lendemain.

J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains,

Le lourd souci traîné naguère,

Ce que je pleure, ou que j’espère

Et le pourquoi de mon destin.

J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains,

La pauvreté ou la richesse,

Le bonheur ou bien la tristesse,

Tout ce que jusqu’ici j’ai craint.

J’ai tout remis entre tes mains.

J’ai tout remis entre tes mains,

Que ce soit la mort ou la vie,

La santé ou la maladie,

Le commencement ou la fin.

Car tout est bien entre tes mains. "

Amen !

 

Prions le Seigneur :

 

Dieu éternel, nous te remercions pour tous ceux qui se sont endormis en Christ

et qui sont maintenant parvenus à ton repos.

Instruis-nous par le souvenir et l’exemple de leur foi.

Convertis-nous à toi,

afin qu’à l’heure où viendra la nuit,

dans laquelle personne ne peut plus travailler,

nous soyons recueillis avec eux auprès de toi,

dans la clarté de ta face.

(silence)

" Notre Père… "

Amen.

 

 

Avant de chanter encore une fois ensemble un cantique laissé par Solange ... pour cette occasion, j’invite maintenant les trois petits enfants de la défunte à bien vouloir venir au micro, pour nous dire dans leurs mots à eux, et comme ils en ont manifesté le souhait, et bien tout simplement ce qu’ils ont envie de dire à leur Grand-mère qui est maintenant auprès du Seigneur.

Je vous invite à vous lever pour chanter, avec le regard d’espérance et de foi que Madame ..., croyez-le bien, aurait souhaité que nous ayons à cette occasion, le cantique bien connu : " A toi la gloire, o Ressuscité ! A toi la victoire pour l’éternité. "

C’est le numéro 471, et nous chanterons les trois strophes.