Prédication Ephésiens 5.21-33

ERE Paris, dimanche 26 juin 2000

Pasteur Vincent BRU

Titre : Maris et femmes

Textes : 1 Co 11.3-12 ; 1 Tm 2.11-13 ; Ap 19.1-9

 

21  soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ.
22  Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme au Seigneur;
23  car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur;
24  comme l'Église se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari.
25  Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle,
26  afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par l'eau et la parole,
27  pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut.
28  De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même.
29  Jamais personne, en effet, n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l'Église,
30  parce que nous sommes membres de son corps.
31  C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair.
32  Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église.
33  Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.

 

Chers frères et sœurs en Christ, le texte de ma prédication de ce matin aborde un sujet tout aussi délicat qu’important dans le contexte social qui est le nôtre, puisqu’il s’agit des relations qui doivent prévaloir entre maris et femmes au sein du foyer.

Au chapitre six, l’apôtre Paul parlera des relations entre parents et enfants et entre Maîtres et serviteurs.

Relations au sein de la famille, relations professionnelles constituent deux réalités fondamentales dans lesquelles les chrétiens sont plus particulièrement appelés à vivre selon le modèle de l’Evangile, en contraste flagrant avec le mode de vie des païens.

Dans les versets précédents, Paul a présenté les nouvelles normes de vie de la nouvelle société de Dieu, de l’Eglise, en matière d’unité et de sainteté.

Unité et sainteté sont les deux traits caractéristiques du peuple de Dieu.

Ces deux qualités sont indispensables à une vie digne de la vocation chrétienne.

Paul poursuit en abordant les nouvelles relations dans lesquelles le peuple de Dieu se trouve inévitablement impliqué.

Relations familiales et professionnelles d’une part – ce sont les versets 5.22 à 6.9 –, relations avec les puissances spirituelles, le combat spirituel du chrétien d’autre part – ce sont les versets 10 à 20 du chapitre 6.

Cette fin d’Epître est donc consacrée à ces deux aspects importants de la vie chrétienne : l’harmonie dans le foyer et la résistance dans le combat spirituel.

Dès le début, il semble que les apôtres aient dispensé un enseignement détaillé et pratique sur la vie de famille et sur les responsabilités du chrétien dans sa vie professionnelle (Ep 5.22-6.9 ; Col 3.18-4.1 ; Tt 2.1-10 ; 1P 2.18-3.7).

Aussi, il est indispensable et urgent que les chrétiens que nous sommes soient particulièrement bien instruits à ce sujet, étant donné le vide spirituel et moral qui règne autour de nous et la confusion dans laquelle se trouve notre société en pareil domaine.

L’Ecriture nous enseigne comment bien vivre notre vie au sein du couple, comment vivre d’une manière chrétienne à la maison et sur nos lieux de travail, afin de refléter ainsi l’amour de Dieu et de marcher d’une manière digne de notre vocation.

Ma prédication comprendra donc trois parties.

Première partie : Qu’est-ce que la Bible entend part « autorité » et « soumission » (v. 21).

Deuxième partie : le devoir des épouses (vv. 22-24).

Troisième partie : le devoir des maris (vv. 25-33).

 

Première partie, donc : autorité et soumission.

Avant d’aborder la question du devoir des épouses vis-à-vis de leurs maris et des maris vis-à-vis de leurs épouses, il est important de situer le propos de l’apôtre dans le contexte plus large du verset 21 où il est question de la soumission mutuelle à laquelle nous sommes appelés chacun.

«  Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ », dit l’apôtre !

Le verset 21 apparaît comme une transition entre deux parties : les versets 5 à 20 du chapitre 5, où il est question des motifs d’une vie sainte, et les versets 5.22 à 6.9 qui traitent des relations familiales et professionnelles du chrétien.

C’est la raison pour laquelle certaines versions de la Bible (FC, TOB) rattachent avec raison ce verset 21 à ce nouveau paragraphe, qui présente trois exemples concrets de soumission chrétienne : maris et femmes, parents et enfants, maîtres et serviteurs.

Notez que l’accent général porte précisément sur la soumission : les épouses sont mentionnées avant leurs maris et sont exhortées à leur être soumises (v. 22) ; les enfants sont cités avant leurs parents avec l’ordre de leur obéir (6.1), et les esclaves sont nommés avant les maîtres et encouragés à leur obéir également (6.5).

Force est de constater que l’idée de soumission à une autorité est passée de mode aujourd’hui, tant il est vrai que cette notion va à l’encontre des concepts contemporains de permissivité et de liberté.

Notre époque se veut une époque de libération : libération de la femme, libération des ouvriers contre l’oppression du patronat, revendication des droits de l’enfant contre la tyrannie que peuvent exercer parfois sur eux leurs parents, etc.

Aussi, tout discours qui évoque tant soit peu la soumission à une autorité suscite de violentes réactions.

La question qui se pose alors est de savoir comment les chrétiens doivent-ils réagir face à ce courant moderne ?

Disons tout d’abord qu’il nous faut accueillir positivement, au moins dans un premier temps, ces mouvements de libération, et non pas chercher à défendre à tout prix le statu quo en prenant le risque de perpétuer l’une ou l’autre forme d’injustice humaine.

L’Ecriture, en effet, ne s’oppose en rien à une authentique libération des êtres humains de toute forme d’humiliation, d’exploitation et d’oppression, bien au contraire !

A ce titre, les chrétiens devraient être à l’avant-garde, comme cela a d’ailleurs souvent été le cas dans l’histoire –mais pas toujours hélas !–, de ceux qui luttent pour des changements sociaux, dès lors qu’ils s’avèrent être nécessaires et légitimes.

Il suffit de relire les Evangiles pour se persuader que si les femmes, les enfants et les ouvriers doivent principalement leur émancipation à quelqu’un ou a un système de pensée c’est bien à Jésus-Christ et à l’Evangile !

Ayant dit cela, la Parole de Dieu nous invite de même à exercer notre discernement vis-à-vis de la société dans laquelle nous sommes, et donc aussi vis-à-vis de ces mouvements contemporains dit « de libération » d’inspiration souvent non-chrétienne, et qui véhiculent de ce fait des idées parfois étrangères à l’Evangile.

Certaines « libérations » s’avèrent être en effet, en réalité, d’autres formes d’esclavages et d’aliénations…

Pensez à la soi-disante libération sexuelle et à tous les dérapages malheureux, à tous les drames familiaux causés par cette idéologie issue, en France, du mouvement de Mai 68…

Pensez à tous les conflits sociaux causés par le refus de l’autorité et une certaine conception de la lutte des classes, fruit d’une idéologie humaniste et athée, avec sa devise : « Ni Dieu ni maître » !

Face à ces dérapages malheureux, qui porte atteinte à la dignité humaine et à l’honneur de Dieu, l’Ecriture nous invite à faire preuve de sagesse et de discernement, et à adopter une ligne de conduite vraiment conforme à la volonté de Dieu.

Rm 12.2  Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréable et parfait.

Qu’enseigne donc la Parole de Dieu au sujet de l’autorité et de la juste soumission que l’on doit à ceux qui l’exerce en particulier dans la relation homme/femme, parents/enfants et maîtres/serviteurs ?

A la lumière de l’enseignement de Jésus et des apôtres, nous pouvons affirmer au moins trois principes essentiels et permanents : d’abord la dignité de la femme, de l’enfant et du serviteur ; ensuite l’égalité devant Dieu de tous les êtres humains, quelle que soit leur race, leur rang social, leur classe, leur culture, leur sexe ou leur âge, car tous ont été créés à son image ; enfin, la profonde unité de tous les croyants en tant que membres de la famille de Dieu, du corps du Christ.

Ces trois vérités doivent être continuellement présentes à notre esprit pour aborder l’enseignement de ce passage des Ephésiens.

En effet, la soumission que Paul attend des épouses, des enfants et des serviteurs n’entraîne aucunement l’idée d’infériorité, mais bien plutôt le fait que Dieu a conféré à chacun une fonction, un rôle différent.

Ceux qui exercent une fonction – gouvernants, magistrats, maris, parents ou patrons – détiennent, selon la Bible, une autorité conférée par Dieu pour le bien de tous, pour le bon ordre dans la société, autorité dont il est à la fois légitime et salutaire qu’elle soit reconnue par ceux sur qui elle s’exerce, dans une soumission libre et joyeuse (cf. Rm 13).

Maris et femmes, parents et enfants, maîtres et serviteurs possèdent la même dignité en tant que créatures à l’image de Dieu, mais ont des rôles différents attribués par Dieu, comme au sein de la Trinité ou les trois personne sont identiques en dignité tout en ayant des rôles différents.

Comme l’a dit un théologien connu : « L’identité de dignité n’est pas l’identité de rôle » !

Cela étant dit, deux remarques doivent être faites.

La première c’est que l’autorité des maris, parents et maîtres n’est pas illimité, et la juste et légitime soumission à laquelle sont appelés épouses, enfants et serviteurs ne saurait être une soumission inconditionnelle.

Le principe biblique c’est que nous devons effectivement nous soumettre aux autorités humaines instituées par Dieu aussi longtemps que cette obéissance n’implique pas précisément une désobéissance envers Dieu.

Comme l’a énoncé Pierre devant le sanhédrin : « Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5.29).

Deuxième remarque : l’autorité, au sens biblique du terme, signifie non pas « autoritarisme », mais bien plutôt « responsabilité de service », et ne saurait, par conséquent, être exercé à des fins égoïstes et personnelles, et encore moins abusives.

Lorsque Paul décrit le devoir des époux, des parents ou des maîtres, il les encourage à se souvenir de leurs responsabilités et des droits de l’autre partie, et il les met en garde contre le mauvais usage de leur autorité.

Les maris sont exhortés à aimer leurs femmes et à prendre soin d’elles, les parents à ne pas irriter leurs enfants mais à les élever avec tendresse, et les maîtres à s’abstenir de menaces envers leurs serviteurs et à les traiter avec équité.

En résumé donc je dirai qu’autorité n’est pas synonyme de tyrannie, et que ceux qui exercent une autorité dans la société sont responsables à la fois devant Dieu qui la leur a confiée, et devant ceux pour le bien desquels elles l’exercent.

L’apôtre évoque en premier lieu les responsabilités réciproques des épouses et des maris.

On peut résumer son enseignement comme suit : les épouses doivent se soumettre et les maris aimer !

 

2. Le devoir des épouses (vv. 22-24)

22  Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme au Seigneur;

23  car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur;

24  comme l'Église se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari.

Remarquez que, dans le propos de l’apôtre, la soumission de l’épouse à son mari se fonde sur deux raisons : la première s’appuie sur la création et concerne l’homme comme « tête » de la femme ; la seconde s’appuie sur la rédemption et concerne Christ comme « tête » de l’Eglise.

En 1 Co 11 et 1 Tm 2.11-13 Paul fonde son enseignement concernant le rôle dirigeant de l’homme sur le récit de la création (Gn 1 et 2), donnant de ce fait à celui-ci une portée permanente et universelle.

La doctrine paulinienne sur les rôles respectifs de l’homme et de la femme dans le foyer s’enracine dans la création, et revêt un caractère transculturel et atemporel.

Au commencement, Dieu a créé l’être humain, homme et la femme à son image.

Les deux sexes portent l’image de Dieu, mais dans la différence et la complémentarité.

La masculinité et la féminité sont des distinctions profondes autant psychologiques que physiologiques, qui impliquent des rôles différents conférés par Dieu au mari et à la femme dans le couple.

Si l’on veut être fidèle à la perspective biblique, il importe de maintenir à la fois l’égalité des sexes et leur complémentarité.

En quoi les deux sexes sont-ils distincts et complémentaires ?

La Bible déclare que Dieu a confié à l’homme, et particulièrement au mari dans la relation conjugale, un certain rôle de dirigeant, de « tête » ou de « chef », et que la femme, principalement l’épouse, trouve son épanouissement non en se révoltant contre l’homme ou contre son autorité, mais en s’y soumettant volontairement et joyeusement.

Les données des études anthropologiques confirment du reste l’enseignement de l’Ecriture en montrant que le système patriarcal est une réalité universelle, que l’on trouve dans toutes les sociétés tout au long de l’histoire.

Le modèle biblique de la famille et de la société en général est incontestablement un modèle patriarcal, dans lequel le rôle dirigeant est plus particulièrement confié à l’homme, sans pour autant minimiser le rôle de la femme, bien au contraire.

Les rôles de l’homme et de la femme sont à la fois différents et complémentaires.

Ils ne sont pas interchangeables, dans la mesure où chacun d’eux définissent la spécificité des sexes dans leur constitution même.

L’homme est vraiment lui-même quand il se comporte en homme, selon l’intention originelle de Dieu, et la femme est vraiment fidèle à sa nature si elle se conduit en femme.

Vouloir renverser l’ordre établi par Dieu dès le commencement, c’est prendre le risque de perdre son identité vraie en tant qu’homme ou femme, et d’installer une situation de désordre au sein de la famille et de la société, comme on peut le constater avec certaines revendications abusives du Mouvement de Libération de la Femme.

Lutter contre les distorsions d’un certain paternalisme où la domination masculine se fait oppressive et tyrannique est une chose que les chrétiens que nous sommes ne peuvent qu’encourager et accompagner, vouloir renverser l’ordre établi par Dieu pour le bien du genre humain en est une autre, contre laquelle nous sommes appelés à lutter de toutes nos forces !

A ce titre, il est important de purifier les notions d’autorité et de soumission de leurs connotations négatives et retrouver leur sens spécifiquement biblique.

Que signifie donc l’exhortation de l’apôtre : « Femmes soyez soumises à votre mari » ?

Quel est le sens, la portée du mot « soumission » dans ce contexte ?

v. 22  Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme au Seigneur;

Notez que si le rôle de l’homme a l’égard de la femme ressemble à celui du Christ vis-à-vis de l’Eglise, alors la soumission de l’épouse ressemblera à celle de l’Eglise vis-à-vis du Christ.

24  comme l'Église se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari.

La soumission de la femme ne signifie donc aucunement ici une obéissance servile à l’autorité du mari, mais bien plutôt l’acceptation volontaire et reconnaissante des soins dont il l’entoure.

Comme l’a si bien dit un théologien connu : « La soumission et le respect que l’Ecriture exige de la femme à l’égard de son mari… n’est nullement la docilité d’un chat ou d’un chien couché aux pieds de son maître… Paul sous-entend un partenariat volontaire, libre, joyeux et reconnaissant, ainsi que le prouve l’analogie avec la relation entre le Christ et l’Eglise. » (Barth)

Il convient de rappeler de-même que l’ordre « femmes, soyez soumises » (v. 22) est précédé par celui du verset 21 : « Soumettez-vous les uns aux autres », ce qui signifie que s’il est du devoir de la femme en tant qu’épouse de se soumettre à son mari, il est également du devoir du mari de se soumettre à son épouse dans le respect de sa féminité et de son rôle spécifique au sein du foyer.

Dans l’Eglise chrétienne tout entière, y compris dans chaque foyer, la soumission devrait être mutuelle.

Comme l’a dit quelqu’un : « Briser la volonté de la femme ou demander d’elle une obéissance servile sont totalement étranger à Ephésiens 5…

Ce n’est pas un renoncement à ses droits légitimes, mais l’affirmation de son droit d’imiter le Messie lui-même… »

Et il conclut en disant : « On n’a pas trouvé, dans aucun écrit chrétien, une description plus noble, plus sage et plus positive du mariage. » (Barth)

Venons-en maintenant au devoir des maris (vv. 25-33)

 

3. Le devoir des maris (vv. 25-33)

25  Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle,

26  afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par l'eau et la parole,

27  pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut.

28  De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même.

29  Jamais personne, en effet, n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l'Église,

30  parce que nous sommes membres de son corps.

31  C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair.

32  Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église.

33  Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.

Si le mot « soumission » résume l’attitude de la femme vis-à-vis de son mari, celui d’ « amour » caractérise l’attitude de l’homme envers son épouse.

Paul utilise deux analogies pour illustrer les tendres soins qu’implique l’amour d’un mari pour sa femme : le mari doit aimer sa femme comme Christ a aimé l’Eglise (vv. 25-27) et comme il aime son propre corps (vv. 28-33).

L’amour du Christ pour son Eglise doit servir de modèle et d’inspiration à l’homme : cet amour résolu jusqu’au sacrifice de l’Epoux céleste pour son épouse.

« Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle » !

En quoi consiste cet amour du Christ pour l’Eglise ?

V. 26 :  afin de la sanctifier après l'avoir purifiée par l'eau et la parole,

27  pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut.

Si Christ a donné sa vie par amour pour l’Eglise, c’est afin de la faire paraître « sainte et sans défaut », splendide et glorieuse jusqu’au jour de son retour !

Tel est le modèle donné aux maris !

Christ est le chef de l’Eglise !

Cela signifie qu’il se sacrifie pour elle afin qu’elle devienne tout ce qu’il désire ardemment pour elle.

Il s’ensuit donc qu’un mari ne devrait jamais utiliser son rôle de « chef » pour écraser sa femme, ou l’étouffer, ou l’empêcher d’être elle-même, mais bien plutôt le conduire à se donner pour elle, de sorte qu’elle puisse s’épanouir pleinement dans sa féminité, dans son rôle d’épouse, et qu’elle puisse ainsi être encore plus elle-même, sous le regard de Dieu.

L’apôtre Paul poursuit en disant que le mari doit nourrir et prendre soin de sa femme comme il le fait de son propre corps (v. 28).

28  De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même.

L’amour de l’époux pour son épouse ne doit avoir d’équivalent que les soins attentifs dont il entoure naturellement  son propre corps !

Le verset 33 résume l’enseignement de Paul :

33  Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.

Ainsi, l’amour, tel que l’apôtre le définit, est un amour qui se sacrifie et qui sert afin de permettre à la femme de devenir pleinement ce que Dieu a en vue pour elle.

La « soumission » et le « respect » qu’il demande de l’épouse traduit sa réponse à l’amour de son mari et son désir de voir celui-ci devenir également ce que Dieu a en vue pour lui dans son rôle de chef.

L’apôtre ne déclare pas en effet : « Femmes, soumettez-vous ; maris, soumettez-les », mais bien : « Femmes, soumettez-vous ; maris, aimez » !

L’épouse est appelée par Dieu à se soumettre à un mari qui l’aime, et non à un tyran !

Le rôle de chef dévolu au mari doit se manifester par un amour responsable envers sa femme, de sorte que, comme le disait Calvin, cette autorité devrait davantage être celle d’un compagnon que celle d’un roi » !

 

En conclusion je dirai ceci.

Le message que Paul adresse aux époux peut se résumer ainsi : « Femmes, soyez soumises ; maris, aimez » !

Il s’agit en fait de deux attitudes différentes qui tiennent compte du rôle dirigeant particulier conféré par Dieu au mari.

Cependant, la soumission et l’amour sont deux aspects de la même réalité : le don désintéressé de soi, fondement du mariage chrétien, dans lequel le mari aime sa femme et celle-ci se soumet à lui, chacun recherchant à valoriser l’autre dans l’harmonieuse complémentarité des sexes.

Puissions-nous, frères et sœurs, faire nôtre cet idéal chrétien du mariage, et que le Seigneur nous aide à conformer toujours davantage nos vies à ses exigences de sainteté et d’amour, pour sa gloire et pour notre plus grand bonheur.

 

Amen !