Prédication 4ème dimanche de l’Avent

Pasteur Vincent BRU

E.R.E. de Paris, le 19 décembre 1999

 

Textes : 2 S 7.1-4 et 8-16
            Rm 16.25-27
            Lc 1.26-28 (29-38)
26  Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth,
27  chez une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; le nom de la vierge était Marie.
28  Il entra chez elle et dit: Je te salue toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.
29  Troublée par cette parole, elle se demandait ce que signifiait une telle salutation.
30  L'ange lui dit: Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31  Voici: tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus.
32  Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
33  Il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin.
34  Marie dit à l'ange: Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d'homme?
35  L'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi, le saint (enfant) qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.
36  Voici qu'Élisabeth ta parente a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois.
37  Car rien n'est impossible à Dieu.
38  Marie dit: Voici la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole. Et l'ange s'éloigna d'elle.

 

Chers frères et sœurs en Christ, le texte de ma prédication de ce matin, qui nous est proposé pour ce 4ème dimanche de l’Avent, nous fait part de l’annonce de la naissance de Jésus à Marie, par l’ange Gabriel.

Ce récit a de quoi en étonner plus d’un dans le contexte de la société sécularisée qui est la nôtre, en proie au rationalisme et au matérialisme ambiant.

Avouons qu’il n’est pas aussi évident que cela de croire, à l’heure des ordinateurs et de la conquête spatiale, à cette histoire d’ange et de naissance miraculeuse.

Nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, y compris certains chrétiens, reçoivent les récits de l'Evangile relatant la naissance miraculeuse de Jésus comme s'il s'agissait simplement d'un mythe, sans grande valeur historique.

Cette manière de voir les choses, nous dit-on, correspondrait à l'état d'enfance de l'Eglise, de sorte que l'homme moderne, avec toute sa science, ne pourrait plus recevoir le témoignage des apôtres tel quel : il doit aller au-delà du texte pour ne retenir que son intention première, le message a-temporel qui nous interpelle toujours.

 

Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir à ce sujet, il me semble important de prendre en considération ce que le texte biblique dit exactement, et de confronter celui-ci aux idéologies ambiantes, qui peuvent parfois être fort éloignées de la manière dont la Bible nous présente les choses.

Il y a là un exercice salutaire de rendre au texte biblique tous ses droits, et de le prendre tel qu’il se présente à nous, afin d’en dégager le sens et la portée que l’auteur a bien voulu lui donner, sous la conduite du Saint-Esprit.

 

Trois remarques d’ordre général s’imposent ici, avant d’aborder notre texte en particulier.

1. Première remarque. Disons tout d’abord que les Evangiles ne se présentent pas à nous comme de simples récits biographiques qui entendraient nous livrer, à la manière de l’historiographie moderne, un compte-rendu exhaustif de la vie de Jésus.

Les Evangiles ne sont pas des récits historiques dans le sens où l’entendent les historiens d’aujourd’hui.

Il ne faut pas s’attendre à avoir un récit détaillé des faits et gestes de Jésus, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, de façon rigoureusement chronologique, sans que rien ne soit mis de côté qui pourrait nous renseigner sur sa personne et sur sa vie.

Ce n’est pas cela que nous avons dans la Bible.

La Bible, qui est la Parole de Dieu, s’inscrit dans l’histoire, et c’est à ce titre qu’elle épouse les conventions littéraires, comme aussi les langues, en l’occurrence l’hébreu et le grec, et les coutumes de l’époque dans laquelle elle a vu le jour.

Inutile, donc, de s’évertuer à retracer, de façon méthodique et selon les procédés historiographique en vigueur aujourd’hui, la vie de Jésus - et plus particulièrement ici les récits de sa naissance -, à partir du texte biblique, dont l'intention première est de conduire le lecteur à la foi au Christ-Seigneur, et non pas de satisfaire notre curiosité.

2. Cela étant dit, et c’est là la deuxième remarque que je ferai, le fait que nous ne disposions pas dans les Evangiles d’un compte-rendu des événements relatifs à la naissance de Jésus qui réponde exactement aux exigences de la science moderne en pareil domaine, ne signifie pas pour autant, comme l’ont prétendu et le prétendent encore les théologiens libéraux, que les Evangiles soient dépourvus de tout intérêt historique.

Si l’on considère le prologue de l’Evangile selon Luc, on constate au contraire que les auteurs sacrés ont pris particulièrement soin de vérifier l’exactitude de leurs sources :

« 1  Puisque plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,

2  tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement en ont été les témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole,

3  il m'a semblé bon à moi aussi, après avoir tout recherché exactement depuis les origines, de te l'exposer par écrit d'une manière suivie, excellent Théophile,

4  afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. »

L’Apôtre Pierre dira de même : « Ce n'est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais parce que nous avons vu sa majesté de nos propres yeux » (2 P 1.16)

Avec les Evangiles, y compris les récits de la nativité, nous avons là véritablement un compte-rendu fiable de ce qui s’est réellement passé il y a deux milles ans de cela, en Palestine, de sorte que l’on ne saurait dissocier notre foi dans le Christ-Jésus du Jésus historique, tel que les Evangiles nous le dépeignent.

Le Jésus auquel nous croyons n’est autre que le Jésus de l’histoire, et le Jésus de l’histoire est le Jésus que nous révèle l’Ecriture sainte, la Parole de Dieu.

Le Jésus de l’histoire est précisément ce Jésus qui a été "conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie".

Nous n’avons aucune raison de penser que le Jésus auquel nous croyons est autre que celui qui nous est présenté dans les Evangiles.

Les Evangiles se présentent à nous comme des documents tout à fait fiables sur le plan de la vérité historique de sorte que notre foi ne repose pas sur des fables ou sur des mythes, mais sur des faits historiques qui s’offrent à notre foi.

3. Et cela nous conduit à ma troisième et dernière remarque : La Parole de Dieu, pour être droitement comprise, demande à être reçue comme elle se présente à nous, dans une démarche de foi.

Comme le dit l’Epître aux Hébreux : « Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire ; celui qui s'approche de Dieu doit croire qu'il existe et qu'il récompense ceux qui le cherchent. «  (Hb 11.6)

La foi est le présupposé préalable qu’il convient d’avoir afin d’interpréter droitement les Ecritures.

Cela peut paraître banal de dire cela, mais il n’est que de constater ce qu’on lit aujourd’hui dans tel ou tel journal, ou dans tel ou tel livre, ou article de revue, ou encore ce que l'on entend dans telle ou telle émission télévisée, telle Corpus Christi il n’y a pas si longtemps, pour se convaincre que beaucoup, parmi ceux qui s’intéressent aux Evangiles, ne lisent pas ces textes comme ils demandent à être lus, c’est-à-dire dans une attitude de foi.

Pour reprendre l’affirmation d’Hébreux 11 : Il faut que celui qui s’approche du texte biblique croit que Dieu existe, et qu’il est véritablement ce qu’il prétend être dans sa révélation, c’est-à-dire le Souverain de l’histoire, de sorte qu’il lui est tout à fait possible d’intervenir, de façon surnaturelle, dans le cours des choses, au-delà même de ce que nous pouvons concevoir avec notre intelligence limitée.

Ce préalable de la foi me paraît d’autant plus nécessaire et fondamental pour bien comprendre la portée de notre récit, où il est question de cet ange, nommé Gabriel, qui annonce à la vierge Marie la naissance miraculeuse du Sauveur.

Recevoir ce récit autrement que dans la foi conduit inévitablement à le vider de sa substance, quand ce n’est pas à le rejeter purement et simplement – ce à quoi aboutit une lecture purement rationaliste de la Bible.

Car enfin, il y a là trois événements qui dépassent notre entendement, et qui n’ont rien de « naturel ».

Tout d’abord il y a cet ange, l’ange Gabriel.

Or, je sais pas vous, mais pour ma part, je n’ai jamais vu d’ange, et le fait de ne jamais avoir vu d’ange suffit à bon nombre de nos contemporains, y compris certains « chrétiens » imprégnés du rationalisme ambiant, pour ne pas y croire.

L’essentiel, entend-on nous dire parfois, c’est de faire ce que Jésus nous a enseigné ; peu importe qu’il soit né de la façon dont la Bible raconte ; l’important se situe ailleurs, sur un autre plan, de sorte que je ne suis pas contrains de croire à cette histoire d’ange, ni en la naissance miraculeuse.

Vous comprendrez aisément ô combien une telle attitude est regrettable et dommageable pour la foi chrétienne historique, tellement celle-ci est en contradiction évidente avec ce que nous trouvons dans la Bible.

Donc, il y à cet ange. Et puis il y a Marie qui reçoit la visite de l’ange, et qui lui répond : ici encore, nous sommes devant un événement qui est de l’ordre de l’exceptionnel – certains diraient de l’étrange.

C’est exceptionnel parce que cela ne nous ait jamais arrivé, ni à vous, ni à moi.

C’est étrange dans le sens où cet événement du passé semble bien échapper à nos catégories, comme si nous étions nous-mêmes « étrangers » à ce monde-là dont la Bible fait état, ce monde où évolues les anges, et où Dieu réside : le Ciel.

Nous, nous sommes sur la terre, tandis que Dieu et les anges sont au ciel.

Le ciel est une dimension qui est au-dessus de notre portée.

Notre intelligence ne parvient pas à en saisir l’étendue.

Les catégories spatio-temporelles qui sont les nôtres semblent bien ne pas fonctionner pour ce monde là, pour cette dimension là : le monde de l’Esprit.

Le fait que Marie, cette jeune femme encore vierge, tout juste fiancée à Joseph, il y a deux mille ans de cela, ait pu recevoir ainsi la visite d’un ange, et quelle ait pu lui parler, ne peut, par conséquent, que nous étonner, parce que cela ne s’est jamais vu.

Il y a là encore une vérité qui s’offre à notre foi et non à notre vue, de sorte qu’une lecture purement rationaliste de notre texte conduirait inévitablement à retrancher celui-ci de la Bible, ou bien à le ranger dans la catégorie du mythe, ce qui ne saurait être.

Le troisième fait, le troisième événement qui, lui, n’est qu’annoncé dans notre texte, par l’ange Gabriel, c’est la naissance de Jésus, et là encore, il s’agit d’un miracle, c’est-à-dire d’une réalité qui dépasse ce qu’il nous est naturellement possible d’expérimenter ici-bas.

Nous naissons tous d’un père et d’une mère, ou plus exactement, de la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde.

Il n’est pas possible, à vues humaines, d’envisager les choses autrement.

Aux vues de la science, aucun être humain ne peut voir le jour en dehors de ce procédé naturel de la fécondation.

Et pourtant, voici que l’ange dit à Marie : « 31  Voici: tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. »

Et à sa question : « Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas d'homme? », l’ange répond : « Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi, le saint (enfant) qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. »

Incontestablement, il y a là quelque chose qui dépasse notre entendement : Jésus nous est présenté ici, comprenez-le bien, comme un cas unique dans toute l’histoire de l’humanité.

L’enfant Jésus a été, comme le dit le Symbole des Apôtres, « conçu du Saint-Esprit et né de la vierge Marie ».

La conception de Jésus ne doit rien à une œuvre humaine : c’est le pur produit du Saint-Esprit ; c’est une pure création de Dieu qui s’opère dans les entrailles d’une vierge.

L’Evangile de Matthieu ne dit pas autre chose.

Devant la perplexité de Joseph, le fiancé de Marie, un ange du Seigneur lui apparaît et lui dit : « Ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit » (Mt 1.20).

Encore une fois, il va de soit qu’il s’agit là d’un miracle que Dieu seul était à même de réaliser, et c’est pourquoi là où l’incrédule ne voit là, dans cet événement de Noël, qu’une fable ou qu’un conte de fée, le chrétien, dans la foi, n’y voit, lui, rien de moins que la main de Dieu dans l’histoire, le miracle de l’incarnation : Dieu manifesté en chair, Dieu fait homme pour le salut des hommes.

Tout dépend, au départ, du présupposé de foi que vous avez, ou que vous n’avez pas.

Ce qui fait, en effet, toute la différence entre le chrétien et le non-chrétien, c’est que tandis que le chrétien reçoit de plus haut que lui la vérité et la réalité de ce qui nourrit sa foi, l’incrédule, lui, ne se fie qu’à son intelligence limitée, et c’est pourquoi il rejette le miracle de l’incarnation.

Pour le chrétien, la foi repose sur un certain nombre de faits historiques, que l’Ecriture, la Bible, porte à notre connaissance, et que sont notamment la création du monde par Dieu, au commencement, la réalité de la chute qui a introduit le péché dans le monde, les exploits historiques de Dieu dans l’Ancien Testament en faveur de son peuple Israël, la naissance miraculeuse du Messie promis, Jésus-Christ, sa mort sur la croix pour le pardon des péchés, sa résurrection d’entre les morts et son Ascension à la droite du Père, et pour finir son retour glorieux au dernier jour, et la nouvelle création de Dieu qui s’ensuivra.

Ces vérités, qui ont toutes un enracinement dans l’histoire, s’offrent à notre foi, et demandent précisément à être crues, avec une entière confiance, comme le dit du reste l’Epître aux Hébreux : « Or la foi, c'est l'assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas. » (Hb 11.1)

Notre foi repose sur l’intervention historique de Dieu dans notre monde, et reçoit, par conséquent, comme vrai tout ce que Dieu nous a révélé dans sa Parole.

Comme le dit le Catéchisme de Heidelberg : « La foi est une connaissance certaine par laquelle je tiens pour vrai tout ce que Dieu nous a révélé dans sa Parole », et c’est aussi « une confiance du cœur, que l’Esprit-Saint produit en moi par l’Evangile ».

Ou encore, je cite Calvin : « La vérité est exempte de tout doute, puisque, sans autre aide, elle est, de soi même, suffisante pour se soutenir ».

La vérité de Dieu, la vérité de l’Evangile est, d’elle-même, suffisante pour se soutenir sans qu’il soit nécessaire de trouver un point d’appui en dehors de cette vérité, en dehors de l’Ecriture, pour en établir la crédibilité.

La vérité de l’Evangile emporte avec elle sa propre crédibilité, de la même façon que la lumière du soleil parvient jusqu’à nous sans qu’il soit nécessaire d’ajouter quoi que ce soit à cette lumière, qui nous éclaire d’elle-même : on n’éclaire pas le soleil avec une bougie ou une lampe électrique !

La lumière du soleil suffit pour nous éclairer.

Il en est de même pour l’Evangile : la lumière de l’Evangile suffit pour nous éclairer et pour nous convaincre de la vérité de Dieu et de Jésus, le Christ, le Dieu incarné, qui « a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie ».

Il y a là une évidence de vérité que l’homme régénéré par le Saint-Esprit ne peut que recevoir dans la foi, tellement elle s’impose à lui.

La naissance virginale, le miracle de la naissance de Jésus, conçu du Saint-Esprit, s’impose, avec évidence, à notre foi, de sorte que nous n’avons nullement besoin de tout comprendre ni de tout savoir pour croire en cette vérité, et en l’historicité de cet événement.

Nous croyons simplement, parce que la Parole de Dieu nous l’enseigne avec force et clarté, que Jésus-Christ, notre Sauveur et Seigneur, a été « conçu du Saint-Esprit et est né de la vierge Marie », et dans la foi au Dieu souverain, nous n’avons aucune difficulté à croire cela.

Malgré les pressions de notre société incrédule et d’un certain christianisme rationaliste qui, dans la ligne du philosophe DESCARTES, n’admet pour vrai que ce qui s’impose naturellement à la raison prétendument autonome de l’homme moderne et civilisé, nous tenons, nous, pour certaine la vérité de l’Evangile et de la Parole de Dieu, quand bien même beaucoup de choses nous échappent encore - nous ne comprenons pas tout.

L’homme moderne demande de comprendre avant de croire.

L’homme chrétien, à l’opposé, proclame qu’il convient de croire pour comprendre ; la foi précède l’intelligence ; l’intelligence, marquée par le péché, a besoin du secours de la foi et de la révélation de Dieu pour retrouver son droit usage, son usage légitime.

Il faut croire pour comprendre !

Voilà pourquoi nous croyons, et c’est pourquoi nous comprenons : nous recevons la vérité de la Parole de Dieu, et notre intelligence est par-là même renouvelée et rendue à nouveau capable de "voir" l’invisible au-delà des choses visibles.

Comme le dit l’auteur de l’Epître aux Hébreux : « C'est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce qui est visible. » (Hb 11.3)

Et c’est ainsi que la foi nous ouvre aux réalités invisibles, ces réalités invisibles qui ne sont pas moins réelles que les choses visibles, ces réalités invisibles que sont le ciel, Dieu, les anges, l’Esprit-Saint, le Royaume de Dieu, et qui devraient occuper la première place dans notre vie.

« Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et toutes choses vous seront données en plus » !

« Cherchez les choses d’en haut … pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre » (Col 3.1ss)

Regardez par delà les choses visibles de ce monde, ce qui demeure pour l’éternité, ces choses invisibles qui ont trait au ciel, au Royaume de Dieu.

 

Il me semble important de nous rappeler cela tandis que nous nous apprêtons à célébrer Noël.

 

Nous vivons une époque où la foi chrétienne historique est sans cesse remise en question par d’innombrables philosophies, des visions du monde apostates, en contradiction évidente avec les fondements même du christianisme.

Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, ne croient plus, ou n’osent plus croire en l’historicité et la véracité de ce que l’Eglise depuis 2000 ans a toujours cru et confessé : la naissance virginale de Jésus-Christ, sa pleine divinité, sa résurrection d’entre les morts, son Ascension à la droite de Dieu, son prochain retour.

Certains chrétiens, marqués par l’esprit du temps présent, l’esprit de l’incrédulité, ont cru bon d’accommoder le message de l’Evangile afin de le rendre plus compréhensible à l’homme moderne : le risque est grand alors de vider celui-ci de sa substance, et de le ramener à un simple humanisme, un de plus, avec tout juste un résidu de morale chrétienne pour saupoudrer le tout.

Ce n’est certes pas à cela que l’Evangile de Jésus-Christ, l’Evangile des Apôtres, l’Evangile de la Reformation et des Réveils nous invite à proclammer et à vivre à l’aube du troisième millénaire, mais bien plutôt à toujours plus de fidélité, toujours plus de zèle, toujours plus de foi surtout, et de confiance en celui qui, à Noël, est venu pour faire toutes choses nouvelles.

Puissions-nous donc, frères et sœurs, être de ceux-là.

Vivons la joie de Noël avec la ferme assurance du Royaume qui vient, et qui est déjà là, dans l’enfant de la crèche, l’enfant Dieu, en qui réside toute la plénitude de la divinité, notre divin Sauveur.

Amen !