Jean 4.31-42

Pasteur Jean-Philippe BRU

 

1. Une nourriture qui rassasie (31-34)

a) les disciples ne st pas ds le coup : ils pensent que Jésus a faim. Celui-ci leur parle d’une nourriture qu’ils ne connaissent pas, dont ils n’ont pas encore fait l’expérience : faire la volonté de Dieu et accomplir son oeuvre

celui qui fait de bonnes oeuvres pour Dieu, afin d’apaiser sa conscience, aura encore faim, mais celui qui accomplit les bonnes oeuvres que Dieu a préparées d’avance pour lui sera rassasié, car son énergie est céleste

de plus, il s’appuie sur l’oeuvre accomplie par le SJC à la croix : il entre en quelque sorte dans le travail d’un autre, de celui qui est mort pour ns, afin que ns vivions pour Dieu

l’oeuvre de Christ est le fondement de toutes nos oeuvres : sans elle, toute notre justice serait devant Dieu comme un vêtement souillé, même nos meilleures oeuvres seraient rejetées

 

b) Comment reconnaître une oeuvre de Dieu, ayant sa source en lui ?

·      une oeuvre de Dieu sera tj conforme à sa Parole : c’est le critère numéro 1. La croix étant au centre de l’Ecriture, la prédication de la croix sera tj au centre d’une oeuvre que Dieu bénit

·      sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu : une oeuvre de Dieu sera dc tj une oeuvre de foi (G. Müller)

·      le but principal d’une oeuvre venant de Dieu sera tj de glorifier Dieu

·      on a déjà parlé de la foi : l’amour et l’espérance st également des traits caractéristiques d’une oeuvre de Dieu

 

2. Une moisson abondante (35-42)

les disciples étaient loin d’imaginer que les habitants de la ville où ils étaient allés acheter des vivres étaient sur le point de vivre un grand réveil spirituel

3 raisons au moins s’opposaient à ce qu’ils imaginent une telle chose : 

a) leurs pensées n’étaient pas orientées vers les choses d’en-haut (l’oeuvre de Dieu)

bien sûr il est légitime d’user des biens de ce monde, mais n’oublions jamais que la figure de ce monde passe

les disciples avaient déjà oublié la raison principale de leur vocation : « Suivez-moi, et je vs ferai pêcheurs d’hommes »

b) les débuts du ministère de Jésus n’avaient pas été faciles. Jésus avait bien fait quelques miracles, mais les résultats étaient loin d’être à la hauteur de leurs espérances. Si Dieu n’avait pas suscité un réveil à Jérusalem, la ville sainte, il était très peu probable qu’il veuille en susciter un à Sychar, une ville obscure de Samarie

 

c) une raison théologique : les Juifs avaient tellement voulu se protéger contre les influences païennes qu’ils avaient perdu de vue leur vocation missionnaire. Comme Jonas, ils avaient du mal à accepter l’idée qu’un réveil puisse avoir lieu chez les païens

William Carrey, le père des Missions modernes, a eu bp de mal à convaincre les autorités religieuses de son tps que Dieu pouvait s’intéresser aussi à l’âme des Hindous

 

les vv 35-38 ont pour but de remettre les disciples sur les rails de la pensée de Dieu :

a) « Levez les yeux...  » Cessez de regarder à terre, à vos ennuis matériels, à vos petites théories humaines

b) « Ne méprisez pas les jours des petits commencements, car la moisson est blanche... »

Ces derniers tps dans lesquels ns sommes et que Jésus a inaugurés par sa résurrection ne st pas cx des semailles, mais cx de la moisson

« Après s’être livré en sacrifice de culpabilité, il verra une descendance... Mon serviteur juste justifiera bp (d’hommes) et se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi je lui donnerai bp (grand) (d’hommes) en partage. » (Es 53.10-12)

« Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, et pour possession les extrémités de la terre. » (Ps 2.8)

« Je vs ai envoyés moissonner ce qui ne vs a coûté aucun travail ; d’autres ont travaillé, et c’est ds leur travail que vs êtes entrés. » (v 38)

Christ a tout accompli : ns n’avons qu’à entrer ds son travail et moissonner le fruit du travail de son âme

« J’ai un peuple nombreux ds cette ville » : malgré l’opposition des Juifs, Paul pouvait s’appuyer sur cette promesse pour persévérer et rentrer une abondante moisson à Corinthe

cela étant dit, l’histoire des missions montre qu’il faut parfois travailler et semer pt des années avant de voir le moindre fruit. Il y a 2 raisons à cela, l’une bonne et l’autre mauvaise :

·      commençons par la bonne. Bien que Dieu ait promis une moisson abondante, dans sa sagesse il éprouve st notre foi avant de ns la donner. Parents, si Dieu vs avait donné ts vos enfants en une seule fois, les auriez-vs appréciés de la même manière ?

·      mais il existe aussi une mauvaise raison. Vs connaissez peut-être l’histoire du réveil au Groënland. Le missionnaire danois Hans Egede avait travaillé pt 15 ans sans voir le moindre résultat. Découragé et épuisé, il quitta le Groënland en citant cette parole d’Esaïe : « Et moi j’ai dit, c’est en vain que je me suis fatigué ; c’est inutilement, pour rien, que j’ai consumé ma force ; mais mon droit est auprès de l’Eternel et ma récompense auprès de mon Dieu » (Es 49.4). Quel homme spirituel, n’est-ce pas ? quelle foi extraordinaire ? En réalité, Hans Egede était un piètre missionnaire. Voici la théorie qui avait inspiré sa manière de travailler : « On ne peut mettre en doute - disait-il - que si l’on veut transformer un sauvage en chrétien, il faut d’abord faire de lui un homme raisonnable, et la suite sera facile... autrement ce serait commettre la même imprudence que de répandre de la bonne semence parmi les ronces et les épines qui l’étoufferont. » 2 ans après son départ, Jean Beck, son successeur, alors qu’il lisait le récit de l’agonie de Jésus, en présence d’un chef du nom de Kajarnak, entendit cet homme s’écrier en sanglots : « Redis-moi cette parole, car moi aussi, je veux être sauvé. »

Savez-vs pourquoi le travail éducatif de Hans Egede est resté sans résultats ? Parce qu’il ignorait la puissance de la prédication !

« Je n’ai pas honte de l’évangile - dit Paul -c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement (qui a une culture biblique), mais aussi du Grec (qui a une culture païenne et ignore tout de la Bible). »

on parle bp aujourd’hui de pré-évangélisation, comme si la prédication de la croix était insuffisante pour convaincre notre génération de péché, de justice et de jugement, mais vs aurez du mal à trouver ce concept dans la Bible

« Car Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine. Car la parole de la croix est folie pour cx qui périssent ; mais pour ns qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu... Il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. »

une théologie étriquée peut dc freiner considérablement le travail missionnaire.

 

c) Jésus ne pouvait pas mieux réfuter la théologie étriquée des Juifs au sujet de l’alliance qu’en suscitant son premier réveil dans une obscure ville de Samarie (vv 39-42)

ces gens étaient d’abord venus vers lui à cause du témoignage de la Samaritaine, mais le texte ns dit qu’ « ils furent encore plus nb à croire à cause de sa parole. » Vs voyez qu’il y a plus de puissance dans la Parole de Dieu que dans les signes et les prodiges.