Prédication dimanche de
Pâques 2001 E.R.E. de Paris –
15/04/2001 Pasteur Vincent BRU Lectures :
Actes 10.34-43 Col
3.1-4 Lc 24.1-12 Chers frères et sœurs
en Christ, nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer la résurrection
du Christ, la victoire du Christ sur la mort et sur toutes les
puissances du mal. La résurrection du
Christ marque le « oui » de Dieu à l’histoire et à la
vie ! Elle est le triomphe de
la vie sur toutes les puissances de mort. Elle est le fondement
solide sur lequel repose notre espérance. Ce dimanche de Pâques
nous rappelle que l’espérance chrétienne est tout autre chose
qu’une utopie ou qu’un vague sentimentalisme. L’espérance chrétienne
se fonde sur cet événement sans précédant dans toute l’histoire de
l’humanité : le triomphe du Christ sur tout ce qui s’oppose à
la vie et qui fait barrage à la lumière et au Règne de Dieu. Victoire éclatante,
puisque la mort elle-même n’a pas pu retenir le Seigneur de gloire. Victoire de la lumière
sur les ténèbres, de l’amour sur la haine. I. Notre situation : le monde marqué par le péché et la mortCertes, il est vrai que
le monde dans lequel nous vivons ne nous laisse guère de bonnes raisons
d’espérer, et nous peinons parfois à porter sur l’avenir un regard
optimiste et serein. Les gens autour de nous
ne nous donne pas particulièrement l’impression d’être vraiment
heureux, et mus par une vraie espérance. Beaucoup de jeunes
aujourd’hui semblent avoir abandonné l’idée que la vie puisse
avoir un sens, vu que la mort est partout présente, et que son ombre
plane sur toutes choses. Comme l’a dit un poète : « Et je n’ai trouvé chose où reposer ma
vue qui ne me fût mémoire de la mort. » La mort est
partout présente, et elle nous guette à chaque pas. Nous savons
bien que nul ici-bas ne saurait y échapper, et cela contrarie notre désir
naturel d’éternelle jeunesse. C’est sans
doute là aussi la raison pour laquelle notre société aujourd’hui
cache la mort le plus possible. Les cimetières
n’occupent plus, comme c’était le cas autrefois, le centre du
village ou de la ville, mais ils sont relégués à l’extérieur,
derrière de hauts murs, et l’on peut passer une bonne partie de sa
vie à Paris sans jamais avoir eu l’occasion de voir la mort en face. La mort fait
peur. Elle
constitue une écharde dans notre raison, notre intelligence, et celui
qui n’a d’yeux que pour ce monde-ci, y voit immanquablement un
obstacle infranchissable à son bonheur, à son plein épanouissement,
à son repos véritable. A quoi bon
naître, à quoi bon vivre, à quoi bon travailler et fonder un foyer,
une famille si tout cela doit, en définitive, nous être ôté un jour ?
Puisque rien ici-bas n’échappe à l’usure du temps, à la
vieillesse et à la mort ? Face à
cette triste réalité de la mort, dont l’Ecriture nous dit qu’elle
est la conséquence du péché et de la chute d’Adam, ce matin de Pâques
résonne comme une bonne nouvelle, la seule vraie bonne nouvelle qui
vient éclairer notre nuit. Le Christ a
vaincu la mort ! La mort
n’a pas eu le dernier mot, mais la lumière de la vie a triomphé des
ténèbres et de la nuit. Christ est
ressuscité, et sa résurrection constitue les prémices de notre propre
résurrection et de la transfiguration de toutes choses, la nouvelle création
de Dieu, quand le Christ reviendra. A ceux qui, déjà de
son temps, mettaient en doute la réalité effective de la résurrection
du Christ, l’apôtre Paul dira :
1 Co 15.13
S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus
n'est pas ressuscité. 14
Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc
vaine, et votre foi aussi est vaine. 15 Mais
maintenant,
poursuit l’Apôtre, Christ est ressuscité d’entre les morts, et
il est les prémices de ceux qui sont décédés. II. Le matin de Pâques a tout changé !Les femmes dont nous
parle l’Evangile selon Luc, qui se rendirent à la tombe de Jésus le
matin de Pâque, ont été les tous premiers témoins de ce miracle qui
a changé tout le cours de l’histoire. Lc 24.1
Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de
grand matin, portant les aromates qu'elles avaient préparés. 2
Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le
sépulcre ; 3 et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Quelle surprise et quel étonnement cela a dû-t-il être pour ces femmes qui avait suivi Jésus et qui avaient vu son corps inerte et sans vie pendu au bois de la croix, de constater que la lourde pierre de la tombe avait été roulée, et que le corps avant disparu. « Elles
ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus », est-il dit au
verset 3. Elles avaient pourtant tout préparer pour l’embaumer, car elles s’étaient faites à l’idée qu’elles ne le reverraient jamais plus. Par ce geste de l’embaumement, elles signifiaient qu’elles voulaient adoucir ainsi la triste réalité de la disparition de leur Maître. Honorer de la sorte le corps de leur défunt Seigneur était important pour elles, car cela le rendait une dernière fois encore présent à leurs yeux. Seulement voilà, verset 4 : 4
Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes
leur apparurent, en habits resplendissants. 5
Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre ;
mais ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui
est vivant ? 6
Il n'est point ici, mais il est ressuscité… A l’étonnement et à la perplexité des femmes au sujet de la disparition du corps, répond la lumineuse clarté de la révélation divine : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » ! Le Seigneur de la vie n’est pas à chercher parmi les morts ! Celui qui cherche Dieu et qui veut nourrir son espérance ne doit pas arrêter son regard aux choses passagères de ce monde, sur lesquelles plane l’ombre funeste de la mort. « Ne cherchez pas parmi les morts celui qui est vivants » ! La mort n’appartient pas à la réalité divine, à l’être de Dieu. Lc
20.38 Or, Dieu n'est pas
Dieu des morts, mais des vivants » ! Aussi
la mort n’a-t-elle pas pu retenir le Christ.
La mort n’a pas pu
retenir le Seigneur de gloire, le Prince de la vie ! Christ est ressuscité !
Il est sorti vainqueur du tombeau, il a vaincu la mort, lui seul ! Aucune autre religion au
monde ne repose sur un pareil événement. Tous les fondateurs de
religion, aussi grands soient-ils, sont morts et enterrés, et aucun
d’eux n’a pu apporter de réponse vraiment satisfaisante au mystère
de la mort. Ils sont tous morts !
Aucun n’est revenu à la vie ! Ils ne sont pas parvenus
à lever le voile sur cette triste réalité de la mort qui nous emporte
tous. Le Christ, lui, l’a
fait ! Il est revenu à la vie,
après avoir connu la mort. Il est ressuscité, et
il est apparu à plusieurs reprises aux apôtres, et à d’autres témoins,
comme nous l’avons lu dans le Livre des Actes : Ac 10.40-41 Dieu l’a ressuscité le troisième jour et lui a donné de se manifester, non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d’avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après sa résurrection d’entre les morts. La naissance de l’Eglise,
et toute l’histoire du christianisme et du monde seraient incompréhensible
sans cet événement fondateur que constitue la résurrection du Christ. Le matin de Pâque a
tout changé ! Christ n’a pas pu être
retenu par les liens implacables de la mort. Quelque chose d’irréversible
s’est produit là, ce matin de Pâque, quelque chose qui a changé le
cours de l’histoire, et qui peut aussi changer votre vie. Pâques, c’est la
victoire de la vie sur la mort. Pâques, c’est le
« oui » de Dieu à l’histoire et à la vie ! C’est le « oui »
de Dieu à l’homme, à l’amour, à la vie, et le « non »
de Dieu à la mort ! Pâques, c’est le
« non » de Dieu à la haine, le « non » de Dieu
au mal et à toutes les puissances de mort qui n’ont de cesse
d’assaillir notre monde. Pâques, c’est Dieu
qui déchire les cieux et qui descend ! C’est la main de Dieu
tendue à notre monde, à notre humanité pécheresse, pour faire cesser
les guerres, la haine, la violence qui tue. Pâques, c’est
l’ultime manifestation de l’amour de Dieu pour nous, les hommes, en
son Fils Jésus-Christ, afin de faire de nous des hommes et des femmes
debout, des vivants de sa vie. III.
Et nous ? Etre ressuscité avec Christ (Col. 3)
Voilà pourquoi, aussi, il est dit – nous l’avons lu – : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre. » (Col. 3.1s) « Cherchez les
choses d’en haut » ! « Pensez à ce qui est en haut » ! Les choses d’en haut,
ce sont ces choses qui regardent le Royaume de Dieu, ces réalités célestes
dont dépend en réalité toute notre vie, et toute la vie du monde. Alors, frères et sœurs,
posez-vous la question de savoir dans quelle mesure les choses de Dieu,
le Royaume de Dieu, l’Eglise constituent vraiment votre priorité, et
en quoi la réalité de la résurrection du Christ transparaît vraiment
dans vos vies. Que signifie vraiment
pour vous le message de la résurrection du Christ, et en quoi celui-ci
a-t-il radicalement changé, pour vous, le cours des choses ? « Si quelqu’un
est en Christ, dit l’Apôtre Paul, il est une nouvelle créature. Les
choses anciennes sont passées. Voici, toutes choses sont devenues
nouvelles » ! (2 Co. 5.17) Elle est là, chers
amis, la véritable puissance de la résurrection, la Bonne Nouvelle de
ce matin de Pâques ! La Fête de Pâques, non
pas simplement la célébration d’un événement qui a eu lieu il y a
deux milles ans, mais bien la possibilité qui nous est offerte
aujourd’hui de vaincre le mal et toutes les puissances de mort par la
foi au Christ vainqueur. Dans un temps marqué
par la désillusion, et par l’ennuie, à l’heure où pèse sur notre
monde tant de menaces, et où la vie, la dignité de la vie, le respect
même de la vie est menacé par la folie meurtrière des hommes, songez
un instant à la puissance de guérison et de transformation que l’Evangile
de la résurrection et de la vie peut apporter à notre monde torturé. Songez, chrétiens, au témoignage
de vie que le Seigneur vous appelle à rendre autour de vous ! Pensez au combat de la
foi que l’Eglise a à mener contre l’incrédulité et le doute,
contre l’orgueil d’une humanité qui prétend pouvoir se passer de
Dieu, et qui court à sa perte ! Certes, c’est avec des
armes spirituelles que le Christ et l’Evangile entendent changer le
monde. Non pas à la manière
des hommes, car c’est la puissance de l’amour, la puissance de la
vie, la puissance de Dieu, de l’Esprit de Dieu, seule capable de
renverser toutes les forteresses du mal dressés contre l’Eglise et
contre Dieu. « Les portes du séjour
des morts ne prévaudront point contre l’Eglise », a dit le
Christ. Les portes de l’incrédulité, les portes de la haine, les portes de la violence qui tue, les portes de la cité terrestre, ne prévaudront point contre la cité céleste, la cité de Dieu, la Jérusalem céleste, l’Eglise. Soyons donc de ceux, frères
et sœurs, pour qui le ciel l’emporte sur la terre, la cité de Dieu
sur la cité de ce monde, l’Evangile sur la haine, et vivons jour après
jour l’aujourd’hui du Règne de Dieu, jusqu’à ce qu’il vienne. Amen ! Levons-nous pour
chanter, à la gloire de Dieu, et comme un chant de triomphe, le
cantique N° 471, les trois strophes : « A toi la gloire, O
Ressuscité, à toi la victoire, pour l’éternité » !
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