Prédication
Ephésiens 1.18-23 ERE
Paris – le 20 février 2000 Pasteur
Vincent BRU Titre :
« La puissance de Dieu » ! Lectures :
Jb 1.12 ; Rm 8.28, 38-39 15
¶ C'est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi au
Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les saints, 16
je ne cesse de rendre grâces pour vous: je fais mention de vous
dans mes prières; 17
afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de
gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le
fasse connaître; 18 qu'il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints, 19
et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers
nous qui croyons selon l'action souveraine de sa force. 20
Il l'a mise en action dans le Christ, en le ressuscitant d'entre
les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21
au-dessus de toute principauté, autorité, puissance,
souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement
dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. 22
Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné pour chef suprême à
l'Église, 23
qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en
tous.
Le
thème de ma prédication de ce matin est donc la puissance de
Dieu. Après
l’appel de Dieu, après l’héritage de Dieu : la puissance de
Dieu. Paul
intercède auprès de Dieu afin que les destinataires de sa lettre
soient éclairés vraiment par le Saint-Esprit sur ces trois réalités
que sont l’appel de Dieu, l’héritage de Dieu et la puissance de
Dieu, trois réalités qui constituent le sommaire, le résumé de tout
ce que nous devons savoir quant au dessein de salut de Dieu envers nous,
et quant à notre marche chrétienne. 18
qu'il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez
quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la
glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints, 19 et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers
nous qui croyons… L’appel
de Dieu, c’est le
commencement de notre vie chrétienne, c’est le point de départ, le
fait que nous devons notre salut qu’à Dieu seul, qui nous a appelé
des ténèbres à son admirable lumière. L’appel
de Dieu, c’est le moment de notre conversion, c’est le mystère de
l’élection : 4 En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour
que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, 5 il
nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le
dessein bienveillant de sa volonté. L’héritage
de Dieu, ce sont les
bénédictions que Dieu nous accorde en Christ, les bénédictions présentes,
que sont le pardon des péchés, la paix et la joie en Christ, l’amour
qu’il met dans nos cœurs, mais aussi, les bénédictions avenir,
quand le Christ reviendra. Alors,
est-il écrit : Ap 21. 4 Il
essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n'y aura
plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont
disparu. Et
encore : 7 Tel sera l'héritage du vainqueur; je serai son Dieu, et il
sera mon fils. Nous
avons un héritage fabuleux dans le Ciel, qui nous attend, de sorte que
nous pouvons mourir tranquille, nous pouvons vivre et mourir en toute sérénité,
la mort ne nous fait pas peur, car nous savons bien qu’elle est une
porte ouverte vers l’éternité bienheureuse, et que c’est un
merveilleux héritage qui nous attend là-haut, dans la présence de
Dieu, le Paradis même ! Alors,
nous verrons Dieu face à face. Et
nous ne connaîtrons plus ni la souffrance, ni la mort. Nous
serons dans un état de bonheur constant, et nous ne connaîtrons plus
toutes les vicissitudes et les épreuves qui nous assaillent durant
cette vie. Et
tout cela n’a pas de prix ! Et
tout cela est gratuit : c’est le don de Dieu pour quiconque croit ! Voilà
donc pour l’héritage de Dieu. Venons-en
maintenant à la puissance de Dieu. Paul
intercède pour les Ephésiens afin, dit-il, que vous sachiez quelle
est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons
selon l'action souveraine de sa force. Après
l’appel et l’héritage de Dieu, il est donc une troisième réalité
que nous devons connaître, et qui doit nourrir notre espérance,
c’est la puissance de Dieu. Paul
veut que nous sachions quelle est la grandeur surabondante de la
puissance de Dieu envers nous. Il
y a là une réelle utilité pour nous, quelque chose dont nous ne
saurions nous passer dans notre marche chrétienne, dans le fait de
connaître et d’expérimenter la grandeur de la puissance de Dieu dans
nos vies. Dieu
est tout-puissant. Sa
puissance ne connaît pas de limite. Rien
ne peut s’opposer à ce que sa main fait. Aucune
créature en ce monde ne peut nous ôter de sa main, ni nous séparer de
son amour. Nous
sommes dans la main du Dieu tout-puissant, et cela doit nous procurer
une très grande paix et une joie que nul ne peut nous ravir. Bien
sûr, il est bon de savoir que c’est Dieu qui nous a appelés au
salut, que nous devons notre salut qu’à lui seul, que notre salut est
par grâce, que nous n’avons pas à gagner par nos propres mérites la
faveur divine. Il
est bon de savoir aussi qu’un merveilleux héritage nous attend dans
les cieux, quand le Christ reviendra, et que nous ne connaîtrons plus
alors la souffrance, ni la mort. Mais
nous ne sommes pas encore dans les cieux ! Nous
sommes sur la terre, et nous connaissons ici-bas bien des souffrances et
bien des larmes ! La
vie n’est pas un long fleuve tranquille ! Il
y a des épreuves, et nous savons que, tout croyants que nous sommes,
nous ne sommes pas à l’abri de la maladie, de la souffrance et de la
mort. Et
puis nous connaissons aussi la peur. Le
monde dans lequel nous vivons est loin d’être un paradis, et nous
savons bien que nous ne sommes pas à l’abri du danger, que nous
pouvons aussi être victime d’une agression, de la méchanceté des
hommes, d’une criante injustice. Nous
vivons dans un monde dangereux, un monde où le « risque zéro »
n’existe pas, car nous savons bien qu’il n’est pas une minute de
notre vie où nous sommes à l’abri de tout mal, où rien ne peut nous
arriver. Tout
cela fait que nous avons un très grand besoin de sécurité. Nous
avons besoin de nous sentir en sécurité, protégés, et de maîtriser
notre destin. Nous
avons beau nous dire qu’un jour nous ne connaîtrons plus la mort, la
souffrance, les larmes, quand le Christ reviendra, il n’empêche que
nous avons aussi besoin de nous sentir protégés dans cette vie, et de
connaître dès à présent la consolation d’en haut. Et
c’est là qu’intervient justement la puissance de Dieu. Face
à toutes les puissances de mort, à toutes les puissances qui cherchent
à nous nuire, aux épreuves de la vie présente, le fait de connaître
la grandeur surabondante de la puissance de Dieu nous procure une très
grande paix, et constitue vraiment pour nous notre unique consolation
dans la vie comme dans la mort. Comme
le dit le Catéchisme de Heidelberg : « Il me garde si bien,
qu’il ne peut tomber un seul cheveu de ma tête sans sa volonté, et
que toutes choses doivent concourir à mon salut » ! Avez-vous,
frères et sœurs, le sentiment d’être « gardés » par
Dieu ? Le sentiment que rien, absolument rien en ce monde ne peut
vous arriver sans la volonté de votre Père qui est dans les cieux ?
Que rien n’est dû au hasard, que votre vie est vraiment entre les
mains d’un Dieu tout-puissant, et que toutes choses concourent à
votre bien ? Connaissez-vous
cette consolation de savoir que rien ne peut vous arriver dans cette vie
qui échappe à la providence de Dieu ? De sorte que c’est
toujours sa volonté à lui qui s’accomplit, et que sa volonté est
toujours bonne ? Il
vaut la peine, vraiment, d’approfondir cette question, et de connaître
ce que la Bible entend par la toute-puissance de Dieu. Le
Catéchisme de Heidelberg nous éclaire : 27.
Qu'entends-tu par la providence de Dieu ? La force
toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle il maintient
et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures,
de sorte que les herbes et les plantes, la pluie et la sécheresse, les
années de fertilité et celles de stérilité, le manger et le boire,
la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, bref toutes choses
ne nous viennent pas du hasard mais de sa main paternelle. Et encore :
28. A quoi
nous sert-il de connaître la création et la providence de Dieu? A
être patients dans l'adversité, reconnaissants dans la prospérité,
et à garder confiance, quoi qu'il arrive, en notre Dieu et Père fidèle.
Aucune créature ne peut nous séparer de son amour puisqu'il les tient
toutes tellement dans sa main qu'elles ne peuvent agir ni se déplacer
sans sa volonté. La Parole de
Dieu ne dit pas les choses autrement.. Rm 8:38-39 :
Car je suis persuadé que, ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les
dominations, ni le présent, ni l'avenir, ni les puissances, ni les êtres
d'en haut, ni ceux d'en bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer
de l'amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur. De même,
dans le Livre de Job, nous voyons que Satan lui-même ne peut agir sans
la permission de Dieu : Jb 1:12 :
L'Eternel dit à Satan: Voici: tout ce qui lui appartient est en ton
pouvoir, seulement, ne porte pas la main sur lui. Alors Satan se retira
de la présence de l'Eternel. De même au
chap. 2, verset 6 : L'Eternel dit à Satan: Le voici, il est en ton
pouvoir: seulement, épargne sa vie. « Aucune
créature ne peut nous séparer de son amour puisqu'il les tient toutes
tellement dans sa main qu'elles ne peuvent agir ni se déplacer sans sa
volonté. » Actes
17.28 nous apprend de même que Dieu est bien la source de toute vie, le
fondement de tout être, et que rien n’existe en dehors de sa
toute-puissance : « Car en lui nous avons la vie, le
mouvement et l'être », dit-il. La vie, le mouvement et l’être !
Il n’y a aucune place ici pour une prétendue autonomie de l’homme
vis-à-vis de son créateur. Il
y a une relation de dépendance absolue de l’homme vis-à-vis de Dieu,
de sorte qu’aucune créature en ce monde ne peut prétendre pouvoir se
passer de Dieu. La
providence de Dieu est à l’œuvre en toutes choses, nul n’y échappe,
c’est « la force
toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle il maintient
et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures ». Voilà
ce que nous voulons dire lorsque nous confessons que Dieu est « tout-puissant » ! Autre
texte significatif, dans le Livre des Proverbes : Pr
21:1 : Le cœur du roi est un courant d'eau dans la main de l'Eternel
: Il l'incline partout où il veut. Et
je pourrais multiplier les citations. Il
y a là, vraiment, une source inépuisable de consolation pour nous qui
croyons. Chaque
événement de notre vie a un sens, même si nous l’ignorons souvent. Rien
n’est dû au hasard. La
main de Dieu est à l’œuvre en toutes choses, et c’est la main
d’un Père, non d’un tyran !
C’est
en tant que Père qu’il est « tout-puissant », et sa
puissance est toujours au service de son Amour, de sa Justice, de son
dessein bienveillant ! Voilà
pourquoi, aussi, nous pouvons nous confier vraiment en Dieu, pour toute
notre vie, et pour la vie du monde. Dieu
est à l’œuvre dans l’histoire, et il la conduit jusqu’à son achèvement,
la nouvelle création, ou la souffrance et la mort de seront plus. A
l’image de la résurrection du Christ, nous connaîtrons alors la plénitude
de la vie, qui triomphe de toutes les puissances de mort. Et
pour finir, je voudrais vous dire, frères et sœurs, que c’est de
cette puissance là, de cette puissance de vie, de résurrection que
nous sommes appelés à rendre témoignage autour de nous, et cela doit
illuminer toute notre vie. Nous
devrions, nous autres chrétiens, être les gens les plus heureux sur la
terre, car nous savons, nous, que le monde n’est pas le fruit du
hasard et de la nécessité, que l’histoire ne finira pas dans le
chaos, mais que c’est Dieu qui dirige toutes choses, et qu’il fait
tout à merveille, et que rien ne saurait s’opposer à ce que sa main
fait. Une
citation pour finir, du Réformateur Jean Calvin. Article 8 de La
Confession de Foi de la Rochelle, qui, à propos de la providence de
Dieu, de sa toute puissance, dit ceci –écoutez bien ceci et
appropriez-vous-le : Nous
croyons non seulement que Dieu a créé toutes choses, mais qu'il les
gouverne et les conduit, disposant de tout ce qui arrive dans le monde
et réglant tout selon sa volonté. Certes, nous
ne croyons pas que Dieu soit l'auteur du mal ou que la culpabilité
puisse lui en être imputée, puisque au contraire sa volonté est la règle
souveraine et infaillible de toute droiture et de toute justice vraie.
Mais Dieu dispose de moyens admirables pour se servir des démons et des
impies, de telle sorte qu'il sait convertir en bien le mal qu'ils font
et dont ils sont coupables. Ainsi, en
confessant que rien ne se fait sans la providence de Dieu, nous adorons
avec humilité les secrets qui nous sont cachés, sans nous poser de
questions qui nous dépassent. Au contraire, nous appliquons à notre
usage personnel ce que l'Ecriture sainte nous enseigne pour être en
repos et en sécurité; car Dieu, à qui toutes choses sont soumises,
veille sur nous d'un soin si paternel qu'il ne tombera pas un cheveu de
notre tête sans sa volonté. Ce faisant, il tient en bride les démons
et tous nos ennemis, de sorte qu'ils ne peuvent nous faire le moindre
mal sans sa permission. Prions le
Seigneur !
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