Prédication
Ephésiens 1.20-23 ERE
Paris – 27 février 2000 Pasteur
Vincent BRU Titre :
« Le Christ, Tête de l’Univers, et de l’Eglise qui est son
corps » ! Lectures :
Ps 110.1-7 ; Ph 2.5-11 20
Il l'a mise en action dans le Christ, en le ressuscitant d'entre
les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21
au-dessus de toute principauté, autorité, puissance,
souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement
dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. 22
Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné pour chef suprême à
l'Église, 23
qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en
tous.
Chers
frères et sœurs en Christ, chers amis, nous achevons donc
aujourd’hui notre série de prédications sur ce chapitre un des Ephésiens,
et je ne voudrais pas ce matin que vous soyez déjà las de cette Epître. Songez
que l’homme de Réveil, le Docteur Martin LLOYD-JONES, a donné 37 prédications
sur ce premier chapitre des Ephésiens, et que Calvin, avant lui, en
avait fait autant … La Parole de Dieu, croyez-le bien, a toujours des richesses à nous apporter, de sorte que nous ne la creuserons jamais assez, cette Parole, nous ne l’étudierons jamais assez, nous ne la méditerons jamais assez. Pensez
au psalmiste du psaume 1 : 1
Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne
s'arrête pas sur le chemin des pécheurs, Et qui ne s'assied pas sur le
banc des moqueurs, 2
Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Éternel, Et qui médite
sa loi jour et nuit! 3
Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau, Qui donne
son fruit en son temps, Et dont le feuillage ne se flétrit pas: Tout ce
qu'il fait réussit. Pensez
à l’apôtre Paul qui n’a pas hésité à dire, aux chrétiens de
l’Eglise de Philippe : Ph
3.1 Je n'éprouve aucun ennui à vous écrire les mêmes choses, et pour
vous, c'est une sécurité. Pensez
aux exhortations de l’auteur de l’Epître aux Hébreux, à propos de
la maturité chrétienne et d’une nourriture solide, pour des hommes
faits : Hé
5.11 A ce sujet, nous avons
beaucoup à dire, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous
êtes devenus lents à comprendre. 12
Alors que vous devriez, avec le temps, être des maîtres, vous
avez de nouveau besoin qu'on vous enseigne les premiers principes élémentaires
des oracles de Dieu: vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non
d'une nourriture solide. 13
Or quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de
justice, car il est un enfant. 14
Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux
qui, par l'usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal. Pensez
enfin à l’apôtre Pierre qui met en garde contre une lecture trop
superficielle des lettres de Paul, dont les ignorants tordent le sens : 2
P 3. C'est ce qu'il fait –dit-il à propos de Paul– dans toutes les
lettres où il parle de ces sujets, et où se trouvent des passages
difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies
tordent le sens, comme elles le font du reste des Écritures, pour leur
propre perdition. Il
y a, voyez-vous, une exigence de sainteté aussi dans la connaissance
que Dieu nous exhorte à avoir des saintes Ecritures, de sorte que nous
ne devrions jamais nous lasser de lire, d’étudier, de méditer la
Parole de Dieu, et d’approfondir notre savoir, notre intelligence de
ces choses. Rappelez-vous
le propos de l’apôtre au verset 18 : qu'il illumine les yeux de
votre cœur, afin que vous sachiez –dit l’apôtre– quelle
est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la glorieuse
richesse de son héritage au milieu des saints, 19
et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers
nous qui croyons… La Parole de Dieu nous exhorte d’aimer le Seigneur de toute notre âme, de tout notre cœur et de toute notre pensée, de toute notre intelligence, et seule une connaissance profonde de cette Parole peut nous permettre de répondre à cette exigence d’amour. Rien
ne saurait nous être plus profitable que cela. Le
thème de ma prédication de ce matin est donc la seigneurie de Jésus-Christ,
Chef suprême de l’Univers, et Tête de l’Eglise qui est son corps. Ma
prédication comprendra trois parties : La
première : La puissance de Dieu se révèle dans la résurrection
du Christ. La
deuxième : la puissance de Dieu se révèle dans l’élévation
du Christ. La
troisième : la puissance de Dieu se révèle dans la seigneurie
de Jésus-Christ sur toutes choses. Premier
point, donc : la puissance de Dieu se révèle dans la résurrection
du Christ. C’est
le verset 20 : Il l'a mise en action dans
le Christ, en le ressuscitant d'entre les morts… Au verset 19 nous avons vu que Paul parle de la puissance de Dieu. Paul
intercède en faveur des Ephésiens afin qu’il sache qu’elle est quelle
est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons
selon l'action souveraine de sa force. Après l’appel de Dieu, l’héritage de Dieu : la puissance de Dieu. La
puissance de Dieu qui concerne notre présent, notre vie ici-bas, sur
cette terre, et qui nous apporte la consolation dont nous avons besoins
face aux épreuves et aux difficultés de la vie présente. Et
cette puissance, Paul nous dit qu’elle s’est manifestée plus
particulièrement dans l’histoire dans la résurrection du Christ. Si
vous voulez une preuve de la tout-puissance de Dieu, de sa seigneurie
sur toutes choses, le fait que rien ne puisse s’opposer à ce que sa
main fait, et que tout est possible à Dieu, regardez au tombeau vide ! La
faiblesse consentie de Dieu, son humiliation, l’état d’abaissement
du Christ, c’est la croix. Le
tombeau vide, en revanche, marque la victoire décisive et définitive
de Dieu sur toutes les puissances de mort. Le
tombeau vide, c’est le oui de Dieu à l’histoire et à la vie,
c’est le cri de victoire, le triomphe du Christ sur Satan, sur la
haine, sur le péché et sur la mort, la victoire du bien sur le mal ! La
puissance de Dieu est à l’œuvre dans la résurrection du Christ ! C’est
une puissance de vie, une puissance de résurrection ! Rien
à voir avec les puissants de ce monde, qui ne sont mus bien souvent que
par leur intérêt personnel et immédiat, et qui utilisent leur
puissance, leur autorité souvent contre le peuple, ceux dont ils
devraient pourtant être les serviteurs. « Que
celui qui veut être le plus grand soit le serviteur de tous » ! L’histoire
de ce dernier siècle témoigne de la cruauté latente de l’homme dès
lors qu’il dispose de la puissance, du pouvoir, car il ne s’en sert
pas toujours à des fins de miséricorde, d’amour, de service :
ils s’appellent Staline, Hitler, et tant d’autres ! La
puissance de Dieu, en revanche, se manifeste à la croix, dans cette vie
offerte en sacrifice, pour le pardon des péchés, et dans le tombeau
vide : victoire de la vie sur toutes les puissances de mort ! La
résurrection du Christ témoigne de la puissance d’amour de Dieu, la
puissance de vie de Dieu, contre tout ce qui s’oppose à son Règne
d’amour et de paix. C’est
une puissance qui ne nous fait pas peur, car c’est une puissance
d’amour, une puissance qui nous met debout et qui nous garde contre
toutes les puissances de morts qui nous assaillent de part le monde. Deuxième
vérités sur laquelle Paul attire notre attention :
la puissance de Dieu se révèle, se manifeste dans l’élévation du
Christ ! Verset
20 : Il l'a mise en
action dans le Christ, en le ressuscitant d'entre les morts et en le
faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21
au-dessus de toute principauté, autorité, puissance,
souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement
dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Après la résurrection du Christ, Paul nous parle dans notre texte de son élévation à la droite du Père, dans les lieux célestes, d’où il règne en souverain gouverneur du monde, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance. Cette
élévation du Christ, son exaltation par Dieu, suite à sa mort et à
sa résurrection, le roi David l’avait annoncé longtemps à
l’avance, dans le Psaume que nous avons lu tout à l’heure. Ps
110.1 Oracle de l'Éternel
à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de
tes ennemis ton marchepied. Le
verset 22 de notre texte des Ephésiens dit en effet : « Il
a tout mis sous ses pieds » ! Cette expression signifie que le Christ a, véritablement, tout pouvoir ; il a été mandaté par Dieu pour exercer son autorité sur toutes les créatures visibles et invisibles, de sorte que rien n’échappe à sa seigneurie, à sa souveraineté. Dieu
l’a fait asseoir à sa droite, il l’a élevé à la place suprême,
la place d’honneur, à sa droite, la place du pouvoir exécutif. « Tout
pouvoir vient de Dieu » dit Paul dans son Epître aux Romains (Rm
13). L’origine
du pouvoir, de l’autorité, est en Dieu. Voilà
pourquoi aussi l’apôtre Paul dira : « Que toute personne soit
soumise aux autorités supérieures ; car il n'y a pas d'autorité qui
ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées
par Dieu. » (Rm 13.1) Et
encore, à propos du magistrat : « ce n'est pas en vain qu'il
porte l'épée, étant au service de Dieu pour (montrer) sa vengeance et
sa colère à celui qui pratique le mal. » (Rm 13.4) Tout
pouvoir vient de Dieu ! Et
ce pouvoir, et bien c’est Jésus-Christ ressuscité et élevé à la
droite du Père, qui l’exerce en fait, le premier, sur toutes les créatures,
et ce, qu’elles en aient conscience ou non. « Tout
pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre » (Mt 28.18) ! C’est
là la prérogative du Fils, suite à son élévation à la droite de
Dieu. Il
règne, et son autorité, son pouvoir, sa puissance ne connaît aucune
limite. Son
règne s’étend à toutes choses, et sa victoire est totale, de sorte
que le seul ennemi qui n’a pas encore été détruit, c’est la mort,
le dernier ennemi, celui qui devra lui-même, tôt ou tard, se soumettre
à la victoire du Christ, quand il reviendra dans sa gloire. 1
Co 15:25 Car il faut qu'il
règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. 26
Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. L’élévation
de Jésus-Christ à la droite de Dieu lui confère, donc, le pouvoir,
l’autorité sur toutes choses. C’est
là ce que dit Paul dans la troisième vérité qui ressort de notre
texte. Après
la résurrection du Christ, après son élévation à la droite de Dieu,
la puissance de Dieu se révèle dans la seigneurie de Jésus-Christ
sur toutes choses. Verset
22 et 23 : 22
Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné pour chef suprême à
l'Église, 23
qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en
tous. Notez
bien l’expression : « Il a tout mis sous ses pieds » ! La
seigneurie de Jésus Christ s’étend à toutes choses, à toute la création,
de sorte qu’aucune créature en ce monde, et dans le monde invisible,
n’est autonome vraiment, car toutes dépendent, d’une manière ou
d’une autre, de la seigneurie de Jésus-Christ. Le
Christ règne sur l’Univers, il en est la Tête, le Chef, comme cela
est représenté sur le porche de la Cathédrale Notre Dame, où l’on
voit le Christ au centre, et tout autour la création de Dieu, l’Univers,
avec toutes les créatures. Christ
est au centre. Cela
ne se voit peut-être pas, et tous les hommes ne le reconnaissent
manifestement pas, mais c’est une vérité qui s’offre à notre foi,
et qui doit remplir notre cœur d’espérance. Christ
est au centre ! Il est vraiment le Seigneur, le Roi des rois et le
Seigneur des seigneurs. Et
il règne véritablement. La
toute puissance de Dieu dont nous avons parlé dimanche dernier, se révèle
dans la seigneurie de Jésus-Christ sur toutes choses. Et
nous sommes, nous chrétiens, entre les mains du Seigneur Jésus-Christ. Nous
lui appartenons vraiment, et nul ne nous ravira de sa main. Comme
le dit le Catéchisme de Heidelberg : « Mon unique
consolation, c’est que dans la vie comme dans la mort, j’appartiens
corps et âme, non pas à moi-même, mais à Jésus-Christ, mon fidèle
Sauveur… Il me garde si bien, qu’il ne peut tomber un seul cheveu de
ma tête sans sa volonté, et que toutes choses doivent concourir à mon
salut » ! Le
fait de savoir que nous appartenons à Jésus-Christ, à qui tout
pouvoir a été donné, doit nous procurer une très grande joie, une très
grande paix. Au
milieu des vicissitudes de ce monde, des épreuves de la vie présente,
nous savons que nous appartenons à Jésus-Christ, le Seigneur, le Chef
suprême de l’Eglise, comme aussi de l’Univers. Nous
sommes sa propriété ! Nous lui appartenons vraiment, et cela
constitue pour nous un très grand honneur. C’est
même là notre plus grand titre de gloire, voyez-vous, notre badge
d’honneur. Jésus-Christ
est notre badge d’honneur ! Il
est le drapeau que nous arborons à la face du monde, et que nous
plantons en tous lieux où ils nous est donné de l’annoncer, de
proclamer sa seigneurie. Jésus-Christ
est notre étendard, et nous sommes fiers de lui appartenir, et de mener
le combat de la foi dans ce monde qui lui appartient. Le
monde avec toutes les créatures, vous et moi, et tous les hommes,
appartiennent à Jésus-Christ ! C’est à lui qu’ils lui
doivent leur existence, et aucun d’eux ne subsisterait une minute si
le Christ n’était pas précisément la Tête de l’Univers, le
Seigneur. Hé
1. 3 Ce Fils, qui est le
rayonnement de sa gloire et l'expression de son être, soutient toutes
choses par sa parole puissante. Jean
1. 1 Au commencement était
la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. 2
Elle était au commencement avec Dieu. 3
Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été
fait sans elle. 4
En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Jésus-Christ,
la vie, la lumière des hommes. La
puissance de Jésus-Christ est une puissance de vie. Une
puissance qui est capable de venir à bout de toutes les puissances de
mort, de sorte que même le pire des pécheurs peut trouver grâce aux
yeux de Dieu, et être transformé par la puissance de vie de Jésus-Christ. Car
si Jésus-Christ est le Chef, la Tête de l’Univers, encore faut-il
reconnaître sa seigneurie, encore faut-il reconnaître en celui-ci
l’unique Seigneur et Sauveur pour pouvoir être compter au nombre de
ses enfants, des enfants de Dieu, de l’Eglise. L’Eglise,
en effet, est-il écrit, est le corps du Christ, elle est le corps dont
Christ est la tête. Il
n’est pas dit de l’humanité en générale qu’elle est le corps du
Christ, mais seulement l’Eglise. L’Eglise
est le corps du Christ, la communauté des élus de Dieu, la communauté
des sauvés, des rachetés, de tous ceux qui ont confié leur vie à Jésus-Christ,
qui ont reconnu sa seigneurie. C’est
là ce qui fait toute la différence entre le chrétien et le non-chrétien. Le
non-chrétien, tout comme le chrétien, dépend, qu’il le veuille ou
non, qu’il le sache ou l’ignore, de la seigneurie de Jésus-Christ. La
différence, c’est que là où le chrétien reçoit avec
reconnaissance et joie la seigneurie de Jésus-Christ, le non-chrétien,
lui, ne la reconnaît pas, et c’est pourquoi il meure dans son péché. Le
péché qui consiste précisément à vouloir se passer de Dieu, à
vivre comme si Dieu n’existait pas, comme si Jésus-Christ n’était
pas le Seigneur. Seulement voilà, Jésus-Christ est bel et bien le Seigneur, et nous vivons dans l’espérance où, bientôt peut-être, la terre entière reconnaîtra cette seigneurie, de grès ou de force, quand le Christ reviendra. Ph 2. 9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10
afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux,
sur la terre et sous la terre, 11
et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à
la gloire de Dieu le Père. Nous
l’attendons ce jour, frères et sœurs, et nous l’appelons de nos vœux. Alors
qu’il me soit simplement permit de vous dire, pour finir, que nous
avons, nous chrétiens, toutes les meilleures raisons qu’il nous soit
possible d’avoir, pour ne pas vivre dans la crainte, mais pour porter
bien haut le flambeau de la foi, sachant que le Christ règne, qu’il
est véritablement le Seigneur, et que l’histoire, notre histoire,
l’histoire des hommes ne finira pas dans le chaos et dans le désespoir
le plus sombre, mais, tout au contraire, est en route vers la victoire
du Christ, la victoire de la vie, de la lumière, de l’amour, sur
toutes les puissances de mort. Nous
en sommes, vous en êtes, vous chrétiens, les signes visibles, et les
vivants témoins. Amen ! |