Prédication sur Ephésiens N° 5

 Chap. I, versets 9-10

ERE de Paris

Dimanche 31 octobre 1999

Pasteur Vincent BRU

Es 2.2-4 ; Ap 7.9-12

 

9  Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu'il s'était proposé en lui,

10  pour l'exécuter quand les temps seraient accomplis: réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre.

 

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9  Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu'il s'était proposé en lui…

C’est ainsi que l’Apôtre Paul poursuit sa méditation sur l’œuvre de Dieu en Christ, le mystère de l’élection dans lequel réside tout notre salut.

Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté !

Notez bien qu’il est question ici de deux choses, de deux réalités qui ont trait à notre salut.

La première, c’est celle qui est signifiée par l’expression : « le mystère de sa volonté ».

Déjà, au verset 5 il est question du « dessein bienveillant de sa volonté », ou encore, comme on peut aussi le traduire, du « bon plaisir (eudokia) de sa volonté ».

5  il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le bon plaisir de sa volonté…

La volonté de Dieu est mue par son « bon plaisir », par son « dessein bienveillant ».

La volonté de Dieu est une volonté bonne, une volonté qui n’a d’autre limite que la nature même de Dieu, c’est-à-dire que l’amour parfait, la justice parfaite.

Amour et justice, en Dieu, se confondent, de sorte que la volonté de Dieu s’exprime, dans l’histoire, selon sa parfaite justice et son parfait amour.

Le salut, qui plonge ses racines profondes dans le bon plaisir de Dieu, dans sa volonté, est l’expression la plus haute de l’amour et de la justice de Dieu.

A la croix, la justice de Dieu a été accomplie : le Christ a entièrement satisfait aux exigences de la justice de Dieu, et ce faisant, il a accompli la volonté toute bonne de Dieu qui, dans son amour, nous a réconciliés avec lui-même, en Christ.

Et tout cela est un mystère, un mystère auquel nul ne pouvait s’attendre.

Aucun croyant de l’AT ne pouvait s’imaginer qu’un jour Dieu interviendrait de la sorte pour nous sauver de la tyrannie du péché.

Voilà pourquoi l’Apôtre parle du « mystère de sa volonté » : le dessein bienveillant qu'il s'était proposé en Christ, pour l'exécuter quand les temps seraient accomplis…

Il y a là un grand mystère, un mystère qui s’offre à notre adoration et qui remplit notre cœur d’une joyeuse espérance, car c’est de ce mystère là que dépend tout notre salut, et tout le salut du monde.

La deuxième réalité sur laquelle Paul attire notre attention, c’est précisément le fait que Dieu nous a fait connaître ce mystère, il a dévoilé pour nous le mystère de sa volonté.

La volonté de salut de Dieu n’est pas, pour nous qui croyons, nous ses élus, quelque chose qui nous est étranger.

La volonté de Dieu, bien qu’étant au-delà de notre compréhension, de notre entendement, a été portée à notre connaissance, de sorte que nous pouvons, vraiment, affirmer la réalité de notre salut en Christ, la réalité de notre élection et de notre adoption, la réalité de notre rédemption par le sang précieux de Christ.

Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté !

La volonté de Dieu, la pensée de Dieu ne nous est pas étrangère.

La Bible, qui est la Parole de Dieu, nous fait connaître le plan de Dieu, le dessein bienveillant qu'il s'était proposé en Christ, et l’Apôtre poursuit : pour l'exécuter quand les temps seraient accomplis…

Cette expression, « quand les temps seraient accomplis », désigne l’âge nouveau, l’ère inédite issue de Pâques, de la résurrection du Christ.

Avec la venue de Jésus-Christ, nous sommes dans les temps de la fin, nous sommes dans la plénitude des temps, ou dans les temps accomplis.

Ga 4.4  « Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi ».

Héb 1.1  « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, 2  Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. »

Depuis la chute d’Adam, la révolte adamique, et jusqu’à Jésus-Christ, nous sommes dans les temps de l’attente, l’attente de la réalisation de la promesse, la promesse de salut de Dieu lié à la venue de son Messie.

Depuis la création du monde, et jusqu’à la venue de Jésus-Christ, l’histoire est comme suspendue dans l’attente de la réalisation du dessein bienveillant de Dieu, du mystère de sa volonté.

Les croyants de l’AT ne s’y sont pas trompés, eux qui ont contemplé de loin l’accomplissement du salut de Dieu en la personne du Messie promis.

L’AT et au NT ce que la promesse est à l’accomplissement, ou ce que l’ombre est à la lumière.

L’AT n’est que l’ombre des choses à venir.

Avec la venue de Jésus-Christ, le temps de l’accomplissement, le temps de la plénitude est là, de sorte qu’il n’y a plus rien à ajouter à l’œuvre de Dieu.

Sur la croix Jésus-Christ s’est écrié : « Tout est accompli » !

En Christ, c’est l’ensemble du dessein de Dieu pour le monde qui est réalisé, de sorte que nous sommes déjà dans ce que notre texte appelle « la plénitude des temps », c’est-à-dire cet âge nouveau, cette nouvelle ère qui a commencé à Pâques, et que Dieu achemine à son but ultime : la récapitulation de toutes choses en Christ.

9  Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu'il s'était proposé en lui, 10  pour l'exécuter quand les temps seraient accomplis: réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre.

L'Apôtre Paul nous fait part ici du but, de la finalité ultime du dessein de Dieu, du mystère de sa volonté.

L’œuvre de salut de Dieu en Christ consiste, au-delà de notre salut personnel, dans la récapitulation de toutes choses en Christ.

Le mot grec anakephalaiôsasthai, rendu dans nos différentes versions de la Bible par « résumer » ou « réunir », ou encore « rassembler » ou « récapituler » est un mot chargé de signification, un mot riche de sens.

Il signifie à la fois la sujétion de toutes choses à la Seigneurie de Jésus-Christ, qui a été donné comme chef suprême à l'Eglise, et à qui tout pouvoir a été donné, et le fait que l'univers tout entier est appelé à trouver sa cohérence, son ordre, son unité dans le Christ.

Le mot grec contient en effet la racine kephalé, qui signifie « tête ».

Le seul autre texte du NT où ce mot apparaît, c'est celui de Rm 13.3 où il est question de l'amour du prochain, qui résume toute la Loi.

Le commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » constitue le sommaire, le résumé, la somme de toute la Loi.

Toute la Loi est accomplie dans cette seule Parole : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Qu'est-ce à dire ?

L'amour du prochain ne constitue rien moins que l'accomplissement de tous les commandements de Dieu, de sorte que selon le mot de st Augustin on peut dire, en un certain sens : « Aime, et fais ce que tu veux » !

Tu es libre de faire tout ce que bon te semble, mais dans la mesure même ou tes actes sont motivés par l’amour d’autrui, l’amour du prochain, et par delà même, l’amour de Dieu.

Pourquoi cela?

Et bien parce que l'amour est le but de la Loi.

Je veux dire que l'amour est ce vers quoi tendent tous les commandements de la Loi de Dieu.

L’amour est précisément ce qui donne un sens à la Loi de Dieu, il est le cœur même de la Loi, son but et sa raison d’être.

Ainsi en est-il du Christ.

Le Christ est à l’univers, à toutes choses (ta panta), ce que l’amour est à la Loi de Dieu : il est en est à la fois le centre et la raison d’être.

Plus encore, il est la Tête, qui assure ordre et cohérence à tout l’univers.

Ainsi lisons-nous en Héb 1.3 : « Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l'expression de son être, soutient toutes choses par sa parole puissante… ».

Et encore en Col 1:16  « Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs. Tout a été créé par lui et pour lui. »

Et au verset 17 : « Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui. »

Versets 18 et suivants : « Il est la tête du corps, de l'Église. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier. 19  Car il a plu (à Dieu) de faire habiter en lui toute plénitude 20  et de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. »

Considérez, frères et sœurs, la portée de cette vérité.

Jésus-Christ est le Chef, la Tête de toutes choses, sa seigneurie, son pouvoir s’exerce sur toutes les parcelles de la création, de sorte que rien n’échappe à son autorité.

Plus encore : « tout subsiste en lui » ! Rien de ce qui existe n’existe sans Lui, en dehors de Lui.

Plus encore : « Tout a été créé par lui et pour lui » !

« Pour lui » ! Autant dire que le but de la création et de tout ce qui existe, c’est Jésus-Christ !

Jésus-Christ est, véritablement, le Chef de l’Univers, le Pantocreator, le Dieu créateur et Sauveur, à qui toute autorité a été confiée : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » !

Est-ce bien là l’image que vous avez du Christ ?

Concevez-vous que rien de tout ce qui existe dans ce monde n’existe sans Lui, et en dehors de lui ?

Aucun homme, qu’il soit croyant ou incroyant, qu’il le sache ou l’ignore, qu’il le veille ou non ne vit en dehors du Christ, qui est la vie même.

Rappelez-vous, l’Evangile selon Jean : « En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes » !

Jésus-Christ est vie et lumière : il est celui par qui et pour qui sot toutes choses !

Comment mieux dire les choses autrement ?

Il est celui en qui et pour qui tout subsiste.

Il y a là une profonde vérité, une vérité qui remplit notre cœur d’espérance, parce que, au-delà des apparences, au-delà des épreuves et des difficultés de la vie, au-delà de la souffrance et de la mort, au-delà même de l’apparente faiblesse de la foi, de la misère de l’Eglise, de la révolte de l’homme contre Dieu et du non-sens apparent de l’histoire, il y a le Christ, il y a Dieu, celui dont le dessein, la volonté ne saurait être mise en échec, le Maître incontestable de l’Histoire, le seul vrai souverain de ce monde.

Le Christ dont il est dit : « Car en lui, habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9), de sorte, poursuit l’Apôtre, que : « vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir. » (v.10)

Christ est le chef de toute principauté et de tout pouvoir !

A la croix, il a triomphé de tout ce qui s’opposait à Dieu et à son Royaume, et a marqué de façon irréversible l’histoire de son empreinte.

Après s’être abaissé comme serviteur, il a été élevé au-dessus de tout, comme nous l’apprend Paul dans son Epître aux Philippiens.

Ph 2.9  « C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10  afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, 11  et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

Je voudrais ce matin que vous soyez tous convaincus de cette grande et belle vérité de la seigneurie de Jésus-Christ sur toutes choses, au-delà des apparences trompeuses de ce monde.

Certes, lorsque nous regardons autour de nous, nous avons bien de la peine à croire que le Christ règne, qu’il a établi son trône dans les cieux, et que la victoire lui appartient.

Il suffit de considérer le petit nombre de chrétiens vraiment engagés pour la cause de l’Evangile, et la faiblesse des Eglises aujourd’hui en face d’un monde qui prétend prendre la place de Dieu, un monde qui a depuis longtemps mit Dieu de côté, et où la foi chrétienne semble ne plus faire recette,

il suffit d’ouvrir les yeux sur les réalités de ce monde, sur les conflits nationaux et internationaux, sur le retour en force du paganisme à travers ce que l’on prétend être une fête innocente comme Halloween, tandis que l’on célèbre ici en réalité rien de moins que la mort et les forces du mal,

il suffit d’arrêter quelques instants son regard sur tous ces gestes malheureux dont notre société se rend tous les jours davantage coupable, et que l’on nomme euthanasie, IVG, pédophilie, homosexualité, et autres choses semblables, qui ne manifestent rien de moins que le mépris de la vie, le mépris de Dieu et des ses Lois, le mépris de la dignité de l’homme, créé en image de Dieu, créé pour Dieu et pour sa gloire,

il suffit, enfin, de considérer l’évolution de l’histoire, depuis les ruptures philosophiques et religieuses qu’ont été notamment la Révolution française et toutes celles qui ont suivi, avec leurs obscurs cortèges de massacres et de morts, ayant une fois tournées le dos à l’Evangile et ouvert la voie à un humanisme sans Dieu, d’où sont issues, ne l’oublions jamais, les Goulags et les camps de concentrations,

bref, il suffit d’ouvrir les yeux sur les réalités de ce monde pour s’interroger sur le règne effectif du Christ comme souverain gouverneur du monde et Tête de l’humanité.

Je me promenais il y a quelques temps dans la cours d’honneur de la Sorbonne, et arrêtant mon regard sur la chapelle qui domine tout l’ensemble architectural, je n’ai pu m’empêcher de songer à ce que fut jadis cette noble institution.

Comme vous le savez sans doute, ce fut un chanoine de Paris, un ecclésiastique, Robert de Sorbon, confesseur de saint Louis, qui fonda en 1253, avec l’aide du roi, un collège où seize étudiants pauvres, se destinant à la théologie, recevaient asile et enseignement.

Bien que beaucoup l’ignore, telle est bien l’origine de la Sorbonne qui fût, jusqu’à la fin du 18ème siècle, le centre des études théologiques et le siège de l’Université de Paris.

La théologie, l’étude de Dieu, l’étude de la Parole de Dieu était ainsi au centre des études universitaires, de sorte que tout gravitait autour de la foi, la foi au Christ Seigneur, le Christ ressuscité qui donne à toutes les sciences leur véritable sens, leur finalité ultime.

La devise alors, pour chaque étudiant, était, ou du moins pouvait être : « Les études universitaires ne sont rien, si elles ne servent pas la gloire de Dieu » !

J’ai eu l’occasion il y a quelques années de visiter l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas.

Quelle ne fût pas ma surprise de voir, inscrit sur le sol, en face du vieux bâtiment de cette université, la devise historique de celle-ci : « Le soleil de justice est notre lumière » !

Il s’agit là d’une citation de Malachie 4.2, où il est question du Messie, le Soleil de Justice.

Telle fût pendant des décennies la devise de chaque étudiant, entrant dans cette université.

Et on pourrait en dire tout autant de la plupart des universités historiques du monde occidental : Oxford en Angleterre, Harvard et Princeton aux Etats-Unis, Salamanque en Espagne, etc., etc.

Force est de constater que nous sommes bien loin du compte aujourd’hui !

Le Christ n’est plus au centre de l’enseignement universitaire, comme il le fût jadis, du temps de l’Age de la foi, comme le professeur Pierre Courthial, de la Faculté de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence, aime à désigner le Moyen Age, jusqu’à la fin du 18ème siècle.

Et tandis que l’église de la Sorbonne n’est ouverte qu’à l’occasion d’expositions temporaires ou de manifestations culturelles, et non point cultuelles, non loin de là se dresse, telle une nouvelle tour de Babel, l’orgueilleux édifice que l’on nomme « Panthéon », demeure de tous les dieux de l’Antiquité, et qui depuis 1885 est devenu un temple laïque où sont exhumées les cendres de ces nouveaux dieux et fils de Prométhée : Mirabeau, Voltaire, Rousseau, Victor Hugo !

Autrefois, ce fût aussi une église destinée à honorer le Christ, mais les révolutionnaires ont jugé plus opportun d’en faire un temple de la renommée !

Pauvres petites créatures, ai-je envie de dire ! Vous ne savez pas ce que vous faites !

Ecoutez donc, plutôt, ce que Dieu vous dit. Psaume 2 :

1  Pourquoi les nations s'agitent-elles Et les peuples ont-ils de vaines pensées?

2  Les rois de la terre se dressent Et les princes se liguent ensemble Contre l'Éternel et contre son messie:

3  Brisons leurs liens, Et rejetons loin de nous leurs chaînes !

4  Il rit, celui qui siège dans les cieux, Le Seigneur se moque d'eux.

5  Il leur parle dans sa colère, Et dans sa fureur il les épouvante :

6  C'est moi qui ai sacré mon roi Sur Sion, ma montagne sainte !

10  Et maintenant, rois, ayez du discernement ! Recevez instruction, juges de la terre !

11  Servez l'Éternel avec crainte, Soyez dans l'allégresse, en tremblant.

12  Embrassez le fils, de peur qu'il ne se mette en colère, Et que vous ne périssiez dans votre voie, Car sa colère est prompte à s'enflammer. Heureux tous ceux qui se réfugient en lui!

 

« C’est moi qui ai sacré mon roi sur Sion, ma montagne sainte ! »

C’est ainsi ! Le Christ est véritablement « roi », il est le Roi, celui à qui tout pouvoir a été donné, dans le ciel et sur la terre.

Et il l’est véritablement, malgré les apparences de ce monde, il est celui par qui et pour qui sont toutes choses.

Certes, la Seigneurie de Jésus-Christ n'est pas reçue de la même façon par tous, elle n’est pas évidente de la même façon pour tous.

Il y a une évidence et suffisamment de clarté pour les yeux de la foi, cependant que cette lumière se change en ténèbres pour ceux qui ont des dispositions contraires à l'Evangile.

Comme l'a si bien dit le philosophe Blaise Pascal : « il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir, et assez d'obscurité pour les humilier ; et il y a assez d'obscurité pour aveugler les réprouvés et assez de lumière pour les rendre inexcusables. »

C'est ainsi ! Le message de salut de Dieu, la seigneurie de Jésus-Christ, n'aura jamais de cesse de rencontrer que l'opposition parmi les hommes.

Nous vivons dans un monde marqué par le péché, et l'accueil du Règne de Dieu en Jésus-Christ, n'est pas, pour cette raison, chose aussi évidente qu'on pourrait le penser.

Tous ceux qui reconnaissent en Jésus le Seigneur du ciel et de la terre, le Sauveur du monde, ne sont pas, en définitive, le plus grand nombre.

Pourquoi cela ?

C’est que la récapitulation de toutes choses en Christ, dont nous parle notre texte, est à la fois une réalité présente et à venir : nous sommes dans le déjà-pas encore du Royaume de Dieu.

Le Royaume de Dieu est déjà là, il se manifeste dans l’Eglise, où la seigneurie de Jésus-Christ est reconnue et vécue, cependant que la pleine manifestation du Royaume est encore à venir, elle est de l’ordre de la promesse et ne sera pleinement réalisé que quand le Christ reviendra.

Alors, nous est-il dit :

Esa 2:2  Il arrivera, à la fin des temps, Que la montagne de la Maison de l'Éternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, Et que toutes les nations y afflueront.

Esa 2:3  Des peuples nombreux s'y rendront et diront: Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, A la Maison du Dieu de Jacob, Afin qu'il nous instruise de ses voies…

Esa 2:4  Il sera juge entre les nations, Il sera l'arbitre de peuples nombreux, De leurs épées ils forgeront des socs Et de leurs lances des serpes: Une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, Et l'on n'apprendra plus la guerre. 

Et dans le Livre de l’Apocalypse nous lisons de même, à propos du retour en gloire de Jésus-Christ et du plein accomplissement de la promesse :

Ap 7:9  Après cela je regardai, et voici une grande foule que nul ne pouvait compter, de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ils se tenaient devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, et des palmes à la main.

Ap 7:10  Et ils criaient d'une voix forte: Le salut (est) à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'Agneau.

 

Alors pour terminer, permettez-moi de citer le pasteur Pierre Courthial, qui, à la fin de son dernier livre, Le Jour des petits recommencements, dit ceci :

« Notre Seigneur règne, et agit d’en Haut sur la terre ; mais paradoxalement, il agit en général en partant d’en bas, en partant des diverses petites communautés de la société, en partant de familles, d’Eglises paroissiales, d’entreprises professionnelles ou culturelles qui lui sont fidèles, qui écoutent et suivent sa Loi morale, révélée dans l’Ecriture (qu’est l’Ecriture !). De petites semences sortent de grands arbres parfois. Nous n’avons pas, à la manière des Révolutionnaires, à attendre ce que décideront les gens qui voudront ou conquerront le pouvoir, en partant d’en haut ; mais à la manière des Reformateurs, nous avons à semer, à planter, en partant donc d’en bas. Humblement. Dans une patiente espérance. C’est le temps, c’est LE JOUR DES PETITS RECOMMENCEMENTS. »

 

Amen !