Prédication Ephésiens 1.18a

ERE Paris – le 30 janvier 2000

Pasteur Vincent BRU

 Titre : « L’appel de Dieu » !

  Lectures : Luc 15. –24 ; Ep 1.15-23

  

15 ¶ C'est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les saints,

16  je ne cesse de rendre grâces pour vous: je fais mention de vous dans mes prières;

17  afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître;

18  qu'il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints,

19  et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons selon l'action souveraine de sa force.

 

Chers frères et sœurs en Christ, chers amis, je voudrais ce matin vous dire, tout d’abord, ô combien l’exhortation de l’Apôtre Paul dans notre texte, où il est question de l’espérance qui s’attache à l’appel de Dieu, me paraît vraiment importante pour notre vie de chrétien, pour notre marche chrétienne, pour notre vie de foi.

Et à ce titre, je voudrais que vous entendiez ce sermon, cette prédication avec toute l’attention que l’on est en droit d’attendre lorsque l’on est placé ainsi en face des exigences de la Parole de Dieu.

Concevez, frères et sœurs, que cette parole que vous entendez, à travers ma bouche, c’est la Parole de Dieu !

Non pas, certes, parce que se sont là mes paroles… Mais enfin, cette Ecriture que nous avons lue, cette Epître de Paul aux Ephésiens, c’est la Parole de Dieu.

Rendez-vous compte !

C’est Dieu lui-même qui nous parle là, qui vous parle !

Car Dieu ne se tait pas ! Dieu n’est ni silencieux, ni lointain !

Le Dieu de Jésus-Christ, le Dieu de la Bible, est un Dieu qui parle et qui se fait connaître.

Dieu se fait connaître, et il parle, et il a quelque chose à vous dire ce matin.

Vous devez le croire !

Dieu a quelque chose à vous dire, il veut parler à votre cœur, il vous adresse une lettre dans laquelle Il vous déclare son Amour, sa passion même envers vous !

Savez-vous que Dieu est passionné par les hommes ?

Savez-vous que Dieu aime sa création, que sa volonté est mue par son désir, sa passion pour le monde qu’il a créé, et pour l’humanité ?

Savez-vous qu’il y a du désir en Dieu ? Que Dieu n’est pas insensible à nos cris, à nos larmes, à vos cris, à vos larmes ?

« Car Dieu a tellement aimé le monde, les hommes, sa création, l’humanité même, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » ! (Jn 3.16)

Vous connaissez cela ! Presque par cœur !

Mais vibrez-vous toujours avec le même zèle, le même élan, frères et sœurs, à cette idée que Dieu vous aime ?

Etes-vous encore capables de verser des larmes de repentance à l’idée que votre péché, mon péché a coûté la vie du Fils de Dieu ?

Que votre péché, mon péché a fait se dresser cette Croix, il y a 2000 ans, cette Croix où expire le Dieu-homme, Dieu fait homme pour le salut des hommes, la plus grande preuve d’amour qui n’ait jamais existé en fait ?

Eprouvez-vous toujours cette flamme pour la cause de l’Evangile, pour le Christ, pour Dieu, ce premier amour que vous avez bien dû éprouver un jour, lorsque vous l’avez rencontré la première fois sur votre chemin, et que vous avez saisi sa main pour le suivre ?

Je me souviens, pour moi, il y a très longtemps.

Je devais avoir 17-18 ans, et j’étais alors lycéen.

Une conversion soudaine, inattendue, presque magique.

Certes, j’avais grandi dans une famille chrétienne, mais peut-être un peu trop…

Et puis ma foi, c’était quand même toujours un peu celle de ma mère, de mon pasteur, mais était-elle vraiment mienne ? Ma foi ?

Je crois sincèrement que tôt ou tard, il faut bien se positionner soi-même par rapport au Christ, à l’Evangile.

Il faut bien s’engager soi-même à la suite du Christ, et faire le saut de la foi !

Il faut bien opérer un choix radical : suivre ou ne pas suivre Jésus-Christ, accepter ou non son appel, vivre sans Dieu ou bien se donner à lui, entièrement, et vivre pour sa gloire.

Je me souviens avoir été profondément marqué par ma lecture du Catéchisme de Heidelberg, avec notamment cette question : « Par quoi connais-tu ta misère ?» - Réponse : « Par la Loi de Dieu »

Et puis : « Qu’exige donc de nous la Loi de Dieu » - Réponse : « Jésus-Christ nous l’apprend dans le sommaire qu’il en donne : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même » !

« Peux-tu parfaitement observer tout cela ? » - Réponse « Non, car je suis par nature enclin à haïr Dieu et mon prochain » !

Ces paroles ont alors pris pour moi un poids, une portée comme jamais auparavant.

Conviction de péché !

Appel irrésistible de la grâce.

Aimer Dieu de tout mon être, et mon prochain comme moi-même, ça, j’en étais bien incapable !

Il fallait bien, donc, que je sois pécheur, et que, par-là même je mérite le juste jugement de Dieu.

N’avez-vous jamais éprouvé, chers amis, ce sentiment de péché ? Cette crainte soudaine d’avoir offensé Dieu, d’avoir trop vécu votre vie jusque là loin de Lui, comme s’il n’existait pas, comme si vous n’aviez aucun compte à lui rendre ? Comme si votre vie vous appartenait, et que Dieu n’était en rien concerné par celle-ci ?

N’avez-vous jamais vraiment versé des larmes de repentance, comme dans la Parabole du Fils prodigue : « Lc 15.7  Rentré en lui-même, il se dit: Combien d'employés chez mon père ont du pain en abondance, et moi ici, je péris à cause de la famine. 18  Je me lèverai, j'irai vers mon père et lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi ; 19  je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes employés. »

N’avez-vous jamais élevé un cri désespéré jusqu’à Dieu ?

N’avez-vous jamais imploré sa grâce, son pardon ?

Ne vous êtes-vous jamais attendu ainsi à Lui, le suppliant de vous venir en aide, levant les bras vers le ciel, avec une soif immense, la soif de Dieu, retrouver la communion avec le Père, la paix avec Dieu, jusque dans la vie éternelle ?

Mais il le faut, car c’est là la voie du salut, et il n’y en a pas d’autre !

Dieu vous attend, chers amis.

Il attend votre retour.

Il vous appelle.

Ne l’entendez-vous pas ?

L’appel de Dieu !

C’est là le propos de l’Apôtre dans notre texte : « 18  qu'il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel » !

L’espérance qui s’attache à l’appel de Dieu, c’est la Vie même, c’est le Salut, le pardon des péchés, la communion retrouvée avec le Père.

Car notre cœur a été fait pour Dieu.

St Augustin : « Tu nous as créés pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il repose en toi » !

Pascal : « Il y a dans le cœur de l’homme un vide en forme de Dieu » !

L’ecclésiaste : « Tu as mis dans le cœur des hommes la pensée de l’absolu » (Ec 3.11) !

Chers amis, notre cœur est fait pour Dieu, pour l’Absolu, l’éternité, pas pour ce monde ci.

Notre cœur est fait pour le Ciel, pas pour la boue !

La boue, c’est le péché, le fait de vivre sans Dieu, de vivre en dehors de sa Loi, de sa Parole, de ses exigences de justice et d’amour.

C’est aussi là ce que dit l’Apôtre Paul dans son Epître aux Philippiens :

Php 3:8  « Et même je considère tout comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme de la boue, afin de gagner Christ ».

Le Ciel, c’est la Vie en abondance, c’est cette vie même, ce monde-ci déjà, certes, mais vécu sous le regard de Dieu et pour sa gloire.

1 C 10.31 « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » !

Le Ciel, ce sont ces choses d’en haut, ces choses qui regardent le Royaume de Dieu, ces choses invisibles qui fondent toute notre espérance, et qui sont l’objet de notre foi.

Mt 6.33  « Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus. »

Col 3.1 « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. 2  Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre. »

Il y a là, croyez-le bien, infiniment de beauté, dans cet appel que Dieu nous adresse, et auquel il nous invite à répondre.

Car Dieu n’entend pas nous forcer la main.

Dieu respecte infiniment notre liberté, notre responsabilité.

Dieu nous laisse faire, mener notre vie comme bon nous semble.

Comme le fils prodigue de la parabole…

Mais il est là, au seuil de la porte, et il attend !

Dieu attend, et il sait être patient !

Car il sait bien que tôt au tard, nous reviendrons à lui… Mais pas forcément.

C’est le mystère de l’élection ça ! Le mystère du salut et du don de la foi !

Mais il n’empêche que Dieu est là, toujours, il attend, et qu’aucune situation vraiment n’est désespérée à ses yeux.

C’est peut-être ça la force de l’Amour ?

L’Amour incommensurable de Dieu qui nous pousse à la repentance !

N’avez-vous jamais été confondu par l’Amour de Dieu ?

Il y a un Amour qui régénère, voyez-vous !

Un Amour qui change, qui transforme les êtres et les cœurs !

Un Amour qui fait d’un être déchiré, torturé, abîmé par la vie, victime des maux de ce monde, un être nouveau, une nouvelle créature, un véritable prince, en vêtement éclatant, un enfant de Dieu en un mot !

2 Co 5.17 « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici: (toutes choses) sont devenues nouvelles. »

Et c’est ça l’Evangile !

La force de l’Amour qui régénère, de sorte que « là où le péché a abondé, la grâce a surabondée » ! (Rm 5.20)

Telle est l’espérance qui s’attache à l’appel de Dieu.

Alors, frères et sœurs, amis de passage, ne désespérez pas ! Ne désespérez jamais de l’Amour de Dieu, de la Vie !

La vie a plus d’imagination que n’en porte nos rêves !

Dieu a plus d’imagination que n’en porte nos rêves, nos espérances, nos attentes.

Confiez vos vies à Lui, et tel le fils prodigue de la parabole, courrez sans plus attendre vous jeter à son coup, et attentez-vous à lui. Il pardonne. Il est Amour.

Ecoutez plutôt ! 

Lc 15.20 «  Il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut touché de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa.

21  Le fils lui dit: Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils.

22  Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe et mettez-la lui ; mettez-lui une bague au doigt, et des sandales pour ses pieds.

23  Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ;

24  car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » 

Amen !